Un petit coin de campagne pour l'inspecteur 4

Un petit coin de campagne pour l’inspecteur 4,

Il eut des difficultés à fermer les yeux. Il était préoccupé par cette affaire. Il se posait des questions, sans réponse pour le moment mais cela faisait partie de son scénario habituel. Il compulsa l’agenda pour relire ses notes mais, décidément, rien qui ne l’inspirait. A sa décharge, il faut dire que le lieu n’était pas celui du crime d’après les dires du médecin légiste. Il se remémorait la position du corps, les circonstances de la mort, le lieu de la découverte et les indices éventuels prélevés. Hélas, il n’avançait guère plus et dans le cas présent, son flair de fin limier ne fonctionnait pas ! Son ultime espoir restait la recherche de personne disparue placardée dans les alentours. Il téléphonerait aussi au fichier des personnes recherchées : peut-être que sa disparition avait été signalée par un proche au RIF
Il finit par s’endormir sur cette note d’espoir mais sa nuit fut courte et agitée. Il fit un horrible cauchemar : à la suite d’un violent orage, des coulées de boue s’étaient déversées dans le hameau et chez les habitants provoquant un grave sinistre et des morts par dizaines. Un ruisseau était sorti de son lit causant d’énormes dégâts : l’inspecteur avait été entraîné dans le torrent de gravats, charrié comme un fétu de paille dans une décharge municipale. Il ne pouvait rien faire que s’accrocher aux branches pour ne pas se noyer…
C’est son portable qui le réveilla en sursaut.
Il se leva prestement et fit sa toilette sommairement. Il était déjà huit heures trente et n’avait pas le temps de se soucier de son élégance : un petit coup de peigne suffisait !
Il descendit à la salle de restauration pour prendre un petit déjeuner copieux et discuter avec ses hôtes. L’ambiance était chaleureuse et conviviale. Ils étaient très diserts mais ne semblaient pas au courant encore du crime perpétré dans les environs. Ou alors, ils étaient très discrets !
Mais l’heure n’était plus à la détente ni à la parlotte : il avait du pain sur la planche et, le petit déjeuner achevé, il partit à la ville la plus proche pour commencer à prendre des renseignements sur cette mystérieuse inconnue retrouvée dans la décharge. Il avait en sa possession les clichés pris la veille avec son appareil photo instantané. Il les avait montrés aux hôteliers mais ils ne la connaissaient pas.
Il fit rapidement le tour du village et questionna quelques passants au hasard mais aucun résultat à la clé : l’affaire serait-elle déjà bloquée ? Mais l’inspecteur ne s’avoua pas vaincu pour autant ; il avait quelques ressources dans ses manches, dans son petit carnet surtout ! Quelques numéros de téléphone intéressants, notamment celui d’un ancien commissaire de la région. Ce dernier saurait l’aider dans cette affaire pour naviguer dans cette région qu’il ne connaissait pas. Et puis, il irait faire un tour sur la place principale, se renseignerait aux terrasses de café, dans les magasins, les banques, arpenterait le marché local : il lui fallait absolument une identification pour commencer cette enquête qui prenait mauvaise tournure.

Lucienne le 25.02.2016