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| | ANNECY vu par les Poètes (Compilation). | |
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André Laugier
Messages : 7152 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 81 Localisation : Marseille
| Sujet: ANNECY vu par les Poètes (Compilation). Lun 2 Mai - 12:48 | |
| Le Lac d'Annecy est réputé pour sa propreté. C’est un des lacs les plus propres du monde. De tout temps, de nombreux poètes ont composé de magnifiques vers célébrant la beauté de ses eaux pures et de son environnement. Qu’il s’agisse d’Astophe de CUSTINE qui vécut à Annecy-le-Vieux, ou encore d’Anna de NOAILLE, d’Eugène SUE, de Maurice CAREME et bien d’autres.
Il m’est agréable de vous faire partager quelques unes de ces œuvres, toutes écrites avec cette sensibilité de plume retraçant à merveille le lustre de cette superbe étendue d’eau, véritable écrin d’authenticité qui s’est formé il y a environ 18 000 ans au moment de la fonte des grands glaciers alpins. Quant à Annecy-le-Vieux des populations occupaient déjà les rives du lac entre -4000 et -900, et il s’agissait surtout de cultivateurs et de pêcheurs.
Astophe de CUSTINE
Abandonnant le monde à son inquiétude, Sur ces bords orageux j'ai trouvé le repos. Miroir qui du désert trouble la solitude, Où s'empreint le reflet du ciel et des coteaux, Où brille la lumière, âme de la Nature, Qui d'heure en heure prête aux monts un autre aspect Et sans changer le site en change la parure : Heureux lac, je t'approche avec un saint respect. Loin des froides beautés d'un monde qui grimace, C'est l'image de Dieu qui se peint sur ta glace. ____________________
Comtesse Anna de NOAILLES
ANNECY
Annecy, délicate, aimable, humble Venise, Maisons et quais bâtis sur des canaux étroits, Ville où Jean-Jacques a vu pour la première fois Madame de Warens qui sortait de l'église...
Voici, baigné des eaux d’un vert canal qui dort, Le jardin où vivait, jeune veuve isolée, Sous un arbre fleuri comme un grand azalée, La maternelle amante aux baisers sans remords.
Le vent de l’aube fraîche est bleu comme la sauge. On voit déjà passer un marchand matinal ; Un gai moulin sur l’eau joyeuse du canal Fait, en tournant sa roue, un bruit clair qui patauge.
Là-bas, c’est le lac chaud, le lac fondu d’amour Qui berce sa langueur contre la molle rive, Où déjà le parfum de l’Italie arrive Et met sa nonchalance et son pollen si lourd.
Mais j’aime mieux ce coin de la ville, où persiste Le jardin qu’éclairait du rire de ses yeux La dame de Lausanne aux seins délicieux, Qui fut prompte au plaisir, insouciante et triste. ___________________
Oscar DAVID (1902-1934)
ANNECY
Ton nom est un écho de tendre cantilène Qu’une nymphe tout bas murmurerait aux cieux ; C’est l’envol argenté, suave et gracieux De colombes montant dans la clarté sereine.
C’est le reflet nacré d’un pur bijou de reine, L’appel sonore et doux parti d’un cœur joyeux, La caresse d’un nom mystique et précieux : Tes syllabes ont des douceurs de châtelaine.
Annecy ! ville claire au bord des eaux limpides, Tu mires tes balcons et tes voiles rapides Dans ton lac modulant son éternel poème.
Le soir, tu t’alanguis en de lascives poses Et le parfum troublant de tes ardentes roses Monte du lac aux cieux en offrande suprême.
__________________
À SUIVRE...
