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| La poésie Gourmande | |
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Auteur | Message |
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André Laugier
Messages : 7157 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 82 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Mar 14 Nov - 12:25 | |
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| | | André Laugier
Messages : 7157 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 82 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Mar 14 Nov - 12:27 | |
| Henri CHANTAVOINE
LA POTÉE BOURGUIGNONNE
Prenez un bon morceau de salé, tendre et rose. Un plus gros de jambon, un plus petit de lard ; Tous les trois ont leur prix, mais le secret de l'art Est de savoir régler exactement la dose.
Coupez un chou, deux choux, trois choux, York ou Milan, Pour remplir jusqu'aux bords, devant la cheminée, Le Pot où réduira, toute la matinée, "La Potée", au nom simple et gras, mets succulent.
Enfoncez dans le pot, bourré comme un cratère, De frais haricots verts et des pommes de terre, Des carottes et des navets de saison.
Et servez chaud, très chaud, afin que la fumée Eveille l'appétit, rien qu'à l'exhalaison Du grand plat dont la salle est toute parfumée.
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| | | Flamme Admin
Messages : 5250 Date d'inscription : 04/01/2011 Age : 77 Localisation : Près Bordeaux
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Jeu 16 Nov - 20:47 | |
| Les bons plats sont très appréciés par nos poètes !!! Cela touche pas mal de personnes, c'est, en effet, un plaisir pour chaque être humain ! et je trouve que pour les animaux, ils préfèrent un peu de poulet au riz, que leurs croquettes ! | |
| | | André Laugier
Messages : 7157 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 82 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Ven 17 Nov - 19:03 | |
| - Flamme a écrit:
- Les bons plats sont très appréciés par nos poètes !!!
Cela touche pas mal de personnes, c'est, en effet, un plaisir pour chaque être humain ! et je trouve que pour les animaux, ils préfèrent un peu de poulet au riz, que leurs croquettes !
Surtout quand ces animaux ont trouvé la bonne maison, comme chez vous. Je pense qu'en plus des croquettes traditionnelles, vous devez leur offrir quelques gâteries comme, par exemple, le poulet au riz et autres friandises dont tu m'a l'air de parler en connaissance de cause, Chère FLAMME. N'Est-ce pas le cas ?
DE GROS DE NOUS TROIS ET UN EXCELLENT WEEK-END À VOUS DEUX.
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| | | André Laugier
Messages : 7157 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 82 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Ven 17 Nov - 19:04 | |
| Raoul PONCHON
LES ESCARGOTS
La fraude — nerf du commerce — À notre époque s’exerce Sur les escargots itou : Ainsi des gens, sans vergogne, Vont déclarant de « Bourgogne » Ceux qu’ils cueillent n’importe où. Tel escargotier cupide, Dans une coquille vide Et Bourguignonne, vous vend Un escargot fantaisiste… C’est le geai du Fabuliste Paré des plumes du paon. Mais ceci n’est rien encore ; Tel autre, nul ne l’ignore, Sans surmener son cerveau Autrement, vaille que vaille, Ses escargots il les taille Dans un simple mou de veau.
C’est ce qui fait qu’en Bourgogne Les Bourguignons sont en rogne, Mènent un grand branle-bas : « — Les escargots de nos vignes — Disent-ils — sont les seuls dignes, Les autres n’existent pas. » Ils exagèrent sans doute. Des escargots, somme toute, Viendraient-ils de Chicago, Des Balkans ou de la Flandre, Peuvent de même prétendre À ce titre d’escargots.
À parler franc, j’irai jusques À dire que ces mollusques Rappellent ce caoutchouc, Soit cette élastique gomme Mâchée au collège comme Si c’eût été du cachou. Mais la savante industrie Des Vatels de ma patrie Est admirable à ce point, Qu’ils vous feraient, ma parole, Bouilli dans leur casserole, Manger votre propre poing.
Aussi, quand ils accommodent Ces rudes gastéropodes, Selon les lois d’un « farci » D’essence supérieure, En les maniant de beurre, Force épice, ail et persil ;
Ma foi, leur chair élastique Devient assez sympathique. — Tout dépend de la façon — Ici, plus qu’ailleurs, j’estime Que c’est la sauce qui prime Et fait passer le poisson.
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| | | André Laugier
Messages : 7157 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 82 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Sam 18 Nov - 11:15 | |
| Raoul PONCHON
LA SOUPE À L'OIGNON
Quel est ce bruit appétissant Qui va sans cesse bruissant ? On dirait le gazouillis grêle D’une source dans les roseaux, Ou l’interminable querelle D’un congrès de petits oiseaux. Mais cela n’est pas. Que je meure Sous des gnons et sous des trognons, Si ce ne sont pas des oignons Qui se trémoussent dans du beurre !
Hein ! qu’est-ce que Bibi disait ? Et ce bruit sent bon — qui plus est. C’est à vous donner la fringale. Traitez-moi de syndic des fous, Je n’en connais pas qui l’égale.
« Et pourquoi faire — direz-vous — Met-on ces oignons dans le beurre ? Pourquoi faire ?… triples couyons, J’espère… une soupe à l’oignon. Vous allez voir ça tout à l’heure !
Je m’invite, n’en doutez pas. Et j’en veux manger, de ce pas, À pleine louche, à pleine écuelle… Ne me regardez pas ainsi, C’est ma façon habituelle. La soupe à l’oignon, Dieu merci ! Ne m’a jamais porté dommage. Ainsi, la mère, encore un coup, Insistez, faites en beaucoup, Et n’épargnez pas le fromage.
Elle est prête ?… Alors, on s’y met. Ô simple et délicat fumet ! Tous les parfums de l’Arabie Et que l’Orient distilla, Ne valent pas une roupie De singe, auprès de celui-là. Et puis !… quel fromage énergique ! File-t-il, cré nom ! file-t-il ! Si l’on ne lui coupe le fil, Il va filer jusqu’en Belgique !
On me dirait dans cet instant : La Fortune est là qui t’attend.
