Pas de repos pour l'inspecteur 6

Pas de repos pour l’inspecteur 6,
Cela confirmait les pensées de l’inspecteur. Il se sentit soudain très inquiet de cette affaire qui prenait mauvaise tournure. Les médias en faisaient leurs choux gras et ces informations en boucle risquaient de nuire fortement à la recherche des deux disparus. Mais il était trop tard. Il était persuadé que c’était une seule et même affaire. Il mit fin à l’entretien en remerciant son collègue pour les conseils apportés et se dirigea vers la sortie. Le grand bol d’air et le petit vent lui firent du bien. Il avait hâte maintenant de retrouver le commissaire pour l’informer de ces dernières nouvelles et lui raconter sa conversation avec ce vieux routard de la police.
Il prit rapidement la direction du commissariat et à son arrivée, interpela le planton pour connaître le bureau du divisionnaire. Heureusement, il était là mais il semblait avoir perdu son air jovial du matin. Il était très soucieux et en colère de cette affaire qui avait pris des proportions médiatiques qui le dépassaient. Il fit assoir l’inspecteur et lui offrit un café accompagné de spécialités locales. Ce dernier lui fit part de sa discussion avec son homologue retraité. Un mauvais pressentiment les habitait tous les deux. Il demanda à son alter-ego s’il avait pu localiser les portables ces dernières heures mais aucun des deux n’étaient en fonction. Par contre, les derniers appels semblaient provenir de Poitiers mais ils en perdirent rapidement toutes traces. Aucune borne n’avait été activée depuis plus de quarante-huit pour Mélanie, un mois pour Alexandre. Mais que faisait la jeune fille dans la capitale poitevine ? Elle n’avait semble-t-il aucun rendez-vous de prévu ce jour-là dans cette ville. C’est par là qu’il fallait faire des recherches. L’inspecteur demanda alors au commissaire d’activer le plan enlèvement et de faire paraître une annonce sur les réseaux sociaux : ce serait bien la malchance s’ils n’obtenaient pas de résultats probants. Certes, il faudra trier le grain de l’ivraie mais il devenait urgent de faire cet appel auprès de la population. Ce dispositif permettait de diffuser très rapidement auprès du public, sur l'ensemble du territoire national, des informations précises relatives à l'enlèvement afin de provoquer des témoignages susceptibles de favoriser la prompte libération de la victime. Il fallait en informer le procureur de la République et les parents afin qu’ils donnent leur accord. Il était aussi nécessaire de dépêcher une brigade cynophile pour Mélanie. Il était peut-être encore temps de la retrouver vivante. L’inspecteur demanda un listing de tous les prédateurs et les pédophiles connus de la région  ces deux dernières années. Ceci étant établi, ils partirent tous deux se restaurer un peu : un petit goûter leur était nécessaire et indispensable pour retrouver des forces. Ils se posèrent à la terrasse d’un charmant salon de thé. Ils passèrent commande d’un Paris-Brest qu’ils accompagnèrent d’un thé brûlant. Le commissaire se déridait un peu : il savait que l’inspecteur lui serait d’une grande aide et ses conseils s’avéreraient judicieux. Il s’était rasséréné et son humeur était au rire et à la plaisanterie. Mais il n’en perdait pas pour autant son objectif et ensemble, ils refirent cette enquête qui leur paraissait très ardue. Ceci étant fait,  ils ne parlèrent plus que de la villégiature de l’inspecteur, les bons coins à ne pas rater, les spécialités gourmandes, les monuments à visiter absolument, les personnalités locales à rencontrer, les expositions et les galeries, bref un séjour touristique pour passer d’excellentes et inoubliables vacances. Le commissaire était un très bon guide et connaissait sa région par cœur. Cependant, les deux policiers n’avaient pas perdu de vue leur enquête en cours et d’un commun accord, ils rejoignirent le commissariat pour voir si les nouvelles tombées pendant leur absence étaient productives…
Lucienne le 28.03.2016