_________________ La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)
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| | | Flamme Admin
Messages : 5241 Date d'inscription : 04/01/2011 Age : 76 Localisation : Près Bordeaux
| | | | fripou Admin
Messages : 3365 Date d'inscription : 17/10/2010 Age : 60 Localisation : Gironde
| Sujet: Re: ANNECY vu par les Poètes (Compilation). Lun 2 Mai - 18:02 | |
| Il est toujours agréable de découvrir ou de retrouver d'anciennes plumes, surtout quand elles évoquent une région connue et qu'on peut mettre des paysages sur les mots. | |
| | | André Laugier
Messages : 7152 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 81 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: ANNECY vu par les Poètes (Compilation). Lun 2 Mai - 19:44 | |
| - Flamme a écrit:
- Annecy doit être aux anges quand on parle si bien de son magnifique lac !!! Merci pour ces très beaux poèmes !
Bonsoir FLAMME,
Certaines villes, comme Annecy, Cauterets, Paris, Sarlat, Lyon, Bordeaux, Marseille, etc, etc, ont été des sources d'inspiration de bien des Poètes. J'ai pensé qu'il serait sans doute agréable de découvrir quelques uns d'entre eux ayant consacré quelques œuvres importantes à leur terroir.
C'est ainsi que, pour commencer, j'ai choisi Annecy. Si ces petites incursions dans nos régions, par les Aèdes de toutes les époques qui ont désiré y laisser un souvenir, a l'agrément des membres du forum, je continuerai. On pourrait alors créer un Salon regroupant ces poèmes sous un titre à déterminer, comme par exemple "La France des Poètes".
UN GRAND FLAMME pour ces impressions positives concernant ce premier envoi de textes.
NOS PLUS CHALEUREUX ET DOUCE SOIRÉE À TOI
_________________ La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)
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| | | André Laugier
Messages : 7152 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 81 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: ANNECY vu par les Poètes (Compilation). Lun 2 Mai - 19:53 | |
| - fripou a écrit:
- Il est toujours agréable de découvrir ou de retrouver d'anciennes plumes, surtout quand elles évoquent une région connue et qu'on peut mettre des paysages sur les mots.
Bonsoir FRIPOU,
Ayant eu l'occasion de me procurer dans une vieille librairie d'Annecy un ouvrage consacré à tous les Poètes ayant écrit sur la ville, son lac, et ses alentours, et après avoir moi-même posté un poème sur cette localité, j'ai pensé en faire profiter nos Ami(e)s du forum.
Comme je l'ai écris ci-dessus à FLAMME, et si ce topic obtient quelque intérêt, il me serait agréable, et avec votre permission, de publier des poésies sur des régions et des villes bien ciblée, qui ont été fréquentées par des Poètes soit nés, ou ayant séjourné des ces agglomérations ou villages, et y ayant consacré quelques poèmes passés à la postérité.
BEAUCOUP pour l'accueil positif que tu as réservé à ce premier jet de plume.
DE CHALEUREUX DE NOUS TROIS, et UNE EXCELLENTE SOIRÉE.
_________________ La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)
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| | | fripou Admin
Messages : 3365 Date d'inscription : 17/10/2010 Age : 60 Localisation : Gironde
| Sujet: Re: ANNECY vu par les Poètes (Compilation). Mar 3 Mai - 7:45 | |
| Tu as mon accord André. Il est agréable de se remémorer les mots des anciens sur des contrées qui nous sont chères. Bonne journée. | |
| | | André Laugier
Messages : 7152 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 81 Localisation : Marseille
| | | | André Laugier
Messages : 7152 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 81 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: ANNECY vu par les Poètes (Compilation). Mar 3 Mai - 11:33 | |
| Maurice CARÊME
Que d’arcades à Annecy ! Les rues en seraient-elles soûles Qu’elles fuient de travers ainsi Que des aveugles en cagoule ?
Les canaux croulent sous les fleurs Et, plus perfides qu’oiseleurs, Ne cessent de piéger le ciel Dans les rets de leurs hirondelles.
Le lac se montre bien plus sobre. Il met beaucoup d’eau dans son vin. Il sait ce à quoi on s’expose Quand on a des bateaux en main.
Quant aux passants, allez savoir Ici ce dont ils sont capables. Les cafés sont les ports du diable. Et qui ne sait qu’il aime boire !