« Laisse-là ta soupe et sois riche. » Que d’un cran je ne bougerais. Qu’elle m’attende, je m’en fiche ! En vérité, je ne saurais, Quand elle passerait ma porte, Manger deux soupes à la fois, Comme celle-ci. Non, ma foi. Alors, que le diable l’emporte !
Assez causé. Goûtons un peu Cette soupe, s’il plaît à Dieu ! Cristi ! Qu’elle est chaude, la garce ! Autant pour moi ! Où donc aussi, Avais-je la cervelle éparse ? Sans doute entre Auteuil et Bercy… Elle ne m’a pas pris en traître Sais-je pas sur le bout du doigt, Que toute honnête soupe doit Être brûlante ou ne pas être ?
Qu’est-ce à dire ? Je m’aperçois Que j’en ai repris quatre fois. Parbleu ! je n’en fais point mystère. Mais j’en veux manger tout mon soûl, Quatre fois ! peuh ! la belle affaire ! J’en reprendrais bien pour un sou. Dussé-je crever à la peine, Je n’aurai garde d’en laisser. Et ne croyez pas me blesser, En m’appelant « vieux phénomène »…
Allons, bon !… Il n’en reste plus ! Et bien, alors, il n’en faut plus. Ayons quelque philosophie. Une soupe se trouvait là,.. Elle n’est plus là… C’est la Vie ! Que voulez-vous faire à cela ? La soupe la plus innombrable Finit tôt par nous dire adieu. Et je ne vois guère que Dieu, Finalement, de perdurable.
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| | | Flamme Admin
Messages : 5250 Date d'inscription : 04/01/2011 Age : 77 Localisation : Près Bordeaux
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Sam 18 Nov - 21:17 | |
| Ce Ponchon m'a donné l'eau à la bouche avec cette soupe à l'oignon, c'est vrai qu'elle est bonne et avec des croutons et fromage râpé, c'est une merveille ! Cela devait être un plaisir de l'inviter à table ! Bon à vous trois, nous avons nos amis de Dax jusqu'à dimanche soir ! Cela fait plaisir ! | |
| | | André Laugier
Messages : 7157 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 82 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Sam 18 Nov - 21:50 | |
| - Flamme a écrit:
- Ce Ponchon m'a donné l'eau à la bouche avec cette soupe à l'oignon, c'est vrai qu'elle est bonne et avec des croutons et fromage râpé, c'est une merveille !
Cela devait être un plaisir de l'inviter à table ! Bon à vous trois, nous avons nos amis de Dax jusqu'à dimanche soir ! Cela fait plaisir ! L'ami PONCHON, il faut le rappeler, fut le poète de la table et de la cave par excellence, et certainement le plus rabelaisien de nos versificateurs. C’est à lui que l’on doit cette célèbre formule : Quand mon verre est vide, je le plains ; quand mon verre est plein, je le vide". Grand épicurien, mais aussi buveur impénitent, il était ami de VERLAINE et, comme ce dernier, l’absinthe fut sa muse verte.
On le surnomma "le chantre immortel des vergers et des vins de France". Alors qu’il avait 62 ans, en 1910, il fut convié par un ami à une conférence antialcoolique. Au cours de la soirée, un médecin, pour effrayer les plus rebelles pochards, injecta un verre de cognac dans les veines d’un jeune cochon qui creva cinq minutes après l’injection.
Raoul ne se démonta pas. Se levant, il dit :
–C’est bien fait ! Le cognac n’est pas pour les cochons ! En 1937, il s’est éteint à l’âge fort respectable de 89 ans.
Je vous souhaite de passer d'excellents moments de convivialité avec vos Amis de Dax. Bien que je ne les connaisse pas, transmettez-leur les Amitiés du poète marseillais.
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| | | André Laugier
Messages : 7157 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 82 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Dim 19 Nov - 10:27 | |
| Vette DE FONCLARE
Un plaisir délicieux de ce maudit hiver ? Des huîtres de Bouzigues avec un Bandol blanc Pour mieux se consoler dès que change le temps, Quand on voit chaque jour décliner la lumière !
Avec du pain de seigle et bien beurré de frais, Un délice, vous dis-je ! Un délice qui fond ! Le moëlleux de la chair à la saveur iodée Bien salée sous la langue, relevée de citron :
Rien de meilleur, vraiment, dégusté entre amis Devant la cheminée où un grand feu pétille Alors qu’à l’extérieur le gel blanc qui craquille Pose son voile blanc sur le trottoir qui luit.
Elles ont résisté quand on les a ouvertes, Gardant bien accolées leurs valves bosselées Sur leur chair délectable à la moirure verte. Homérique combat que nous avons gagné !
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| | | Flamme Admin
Messages : 5250 Date d'inscription : 04/01/2011 Age : 77 Localisation : Près Bordeaux
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Lun 20 Nov - 13:44 | |
| Cher André, tu ne les connais pas, mais ils ont fort apprécié tes poèmes ! Nous leur avons parlé de toi, de Marie Louise et Fabrice, et que nous regrettons de ne pas pouvoir se voir plus souvent ! Ils nous ont dit qu'en effet, eux-mêmes s'ils avaient été trop éloigné de chez nous, on n'aurez pas pu se rencontrer ! Ils nous ont aidées à réparer les tiroirs de la cuisine qui ne glissaient plus sur les rails pourtant tout neufs...le bois a du enfler un peu trop ! Gérard a trouvé une solution en les enlevant et avec un arrêt en bois du tiroir on peut le tirer. De même pour la porte de la cabane du jardin qui gonfle chaque hiver !!! Nous avons fait de bons repas Cassoulet de canard et Dimanche pintade avec mes haricots du jardin ! Beaucoup de conversations aux thèmes divers. Ils sont pour Mélenchon, donc la politique va bon train ! Nous comptons sur vous l'année prochaine pour avoir ce plaisir à partager ! à vous 3 de nous 2. | |
| | | André Laugier
Messages : 7157 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 82 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Mar 21 Nov - 11:39 | |
| - Flamme a écrit:
- Cher André, tu ne les connais pas, mais ils ont fort apprécié tes poèmes ! Nous leur avons parlé de toi, de Marie Louise et Fabrice, et que nous regrettons de ne pas pouvoir se voir plus souvent ! Ils nous ont dit qu'en effet, eux-mêmes s'ils avaient été trop éloigné de chez nous, on n'aurez pas pu se rencontrer !
