Un petit coin de campagne pour l'inspecteur 11

Un petit coin de campagne pour l’inspecteur 11,
Il se cala dans la salle de restauration et apprécia fortement les mets offerts avec courtoisie et convivialité. Le souper était de bonne qualité et son coup de fourchette alla bon train. Il termina son repas sur un ballon de bordeaux et monta se coucher ; il était très fatigué et la journée du lendemain ne serait pas de tout repos. Il devait démêler cet imbroglio le plus vite possible sous peine de mettre ses vacances en péril !
Il espérait toutefois des preuves tangibles et exploitables délivrées par le laboratoire scientifique : il avait besoin de plus d’indices probants. Il ne pouvait ni ne devait rester sur son intime conviction. Sans doute que la jeune femme s’était défendue vaillamment aux coups violemment assénés avant strangulation. Dans ce cas, les traces d’ADN de son agresseur se retrouveraient sous ses ongles ou dans ses blessures. Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt au lieu de se torturer la cervelle ? Dans l’affirmatif, l’enquête ferait un bon de géant ! Il saurait enfin si le prévenu était bien coupable comme il le prétendait ou s’il y avait une tierce personne à rechercher. Et il s’endormit avec ce nouvel espoir en tête.
Ce furent des coups frappés à la porte qui le tirèrent de son sommeil. Il ouvrit précipitamment les yeux et regarda l’heure à son portable : huit Heures trente, déjà, il n’avait pas vu la nuit passer et le petit déjeuner était prêt ! Il avait demandé à son hôtesse de le réveiller.
Celui-ci rapidement avalé, il passa à la salle de bain faire un brin de toilette. Il n’avait pas de temps à perdre : moins d’une demi-heure pour passer à l’étape de tapissage d’identification avec la serveuse.
Une fois fin prêt, il fonça au commissariat et arriva en même temps qu’elle. Elle avait l’air très soucieux et semblait fatiguée : sans doute s’inquiétait-elle de sa séance de reconnaissance mais l’inspecteur sut la rassurer. Il lui fit amener un petit café et s’octroya en sa compagnie une petite cigarette en attendant que les hommes se mettent en place.
Et il s’avéra que l’homme aperçu dans le pub était bien derrière la glace sans tain et portait le n° 5 : c’était KAFI Omar, sans aucun doute, elle était formelle ! L’inspecteur était satisfait, la serveuse pouvait repartir à son travail, sans souci aucun.
C’est sur ces entrefaites que le commissaire s’approcha de l’inspecteur pour le saluer et lui fournir les résultats d’analyse, tombées fraîchement et il ne fut pas surpris. Ce n’était pas l’ADN du présumé coupable ! Alors pour quelles raisons s’était-il accusé? Qu’y avait-il de vrai dans cette histoire qui ne tenait plus la route ? Qui avait-il voulu protéger ? Avait-il été manipulé ou victime de chantage ? Qu’advenait-il de Soraya dans cette histoire d’adultes sordide ? Connaissait-il l’assassin ? Toutes ces questions, il allait les poser à monsieur KAFI, séance tenante ! Quitte à le bousculer un peu, il saurait lui tirer les vers du nez et mettre le vrai coupable hors d’état de nuire. Il fallait faire vite, très vite, le temps jouait contre eux et peut-être que la petite était en danger. Il fit emmener monsieur KAFI dans le bureau du commissaire et lui fit enlever les menottes. L’homme était très mal à l’aise, hirsute de sa nuit passée en cellule mais il releva la tête pour regarder les deux hommes droit dans les yeux. Le contre interrogatoire pouvait commencer. L’inspecteur ne le lâcherait pas tant qu’il n’aura pas tout dit dans les faits et surtout pourquoi ce mensonge qui aurait pu le condamner à quinze ans de prison…
Lucienne le 04.03.2016