Un petit coin de campagne pour l'inspecteur 14

Un petit coin de campagne pour l’inspecteur 14,
En attendant la voiture de police qui était en patrouille, l’inspecteur s’octroya une petite pause cigarette et café noir. Il était épuisé suite au long interrogatoire. Et puis il se faisait tard. Alors, pour se détendre un peu, Il fit quelques pas dans les alentours de la caserne. Il se cala sur un banc de pierre dans un petit espace vert et ne pensa plus à rien, tout du moins il essaya. Mais il était sur un gros coup, peut-être le meilleur de sa carrière et il lui fallait réfléchir pour faire au mieux et sans dégâts collatéraux. L’homme était un récidiviste, sorti de prison fraîchement et il ne s’en laisserait sûrement pas conter. Il lui faudrait l’interpeler avec délicatesse pour ne pas exciter les esprits ni ameuter les habitants environnants : la discrétion, dans ce genre d’affaire, était de mise. Ce proxénète était un habitué de la justice et avait dû prendre des précautions nécessaires. Peut-être détenait-il des armes à son domicile auquel cas, il faudrait jouer serré et faire peut-être intervenir le GIGN s’il devenait forcené. Pour le moment, il n’était point besoin de trop réfléchir sur le plan à établir. Il attendait des renseignements complémentaires de la BRP sur l’individu.
La voiture arriva sur ces entrefaites et l’inspecteur monta à bord, en compagnie de trois policiers armés jusqu’aux dents et habillés en civil. Ils étaient suivis d’un autre véhicule banalisé pour leur venir en aide le cas échéant : ils se devaient d’être rapides et efficaces ! Et sirène hurlante, ils démarrèrent sur les chapeaux de roue en direction d’Epinal.
Pendant le trajet, ils discoururent du plan à mener sur les lieux en question. L’inspecteur compila vite fait quelques dossiers concernant le présumé coupable mais consulta minutieusement la fiche anthropométrique du suspect récupérée à la gendarmerie : il avait déjà un beau palmarès de condamnations à son actif.
Arrivés à proximité du lieu d’interpellation, ils mirent en berne la sirène et se préparèrent mentalement. Ils déboulèrent dans le quartier de La Vierge, quartier hyper sensible de la ville. Ils se concertèrent à nouveau avant de mettre leur plan à exécution : l’interpellation devait se faire dans les règles, en douceur et aux heures légales ! Ils avaient quelques heures à tuer. Il n’était que trois heures du matin et la fatigue se faisant sentir, l’inspecteur en profita pour faire un petit somme jusqu’à six heures. Les hommes de la brigade restèrent éveillés pour faire la planque.
A l’heure prévue par la loi, l’inspecteur suivi de la brigade policière tambourina vivement à la porte du suspect. Mais ils n’eurent pas de réponse. Alors, après les sommations d’usage, ils forcèrent la porte cadenassée de l’intérieur par l’individu.
Ce dernier fut surpris en plein sommeil, à moitié nu, visiblement encore alcoolisé de la veille. Il n’eut pas le temps de sortir les jambes de son lit qu’il était vigoureusement empoigné et menotté. S’ensuivit une perquisition en règle qui donna des résultats probants : permis de séjours, cartes d’identité à profusion sans doute falsifiées, détention d’armes illégales, billets et monnaie en quantité non négligeable, saisie de l’ordinateur, de DVD pornographiques, d’agendas emplis de noms et d’adresses, des photos compromettantes de très jeunes femmes nues voire mineures …
A n’en pas douter, il avait trouvé là le repaire d’un proxénète patenté qui se faisait passer pour un père de famille ordinaire et au-dessus de tout soupçon.
L’inspecteur était satisfait : ils avaient travaillé de concert, tout en souplesse et appréhendé l’individu sur son lieu de travail. Il ne restait plus qu’à l’amener au commissariat pour l’interroger, répertorier et analyser les éléments de preuves trouvées chez le suspect…
Lucienne le 07.03.2016