Ils nous ont aidées à réparer les tiroirs de la cuisine qui ne glissaient plus sur les rails pourtant tout neufs...le bois a du enfler un peu trop ! Gérard a trouvé une solution en les enlevant et avec un arrêt en bois du tiroir on peut le tirer. De même pour la porte de la cabane du jardin qui gonfle chaque hiver !!! Nous avons fait de bons repas Cassoulet de canard et Dimanche pintade avec mes haricots du jardin ! Beaucoup de conversations aux thèmes divers. Ils sont pour Mélenchon, donc la politique va bon train ! Nous comptons sur vous l'année prochaine pour avoir ce plaisir à partager ! à vous 3 de nous 2.
Bonjour FLAMME,
C'est très gentil et attentionné de votre part. D'après ce que tu m'en dit, ces gens doivent être très affables et de bien bonne compagnie. Ça fait plaisir de se retrouver entouré de personnes qui ont à peu les mêmes inclinations, et avec lesquelles on peut partager en confiance des sujets de conversation dans un état d'esprit ouvert, convivial et diversifié.
Et oui, la distance met un frein aux rencontres sans que cela n'en diminue la considération réciproque et l'Amitié profonde qui se conforte d'année en année. En tout cas, nous sommes heureux de savoir que vous avez passés quelques moments vraiment agréables avec des personnes aussi agréables. Je vois que vous les avez chouchoutés avec ce cassoulet de canard et la pintade aux haricots bio de jardin. Ils ont dû conserver un souvenir remarquable de votre accueil.
Excellente journée à toutes les deux, et un tourbillon de de nous trois.
CARPE DIEM
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| | | André Laugier
Messages : 7157 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 82 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Mar 21 Nov - 11:43 | |
| Raoul PONCHON
LA TABLE
Que j’aime à voir autour de cette table Des sommeliers, encor des sommeliers ; Au monde il n’est rien de plus respectable Qu’un sommelier, sinon deux sommeliers.
O sommeliers ! vous êtes tous des braves, C’est bien certain, car ça n’est pas en vain Que vous avez commerce avec les caves, Que tous les jours vous fréquentez le vin.
Entre tous les métiers que l’on répute Le vôtre, amis, est pour moi le premier ; Si je n’étais simple joueur de flûte, Je voudrais être un digne sommelier.
Parbleu ! les chefs ont bien leur importance Pour un festin. Quant à moi, je m’en fous. Non, non, les chefs, ils ne sont pas, je pense, A beaucoup près importants comme vous.
C’est pour le mieux quand les deux vont ensemble. Bonne chère et bon vin font amitié. Mais un rata si bon qu’il soit, ce semble, Mal arrosé, n’est-ce pas grande pitié ?
Ah ! donnez-moi pour toute nourriture N’importe quoi, ne fût-ce qu’un pain sec, Mais, nom de Dieu, d’un joli vin nature Je veux au moins me barbouiller le bec.
Au temps jadis, quand les rois tenaient tables Et qu’ils savaient boire comme des dieux, Les sommeliers étaient grands connétables. Et les celliers ne s’en portaient que mieux.
Les rois sont morts. Et notre République Se meurt de soif, malgré son galoubet ; Le moindre vin lui donne la colique. Que voulez-vous qu’on boive chez Loubet ?
On voit aussi des médecins en vogue Recommander à nos petits boyaux De l’eau, du lait et d’autres sales drogues… Est-il permis de pareils idiots ?…
La France, hélas ! deviendrait chose morte S’il fallait croire en ces hurluberlus. Zut pour leur eau, que leur eau les emporte ! Et nous, buvons du vin quatre fois plus.
Non, par Bacchus ! tant qu’elle aura des treilles, La France encor vivra ; tant qu’elle aura Des sommeliers pour les mettre en bouteilles Et tel têtu gosier qui les boira.
Buvons nos vins jusqu’à ce qu’on en crève, Le fin Bordeaux qui fleure le printemps, Le Bourguignon en qui monte la sève, Et le Champagne, excellent cure-dents.
Versez-nous-les toujours à pleine amphore, O sommeliers ! Tous ces vins que voici. Et puissiez-vous nous en verser encore Et du meilleur dans cinquante ans d’ici.
Car quoi que puisse en penser le vulgaire, Comme l’a dit si bien… Chose… Machin… Le plus beau geste, à coup sûr, de la terre C’est de verser à boire à son prochain.
Mon Dieu, parfois, en des cafés notables Votre patron qui vous le dit tout bas, Vous fait servir des choses discutables, Dont, grâce à Dieu, vous, vous ne buvez pas…
Mais arrêtons ici ce radotage, Je craindrais de vous causer de l’ennui. Si j’ai parlé c’est pour vous rendre hommage Et je remets ma lyre en son étui.
O sommeliers que le ciel accompagne, Puisque aussi bien nous sommes au dessert, Je bois à vous ce verre de Champagne Qui plus que moi se montrera disert,
Le voyez-vous qui pétille et qui bouge ? Il n’en est pas ainsi des milliers. Vive donc le G.H. Mumm Cordon rouge ! Vive Jourdan et tous les sommeliers !
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| | | André Laugier
Messages : 7157 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 82 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Dim 26 Nov - 19:45 | |
| Raoul PONCHON
LE SAUCISSON
Parbleu ! mon gentilhomme, Éprouvé gastronome, Ce saucisson vainqueur Que ta munificence M’adresse de Provence, Il me va droit au cœur.
Mais, ami, je te parle : Quoi ! ce citoyen d’Arles N’est-il qu’un saucisson, Bon pour le réfectoire, Un objet transitoire, Et privé de raison ? Tudieu ! la belle mine ! Mais, plus je l’examine, Plus il me fait rêver. Et pour lui rendre hommage, Je cherche quelque image, Et ne la puis trouver.