__________________
Léon VIBERT
ANNECY
IMPRESSION D'ÉTÉ
L’air est plein de vapeur et d’électricité, Sous un souffle léger, le lac d’azur frissonne ; Emergeant du brouillard ténu qui l’environne, Le château féodal surgit de la Cité.
Vestige d’un passé solennel et tragique, Le fier manoir des anciens comtes de Nemours Revit pour un instant sa gloire et ses amours Et semble s’arracher au sommeil léthargique.
La Tournette dessine au brumeux horizon, Près du Veyrier massif sa silhouette grise… Un rameur sur le lac fredonne une chanson. Le voyageur ému s’assied sous le cytise
D’une « villa tranquille », il sent avec langueur, La volupté de vivre éclore dans son cœur… ____________________
Emmanuelle REY
ANNECY
Ton lac est ce joyau limpide et rarissime Élégamment serti dans un écrin très pur Que garde la montagne avec clin d'oeil sublime Sous un ciel d'argent, de plomb ou bien d'azur.
Cache t-il en ses fonds la gemme précieuse De lapis-Lazuli, d'opale, de carmin De jade et d'émeraude à facette pompeuse De diamant, de jais dont le royal butin
Donne à tout son miroir un visage changeant ? Tel ce bijou taillé dont le reflet captive Il offre au long du jour le spectacle mouvant De sereine grandeur... puis frileuse ou pensive...
Jouant au plus câlin sous la voûte des cieux Il troque avec l'en-haut de magiques effets... Il est depuis toujours perle et saphir des dieux Qui parfois se déchaîne en tragiques soufflets
Lorsqu'il est assailli par un brutal orage Où il délire seul... mais bientôt l'arc-en-ciel Tendu vers le ponant efface cet outrage Dans sa voûte irisée en des gouttes de miel. ____________________
À SUIVRE...
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| | | André Laugier
Messages : 7152 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 81 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: ANNECY vu par les Poètes (Compilation). Sam 7 Mai - 19:41 | |
| d'Henri JOSSERON
ANNECY-LA-BELLE
J’aime ton lac si beau, Annecy-Merveilleuse ! Ses vagues paresseuses, Ton lac et ton château.
J’aime ton lac si beau, Annecy-la-Coquette ! Ton parc et la Tournette, Ton lac et ton château.
J’aime ton lac si beau, Annecy-Magnifique ! Tes arcades antiques, Ton lac et ton château.
J’aime ton lac si beau, Annecy-la-Charmante ! Tes villas élégantes, Ton lac et ton château.
J’aime ton lac si beau, Ton lac et ton château. ____________________
Gaston DESTRAIS
AU BORD DU LAC D'ANNECY
I
Un nid dans la verdure au flanc du promontoire ; Une fraîche oasis de châtaigniers ombreux ; Un tendre reposoir sous un ciel amoureux ; Un doux jardin vêtu de roses dans leur gloire ; Un asile de rêve, un tranquille oratoire ; Un Eden tout fleuri dans un climat heureux ; Des buissons odorants au long des chemins creux Où l’on croise parfois les troupeaux qui vont boire ; Bords enchantés, ouverts sur un calme horizon ; Flots bleus, sombres sapins, verts tapis de gazon, Blanche maison, toujours par le ciel baignée ; Lac limpide, où l’azur du ciel semble dormir ; Balsamique parfum dont l’âme est imprégnée ; Solitude, silence ! ô douceur ! ô Colmyr !
II
Le lac est bleu, si bleu qu’on songe au Paradis. Reflet du ciel brûlant, son éclat me fascine ; Voluptueux creuset vers qui l’âme s’incline, Il porte tout l’été dans ses flots attiédis. Tendre comme une femme, il offre aux yeux ravis L’exquis enlacement de sa grâce câline, Et, pour mieux savourer la minute divine, J’étends sur le gazon mes membres engourdis. Au lent déroulement de la lame indolente, Une barque, là-bas, glisse, blanche et très lente, Emportant tout l’amour dans son sillage heureux. Seul, il est vrai, d’aimer ; tout le reste est mirage ; Et, crois-moi, le bonheur a pour unique image Un esquif toujours blanc sur un ciel toujours bleu.