C’est la masse d’Hercule… Sinon un tubercule Monstrueux, tout en chair, Dont la forme phallique Rendrait mélancolique Un Abélard, mon cher !
Lorsque je me compare À ce saucisson rare, J’en ai comme un frisson, Et je me désapprouve. À côté je me trouve Un bien petit garçon.
Que dis-je ?… Dieu me damne, Si le… chose d’un âne Ne me semble un joujou. Et le sceptre que braque Le prince de Lampsaque, Un pur sifflet d’un sou ! Je me demande même, En ma pudeur extrême, Prompte à s’effaroucher, Quelle feuille de vigne, Tant il est gros et digne, Le pourrait bien cacher ?
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| | | Flamme Admin
Messages : 5250 Date d'inscription : 04/01/2011 Age : 77 Localisation : Près Bordeaux
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Lun 27 Nov - 11:39 | |
| Toujours très drôle Ponchon ! Il est certain que la comparaison est aisée, mais c'est surtout l'envie de le manger qui lui fait trouver toutes ces ressemblances ! On ne peut pas lui en vouloir... | |
| | | André Laugier
Messages : 7157 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 82 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Lun 4 Déc - 22:14 | |
| Autant devant une bonne bouteille que face à des plats savoureux et élaborés, le poète épicurien savait honorer Bacchus et la bonne chère en faisant ripaille. Raoul PONCHON
LE GIGOT
À Jean Loup Richepin.
Quand le gigot paraît au milieu de la table, Fleurant l’ail, et couché sur un lit respectable De joyeux haricots, L’on se sent beaucoup mieux, un charme vous pénètre, Tout un chacun voyant son appétit renaître, Aiguise ses chicots.
On avait bien mangé mille riens-d’œuvre et autre Mais… quel sera le rôt ?… songeait le bon apôtre De convive anxieux. Bravo ! c’est un gigot ! Une servante brave Vient d’entrer, dans ses bras portant, robuste et grave, Ce fardeau précieux. Alors, l’amphitryon, le père de famille Se demande, tandis que son œil le fusille : Sera-t-il cuit à point ? Il l’est — n’en doutez pas, et chacun le proclame, Dès qu’il a vu plonger une invincible lame Dans son doré pourpoint.
Son sang de tous côtés ruisselle en filets roses. Sa chair est admirable, et ferait honte aux roses. Le plus indifférent Des convives, muet tout à l’heure et morose, S’épanouit, du coup, débite mainte prose, Devient même encombrant.
Il ne faut bien souvent qu’une soupe ratée, Pour que, dès le début, soit la verve arrêtée Chez les plus beaux esprits ; Le gigot vient, voici que la gaîté s’échappe. On rit, on cause… l’un demande l’ « œil du pape » Et l’autre, la « souris ».
L’un voudrait du « saignant », l’autre du « cuit », problème Qui n’est pas difficile à résoudre. Un troisième Hésite entre les deux… Le propre d’un gigot, cuit selon le principe, Étant de satisfaire au goût de chaque type, Serait-il hasardeux. Quelquefois on cause Art, Science, Politique. La conversation prend un tour emphatique, Qui n’est pas sans danger… Arrive le gigot… adieu les grandes phrases ! Chacun à son voisin dit : assez… tu me rases ! Parlons donc de manger.
Vous êtes, ô gigot ! le plat de résistance, Le morceau de haut goût, la viande d’importance, Sur quoi rien ne prévaut. Une côte de bœuf n’est pas pour me déplaire, Tout de même c’est encor vous que je préfère, Et je le dis bien haut.
Votre chair est savante. En la verte prairie, Vous ne deviez brouter que des fleurs, je parie, Dédaigneux des chiendents ; Vous êtes tendres plus qu’une jeune épousée, Gigots d’agneaux ! argile idéale, et rosée Qui fondez sous nos dents.
Lorsque vous gambadiez aux profondes vallées, Sur les montagnes ou dans les plaines salées, Ignorant les bouchers, Vous étiez des « Jésus » que la grâce décore ; Mais vous êtes bien plus attendrissants encore Sur des « fayots » couchés. Aussi, vous mange-t-on par pure gourmandise, Et machinalement, comme une friandise, Sans mesure, sans fin, Car, ainsi que Fa dit un docteur en Sorbonne : Vit-on jamais gigot faire mal à personne ? Il se mange sans faim.
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| | | Lucienne MARTEL
Messages : 3013 Date d'inscription : 14/10/2015 Age : 70 Localisation : LIMOUX
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Mar 5 Déc - 8:00 | |
| Une superbe apologie de ce mets de choix que j'adore aussi. Moi je le préfère rosé avec des flageolets, c'est un repas de fête. Merci mille fois de nous dénicher ces gourmandises qui émoustillent les papilles. Gros bisous | |
| | | Flamme Admin
Messages : 5250 Date d'inscription : 04/01/2011 Age : 77 Localisation : Près Bordeaux
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Mar 5 Déc - 9:04 | |
| Et dire que j'adore toujours ces gigots, ces plats qui sentent bons et qui sont si savoureux, comme nous en parle Ponchon ! Malheureusement pour mes papilles et le goût qui le savoure, je ne veux plus et ne peux plus les déguster ! Pour moi ce sont des plats de souffrance, des peurs, des angoisses et le dégoût que je ressens en moi de participer à ces tueries, à ces tortures que l'humain se plaît ou simplement le fait sans souci sur ces pauvres animaux ! Je ne comprends pas comment j'ai pu contribuer à ces meurtres sur des êtres sensibles, aimants, et souffrants comme nous ! Je ne savais, je ne me doutais pas de ses massacres, je ne cherchais pas à savoir ! Il a fallu que je vois, que j'entende, que je lise tout le mal que l'on fait sur ces êtres innocents, tous les abus que certains humains font pour les maltraiter de leur vivant. Cages pour les poules, enfermés sans voir le jour ! Pour les vaches, arracher les bébés de leur mère pour que l'on est + de lait, plus de produits laitiers, ils se recherchent, ils en pleurent, et crient de part et d'autre ! Elles ne verront jamais de l'herbe dans un près et seront envoyer aux abattoirs à 5 ou 6 ans au lieu de vivre une vingtaine d'années. Elles vivront dans des usines à mille ou 5 mille vaches sans pouvoir bouger ! On tue pour le cuir de beaux et braves chiens, on blesse les pauvres moutons pour prendre leur laine et tout cela pour aller plus vite pour gagner encore plus d'argent ! On tue même les animaux sauvages, loups, ours, tigres, lions éléphants etc pour le plaisir de vils chasseurs et toujours l'argent. On gave jusqu'à la mort oies et canards, on broie les poussins mâles, on entrave les cochons qui ne peuvent plus bouger pour nourrir leurs bébés pour finir égorger dans les abattoirs ! Qui sait qui ne s'en rend pas compte de nos jours ? Les jeunes n'en veulent plus et cela me fait du bien ! Nous les adultes, nous avons plus de mal à changer nos mauvaises habitudes. Je sais, j'ai du mal à trouver de bons plats, sans beurre, fromages, viande ! Il faut du temps et petit à petit, il faut changer nos comportements. Bon, Ponchon m'aura fait parler de cette misère, de ce qui me dérange le plus de nos jours! | |
| | | André Laugier
Messages : 7157 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 82 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Mar 5 Déc - 9:09 | |
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| | | André Laugier
Messages : 7157 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 82 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Mar 5 Déc - 9:58 | |
| - Flamme a écrit:
- Et dire que j'adore toujours ces gigots, ces plats qui sentent bons et qui sont si savoureux, comme nous en parle Ponchon !
Malheureusement pour mes papilles et le goût qui le savoure, je ne veux plus et ne peux plus les déguster ! Pour moi ce sont des plats de souffrance, des peurs, des angoisses et le dégoût que je ressens en moi de participer à ces tueries, à ces tortures que l'humain se plaît ou simplement le fait sans souci sur ces pauvres animaux ! Je ne comprends pas comment j'ai pu contribuer à ces meurtres sur des êtres sensibles, aimants, et souffrants comme nous ! Je ne savais, je ne me doutais pas de ses massacres, je ne cherchais pas à savoir ! Il a fallu que je vois, que j'entende, que je lise tout le mal que l'on fait sur ces êtres innocents, tous les abus que certains humains font pour les maltraiter de leur vivant. Cages pour les poules, enfermés sans voir le jour ! Pour les vaches, arracher les bébés de leur mère pour que l'on est + de lait, plus de produits laitiers, ils se recherchent, ils en pleurent, et crient de part et d'autre ! Elles ne verront jamais de l'herbe dans un près et seront envoyer aux abattoirs à 5 ou 6 ans au lieu de vivre une vingtaine d'années. Elles vivront dans des usines à mille ou 5 mille vaches sans pouvoir bouger ! On tue pour le cuir de beaux et braves chiens, on blesse les pauvres moutons pour prendre leur laine et tout cela pour aller plus vite pour gagner encore plus d'argent ! On tue même les animaux sauvages, loups, ours, tigres, lions éléphants etc pour le plaisir de vils chasseurs et toujours l'argent. On gave jusqu'à la mort oies et canards, on broie les poussins mâles, on entrave les cochons qui ne peuvent plus bouger pour nourrir leurs bébés pour finir égorger dans les abattoirs ! Qui sait qui ne s'en rend pas compte de nos jours ? Les jeunes n'en veulent plus et cela me fait du bien ! Nous les adultes, nous avons plus de mal à changer nos mauvaises habitudes. Je sais, j'ai du mal à trouver de bons plats, sans beurre, fromages, viande ! Il faut du temps et petit à petit, il faut changer nos comportements. Bon, Ponchon m'aura fait parler de cette misère, de ce qui me dérange le plus de nos jours! Tu n'as pas à te culpabiliser pour des faits qui ne relèvent pas de ta propre initiative, FLAMME. Il n'en est pas de ta responsabilité et la nourriture, quelle qu'elle soit, doit demeurer la liberté d'une consommation réfléchie et partagée. C'est bien consommer et sans gaspillage qui importe.
La culpabilité n’est, après tout, qu’un sentiment de compassion à l’égard de la détresse et du malheur que l’on a causés. C'est la société qui est la cause de la maltraitance animale, et non le consommateurs que nous sommes. Je pense qu'on peut concilier le goût pour la consommation raisonnable de viande avec l'amour pour les animaux.
On les soigne, on consacre une partie de son budget à les nourrir, on leur parle et on les pleure quand ils disparaissent. Même si manger de la viande est rarement vu comme un choix moral, les carnivores, qui savent parfaitement comment steaks et côtelettes arrivent dans leurs assiettes, doivent donc atténuer la dissonance existant entre leurs pratiques culinaires, leur amour des animaux et leur dégoût de l’abattoir.
Pourquoi, finalement, ne pas considérer aussi le "végétarisme" comme le déni d’esprit et de souffrance fait aux plantes ? En effet, des botanistes étudient très sérieusement la possibilité que les végétaux, même privés du système nerveux des animaux, aient développé à leur manière une certaine intelligence...
En dépit de la culpabilité ou de la méfiance grandissante envers les nourritures carnées, il est souvent difficile de ne pas saliver quand le doux fumet de la côtelette parvient à nos narines. C’est que le goût de la viande n’est pas seulement lié à notre nature de carnivores. Il fait partie de nos histoires, des traditions culturelles dont nous sommes issus, il s’ancre dans nos souvenirs d’enfance – Ah ! le poulet de grand-mère, l’oie rôtie des Noël d’autrefois… Il faut avouer qu'y renoncer n’a rien de facile pour la plupart d’entre nous... La nature est-elle immorale de nous faire venir au monde avec un système digestif d’omnivore ?
ET pour ce commentaire très détaillé qui a retenu, comme d'habitude, toute mon attention, en essayant à mon tour d'y répondre avec, je l'espère, le plus d'objectivité possible.
Passe une excellente journée, Chère FLAMME.