III
Allégresse ! douceur ! reflets ! clarté sereine ! Exquis matin d’automne ineffable et charmant, Quels mots exprimeraient le pur enchantement Qui m’inonde à longs flots de grâce souveraine ? Terrasse en fleurs, asile où guérit l’âme en peine ; Lac bleu, coupe d’oubli, vase d’apaisement ; Azur d’un ciel ému qui mêle en ce moment A l’élan de l’amour la douceur franciscaine. Je vous aime, beau lac, ciel bleu, lointains sommets, Chers souvenirs gravés dans mon cœur pour jamais; Air tiède et parfumé dont s'emplit notre chambre. Et je cueille ardemment la fine volupté De ce séjour de rêve où nous aurons goûté Le charme délicat des roses de septembre.
À SUIVRE...
_________________ La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)
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| | | fripou Admin
Messages : 3365 Date d'inscription : 17/10/2010 Age : 60 Localisation : Gironde
| Sujet: Re: ANNECY vu par les Poètes (Compilation). Dim 8 Mai - 9:58 | |
| Il y en a pour tous les goûts, de tous les styles. le talent des poètes semble inépuisable... | |
| | | André Laugier
Messages : 7152 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 81 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: ANNECY vu par les Poètes (Compilation). Dim 8 Mai - 10:07 | |
| - fripou a écrit:
- Il y en a pour tous les goûts, de tous les styles. le talent des poètes semble inépuisable...
Oui, FRIPOU, j'ai été incroyablement surpris de découvrir qu'il y avait autant de poèmes consacrés à des villes ou à des régions de France, dédiés par les poètes. Rien que pour Annecy, j'en ai compté 102. Pas question, bien entendu, de tous les publier, ce qui n'est pas la vocation d'un forum qui se consacre d'abord aux œuvres de ses membres. Mais, en sélectionner une douzaine, parmi les plus représentatifs, de nos belles régions peut donner une idée des forts nombreux poètes paysagistes qui, de tout temps, ont mis le terroir en exergue.
BEAUCOUP pour tes favorables impressions.
Nous t'envoyons nos PLUS AFFECTUEUX et te souhaitons de passer un très sympathique dimanche.
CARPE DIEM
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| | | André Laugier
Messages : 7152 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 81 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: ANNECY vu par les Poètes (Compilation). Dim 8 Mai - 10:09 | |
| Oscar DAVID
LAC D’ANNECY
L’eau tranquille où sommeille un léger rêve d’or Se plisse lentement sous la brise qui pleure Une andante berceur, nostalgique, où s’endort La chanson des roseaux, dans le calme de l’heure.
Une barque, sans bruit, glisse, fuyant le bord Où se froissent les joncs, près de l’humble demeure Qui penche son toit gris, moussu comme un bois mort, Sur l’eau claire du lac qui la berce et l’effleure.
Et l’onde bleue ou brille un reflet de soleil Qui se meurt, tout là-bas, vers l’occident vermeil Dore son cristal clair de cuivre jaune et rouge.
Et la barque blanchit sur le bleuté des lignes Sa voile immaculée où dort un vol de cygnes ; Le lac pur se recueille et rien d’humain ne bouge. ________________
Georges CHAPIER
CLAIR DE LUNE SUR LE LAC D’ANNECY
Le lac est tout entier noyé dans la nuit sombre La nature s’endort, le silence est troublant Quelques barques encor se faufilent dans l’ombre Dérivant lentement, portées par le courant.
Mais tout à coup surgit derrière la TOURNETTE Une vague lueur qui va s’agrandissant Puis paraît le début d’une image plus nette Sur l’écran étoilé du sombre firmament.
On voit alors monter la lune vagabonde Effaçant les étoiles de sa douce clarté Créant des coins ombreux sur les rives profondes Réfléchissant sur l’eau ses rayons argentés.