CARPE DIEM
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| | | Flamme Admin
Messages : 5250 Date d'inscription : 04/01/2011 Age : 77 Localisation : Près Bordeaux
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Mar 5 Déc - 16:06 | |
| Je pense quand même André que le consommateur, nous en quelque sorte, nous devenons aussi un peu coupables ou du moins responsables de notre comportement ! Il est évident que si la société ne maltraitait pas nos animaux de leur vivant, ne les tuait pas avec d’affreuses souffrances, on pourrait rester au moins végétarien si on est contre « tué » ! mais tous les produits sont réalisés contre le bien-être des vaches, des brebis, des poules et poulets agglutinés par milliers donnant leurs œufs dans des conditions malsaines ! Des oies qui sont forcées à manger pour avoir un foie malade et qui en arrivent à en crever et certainement en grande souffrance ! Tout cela pour quelques minutes de plaisir à manger ce mauvais foie ! Amener dans ces abattoirs où ils comprennent, voient et entendent leurs semblables hurlants et pleurant parfois, les yeux exorbités par la peur ! Non André, le sachant je ne peux que voir et entendre cette souffrance, et ne peux plus faire l’autruche ! Je me demande comment « les carnivores, qui savent parfaitement comment steaks et côtelettes arrivent dans leurs assiettes, doivent donc atténuer la dissonance existant entre leurs pratiques culinaires, leur amour des animaux et leur dégoût de l’abattoir. » Pour les plantes, légumes, fruits, en effet, ils apprécient la musique, la parole de ceux qui les cultivent, on a fait des expériences sur eux !!! Mais ils ne souffrent pas et se laissent couper et manger sans qu’on entende le cri de la carotte ! Bien que je les remercie quand je prends mes tomates et haricots !!! C’est normal, la nature nous offre sa nourriture avec amour et bonté ! Alors malgré les traditions, mot que je n’aime pas beaucoup, car il y a de bonnes traditions, certes, mais énormément de mauvaises qu’il faut arrêter et vite ! Tradition de marier les petites filles dans ces pays arriérés, l’excision, et pour l’Espagne, la France : la corrida qui est une torture, et bien d’autres ! Et nous continuons en France, de devoir manger un agneau à Pâques, une dinde à Noël, il faut arrêter de continuer des traditions qui ne veulent plus rien prouver de nos jours , que de continuer à faire souffrir des millions de dindes et d’agneaux comme pour l’Aïd el-Kébir! tradition de foi, que j’exècre ! On nous dit omnivores…en effet, nos ancêtres devaient bien se débrouiller pour se nourrir avec de la viande il y a des siècles.., mais il ne faut pas oublier que notre mâchoire ne peut pas déchirer la viande avec ses petites canines qui ne sont guères plus grosses que nos incisives, mais par contre nous avons la mâchoire d’en bas qui va de droite à gauche pour broyer de l’herbe comme le font les vaches !!! Je te remercie André d’avoir lu et participé à ce thème qui devient de + en + d’actualité ! | |
| | | André Laugier
Messages : 7157 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 82 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Mar 5 Déc - 19:29 | |
| - Flamme a écrit:
- Je pense quand même André que le consommateur, nous en quelque sorte, nous devenons aussi un peu coupables ou du moins responsables de notre comportement ! Il est évident que si la société ne maltraitait pas nos animaux de leur vivant, ne les tuait pas avec d’affreuses souffrances, on pourrait rester au moins végétarien si on est contre « tué » ! mais tous les produits sont réalisés contre le bien-être des vaches, des brebis, des poules et poulets agglutinés par milliers donnant leurs œufs dans des conditions malsaines ! Des oies qui sont forcées à manger pour avoir un foie malade et qui en arrivent à en crever et certainement en grande souffrance ! Tout cela pour quelques minutes de plaisir à manger ce mauvais foie ! Amener dans ces abattoirs où ils comprennent, voient et entendent leurs semblables hurlants et pleurant parfois, les yeux exorbités par la peur !
Non André, le sachant je ne peux que voir et entendre cette souffrance, et ne peux plus faire l’autruche ! Je me demande comment « les carnivores, qui savent parfaitement comment steaks et côtelettes arrivent dans leurs assiettes, doivent donc atténuer la dissonance existant entre leurs pratiques culinaires, leur amour des animaux et leur dégoût de l’abattoir. » Pour les plantes, légumes, fruits, en effet, ils apprécient la musique, la parole de ceux qui les cultivent, on a fait des expériences sur eux !!! Mais ils ne souffrent pas et se laissent couper et manger sans qu’on entende le cri de la carotte ! Bien que je les remercie quand je prends mes tomates et haricots !!! C’est normal, la nature nous offre sa nourriture avec amour et bonté !
Alors malgré les traditions, mot que je n’aime pas beaucoup, car il y a de bonnes traditions, certes, mais énormément de mauvaises qu’il faut arrêter et vite ! Tradition de marier les petites filles dans ces pays arriérés, l’excision, et pour l’Espagne, la France : la corrida qui est une torture, et bien d’autres ! Et nous continuons en France, de devoir manger un agneau à Pâques, une dinde à Noël, il faut arrêter de continuer des traditions qui ne veulent plus rien prouver de nos jours , que de continuer à faire souffrir des millions de dindes et d’agneaux comme pour l’Aïd el-Kébir! tradition de foi, que j’exècre ! On nous dit omnivores…en effet, nos ancêtres devaient bien se débrouiller pour se nourrir avec de la viande il y a des siècles.., mais il ne faut pas oublier que notre mâchoire ne peut pas déchirer la viande avec ses petites canines qui ne sont guères plus grosses que nos incisives, mais par contre nous avons la mâchoire d’en bas qui va de droite à gauche pour broyer de l’herbe comme le font les vaches !!! Je te remercie André d’avoir lu et participé à ce thème qui devient de + en + d’actualité !
Bonsoir FLAMME,
Je comprends parfaitement tes impressions, et je te remercie pour cette très intéressante réflexion. Nous le savons, notre époque est hypocrite : nous élevons des animaux pour les manger, mais nous ne voulons pas les voir souffrir ou mourir.
Les abattoirs sont des sanctuaires où l’on tue les bêtes hors de notre vue. Victor HUGO n’avait-il pas dit que si les abattoirs avaient des vitres on ne mangerait plus de viande !
Je conçois qu'on puisse devenir végétarien quand des caméras cachées nous ont récemment révélé l’agonie des animaux et la maltraitance occasionnée par des hommes insensibles à leurs douleurs. Mais d'un autre côté pourquoi Dieu a-t-il fait que les lions doivent manger les gazelles pour survivre, que les aigles doivent tuer des lapins ou des souris pour subsister etc... Que ce soient des micro-organismes, des vers, des insectes, des oiseaux, des mammifères ou des hommes, la Nature est ainsi faite que nous dépendons tous les uns des autres.
Mêmes les poissons sont parqués dans des grands bassins d'élevage, les uns sur les autres, et nourris "artificiellement" avec des farines de... poisson ! Soyons plutôt "flexivores", responsables, en mangeant moins, et seulement des produits de notre région. De tout un peu, mais jamais de produits industriels.
Ne manger ni viande, ni poisson, ni fruits de mer, ni œufs, c'est reconnaître que nous n’avons pas besoin de tel ou tel aliment particulier ; mais, par contre, nous avons strictement besoin d’un ensemble de nutriments, tels que des protéines, des glucides, des lipides, des vitamines et des minéraux, qui nous sont nécessairement fournis par les aliments. La viande nous fournit des protéines d’excellente qualité, du fer, de la vitamine B12, et bien d’autres nutriments qui eux sont indispensables pour le corps humain et dont on n'a trouvé rien d'autre, dans l'état actuel de la science, pour les remplacer.
Et les études scientifiques et nutritionnelles actuelles pointent le doigt sur l’erreur de certains végétariens (qui ne consomment ni viande ni poisson), et a fortiori des végétaliens ou "véganes" (qui ne consomment aucun produit d’origine animale), qui croient que l’on peut simplement supprimer les aliments carnés, sans rien changer à son alimentation. Sans compter que cela peut jouer sur le physique et mental, et même le système de croissance chez les enfants. Ces "besoins" physiologiques en protéines ne sont pas facultatifs. Ils sont la conséquence de notre appartenance au règne animal, qu’on le veuille ou non. Si l’un ou l’autre vient à manquer, et même si les autres sont présents en abondance, la fabrication de la chaîne protéique, et donc de nos muscles, n’est plus possible. C’est le principe du maillon faible de la chaîne.
Si l’on veut remplacer tous les produits "animaux" uniquement par des produits "végétaux", céréales, fruits et légumes, cela devient très compliqué d’arriver à l’équilibre pour les adultes, et pratiquement impossible pour les enfants, car leurs besoins, notamment en "lysine", sont particulièrement importants en raison de la croissance.
Ni trop ni trop peu, telle pourrait être notre devise en la matière. Je pense que c’est devenu une question autant éthique que de santé.
DE DE NOUS TROIS À TOUTES LES DEUX.
DOUCE SOIRÉE
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| | | André Laugier
Messages : 7157 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 82 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Dim 10 Déc - 11:24 | |
| Raoul PONCON
LA QUESTION CULINAIRE
Il a raison, le petit père. Il ne saurait, qui peut le faire, Payer trop cher son cuisinier. De tous les serviteurs, j’estime, Le premier, le plus légitime, C’est assurément ce dernier.
Toujours la cuisine fut chère Aux cœurs bien nés. La bonne chère Plaît aux Dieux. Et, les malheureux Qui ne s’en soucient sont des oies, Méconnaissant une des joies De ce monde. Tant pis pour eux.
Être grossier — va-t-on me dire — Que la gastronomie attire ! Pardon !… Je ne prétends pas qu’il Faille faire un dieu de son ventre, On ne doit pas, non plus, que diantre Le traiter comme un seigneur vil.
Pourquoi faudrait-il que je fisse Le ridicule sacrifice De mon goût ? Pourquoi de mon goût ? Il a même voix au chapitre, Et m’intéresse au même titre Que mes autres sens, après tout.
Qu’un savant, tout à ses problèmes, Comme un poète à ses poèmes, Ne mangent que pour le « besoin » Ils n’en font pas moins leur ouvrage ? Mais ils en feraient davantage S’ils mangeaient avec plus de soin.
Oh ! cette indifférence atroce De gens qui soignent leur carrosse, Et ne s’attardent du tout pas À ce qu’ils mangent ou qu’ils boivent ; Et qui, de ce fait, ne conçoivent En quoi consiste un bon repas !
Ils inviteront à leur table, Autour d’un dîner lamentable, Des convives mal assortis ; C’est, d’ailleurs, le premier reproche À leur faire. La chère est moche, Et le vin n’est pas garanti.
Après telle fâcheuse agape, Parfois votre hôte vous attrape : « Vous êtes gai comme un tombeau ! Dit-il. D’où vient cet air maussade ? Est-ce que vous seriez malade ? » Vous pourriez répondre à ce veau :
« Parbleu ! ne t’en prends, misérable ! Qu’à toi-même, à ton affreux vin, Ta maigre chère… Mon cerveau N’est pas ce qu’un vain peuple pense, C’est quand satisfaite est ma panse, Qu’il s’éveille et qu’il fait le beau.
« Et si c’est par pure lésine Que tu grattes sur ta cuisine, C’est compromettre ton dessein : Car l’argent que l’on ne dispense À son cuisinier — belle avance ! — On le donne à son médecin. »
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| | | Flamme Admin
Messages : 5250 Date d'inscription : 04/01/2011 Age : 77 Localisation : Près Bordeaux
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Dim 10 Déc - 18:04 | |
| A l'époque, le cuisinier était un employé pour les riches !!! Il n'y en a plus, seulement pour l’Élysée je suppose, et pour des associations ! mais, il me semble que les particuliers n'en prennent pas ! Je peux me tromper...J'aimerai être assez riche pour en avoir un.... Tant pis, je me casserai encore la tête à réfléchir chaque jour au menu du jour ! Vive Ponchon ! | |
| | | Lucienne MARTEL
Messages : 3013 Date d'inscription : 14/10/2015 Age : 70 Localisation : LIMOUX
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Dim 10 Déc - 18:44 | |
| Ces repas pantagruéliques étaient réservés aux bourgeois, je suppose. Qui pourrait se payer un cuisinier et un maître queue à notre époque à part les "grands" de ce monde ? je préfère les repas familiaux à ces agapes qui tournent quelquefois au vinaigre. Il est difficile de satisfaire tout le monde. Merci de ces poèmes sortis des placards de cuisine pour notre plus grand plaisir. Bisous | |
| | | André Laugier
Messages : 7157 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 82 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Lun 29 Jan - 10:25 | |
| Raoul PONCHON
LES TIRE-BOUCHONS
Un jour, un vénérable abbé — De ceux qui portent crosse et mitre — S’étant le matin bien levé, Tint ce discours à son chapitre :
« Mes enfants, comme vous voyez, Le temps promet d’être superbe. Nous allons, si vous m’en croyez, De ce pas déjeuner sur l’herbe. « Emportons quelques poulets froids Et autres fruits dans des corbeilles, Plus force bouteilles… je crois Que la prudence le conseille. »
À ces mots, nos bons cordeliers Hurrèrent, comme on s’imagine, Les uns se ruant au cellier Et les autres à la cuisine.
Les paniers remplis, on partit Et l’on bouffa du kilomètre, Histoire d’être en appétit Pour cette godaille champêtre.
Après deux heures sinon trois De marche, loin du monastère Ils pénétrèrent dans un bois Saturé d’ombre et de mystère.
« Ma foi ! l’endroit est merveilleux, Dit l’abbé. C’est là qu’on opère. Nous y serons comme des dieux. Qu’en pensez-vous, mes petits pères ?
« D’autant mieux que j’ois ramager Une source vraiment propice, Où nous allons presto plonger Notre vin pour qu’il rafraîchisse. » — « Que voilà qui est bien parler ! » Clamèrent en chœur les ouailles En se hâtant de déballer Et bouteilles et victuailles.
Déjà le couvert était mis, Chacun affûtait sa mâchoire… Quand l’abbé leur dit : « Mes amis, Avant que de manger et boire,
« J’estime qu’il serait décent De faire une courte prière. Bénissons le Dieu tout-puissant. Prenez-moi votre bréviaire… »
Or, ils se fouillèrent partout, Pas de bréviaire. Ô disgrâce ! On ne saurait songer à tout… « C’est bien — dit l’abbé — qu’on s’en passe.
« Vous en serez quittes ce soir Pour dire double patenôtre. Buvons toujours, et sans surseoir. Oh ! oh ! en voici bien d’une autre…
« Faut-il que je sois cornichon ! N’ai-je pas oublié moi-même Par malheur, le tire-bouchon ! Comment résoudre le problème ? « Eh bien donc, nous boirons de l’eau, À la guerre comme à la guerre. Certes, ça n’est pas rigolo, Mais que diable peut-on y faire ! »
Lors, nos moines, au même instant, Qui redoutent ces anicroches, Firent voir qu’ils avaient autant De tire-bouchons que de poches !
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| | | André Laugier
Messages : 7157 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 82 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Mar 5 Juin - 19:18 | |
| Achille OZANE
INVOCATION O TOURAINE, jardin de France, Quand viennent les douces saisons, Tes beaux vergers en abondance Ouvrent de gourmands horizons
Autour des tables opulentes Tes convives, mortels heureux, Font, dans leurs coupes chatoyantes Pétiller ton vin généreux.
Salut à ton sol plein de sèves A tes moissons d'or, à tes fruits, Salut à ton ciel plein de rêves Enveloppant tes claires nuits
Et gloire aux efforts de nos frères, Tes dignes fils, nobles français, Dont les fiers tournois culinaires, Consacrent les nouveaux succès !
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| | | Flamme Admin
Messages : 5250 Date d'inscription : 04/01/2011 Age : 77 Localisation : Près Bordeaux
| | | | André Laugier
Messages : 7157 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 82 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Jeu 7 Juin - 11:46 | |
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| | | Flamme Admin
Messages : 5250 Date d'inscription : 04/01/2011 Age : 77 Localisation : Près Bordeaux
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Jeu 7 Juin - 15:31 | |
| Excellent !!! Une arme qui ne blesse personne et qui laisse un bon goût au palais ! | |
| | | André Laugier
Messages : 7157 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 82 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: La poésie Gourmande Ven 8 Juin - 12:33 | |
| Joseph GUASCO
ÉPÎTRE AMOUREUSE D’UN CONFISEUR
Comme un gourmand fieffé contemple un pain d’épice, Je regarde, joyeux, tes cheveux de réglisse. Tes yeux marrons glacés, ton nez bonbon fondant Ornent avec faveur ton minois séduisant.
Tes dents sucre candi, ta lèvre de praline Et ton menton sucré, te donnent bonne mine. Ton épaule nougat, tes bras de caramel Feront de ton époux le plus heureux mortel.
Les deux beaux fruits confits qui parent ta poitrine Sont plus riches cent fois que ceux de ma vitrine. Tes oreilles citron sont en pâte de coing ; On est toujours tenté d’en mordre un petit coin !
Ton cœur n’est pas sorbet, mais ta peau couleur crème Me plonge, en la voyant, dans un délire extrême. Chaque fois que j’entends les accents de ta voix, J’ose les comparer au miel de premier choix.
Bien des fois je dirais, sans que ma lèvre mente, Que ta bouche répand un parfum à la menthe. Ton regard langoureux est rempli de douceur, Et t’épouser, Suzon, ce serait mon bonheur.
Trônant à mon comptoir, au fond de la boutique, Ta superbe beauté séduira la pratique. Et les gourmets heureux en mangeant des croquants Dévoreront… des yeux tes appas provocants ;
Ton corps majestueux, vrai gâteau de Savoie, S’étalera brillant dans l’or et dans la soie. Bref, l’heureux magasin de Madame Ledoux Des gourmands attitrés sera le rendez-vous.
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