Le SEMNOZ est bientôt tout empli de lumière Le VEYRIER reste, lui, couvert d’obscurité Dans une hallucinante atmosphère de mystère Dont sourd un obsédant parfum d’éternité.
On croit voir se dresser en une immense ronde Les ombres de tous ceux qui hantèrent ses lieux Moines, fées, gentes dames, venus de l’autre monde Retrouver les endroits où ils vivaient heureux.
Spectacle ensorcelant que ces soirées lunaires Dont la beauté suprême est sans autre pareil Faisant parfois penser qu’échappant à la terre On se trouve porté tout au sommet du ciel.
____________________ À SUIVRE...
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| | | André Laugier
Messages : 7152 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 81 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: ANNECY vu par les Poètes (Compilation). Lun 9 Mai - 19:42 | |
| d'Oscar DAVID
LES VIEUX QUAIS
Jaunes sous le soleil qui dore d’un flot clair La grisaille des quais, sordides et lépreux, Les pavés inégaux, sur les berges, ont l’air D’avoir lavé de frais leurs angles tout heureux.
L’eau verte du canal brille comme un éclair Et le vieux pont croulant, où passèrent les preux Invincibles, jadis, dans un galop d’enfer, Clignote, éberlué par le soleil ocreux.
Et l’éclaboussement des rayons sur l’eau verte Rebondit sur le bord d’une fenêtre ouverte Incendiant la vitre ou dorant le rideau.
Les millénaires quais, vétustes, tortueux, Etirent longuement leurs membres paresseux, Reflétant leurs pavés dans le miroir de l’eau. ______________________
d'Albert SERIEYS
LA BELLE SAVOYARDE
Cependant que tes yeux te donnent du souci, Regarde, pour distraire un instant leur pupille, La jeune savoisienne au visage choisi Qui de ton beau pays est la plus belle fille.
Vénus naquit des flots de la mer ; celle-ci Près des sources, éclose, a des airs de famille Avec l'eau transparente et fraîche qui scintille, Et, perle fine, elle est la perle d'Annecy.
Mais Estelle sourit ! Or, puisque je la chante Sous l'aspect d'une Muse et les traits d'une Amante, Que, Reine, elle se montre agréable à tes voeux ;
Qu'elle allège pour toi le fardeau des alarmes Et par la vue attendrissante de ses charmes Te soit comme un baiser de femme sur les yeux...
À SUIVRE...
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| | | Flamme Admin
Messages : 5241 Date d'inscription : 04/01/2011 Age : 76 Localisation : Près Bordeaux
| Sujet: Re: ANNECY vu par les Poètes (Compilation). Lun 9 Mai - 20:23 | |
| De très bons poètes en parlent fort bien !!! Annecy est à l'honneur ! Peut-être des poètes connus ; moi, je les découvre et trouve qu'ils ont beaucoup de talent. Merci André pour ces beaux poèmes. _________________ | |
| | | MOMO13
Messages : 1155 Date d'inscription : 08/02/2015
| Sujet: Re: ANNECY vu par les Poètes (Compilation). Mar 10 Mai - 5:27 | |
| Ce fut un grand moment de lecture de bon matin...avec mon café pour accompagner mon plaisir...MERCI, MON DEDE...Bise à ML... _________________ ECRIRE, cest déja se confier, mais avec des amis, c'est PARTAGER l intime...MERCI.
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| | | André Laugier
Messages : 7152 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 81 Localisation : Marseille
| | | | André Laugier
Messages : 7152 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 81 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: ANNECY vu par les Poètes (Compilation). Mar 10 Mai - 12:47 | |
| Oscar DAVID
CÔTE PERRIÈRE (ANNECY)
Elle monte à l’assaut de la colline ombreuse Avec le bel entrain du mâle adolescent Qui marche, transporté par une ardeur joyeuse, Jusqu’à la cime où brille un phare éblouissant.
Elle grimpe, fuyant et la ville fumeuse Et la plaine des Fins qui sommeille, laissant Croupir les vieux quartiers, les canaux, l’eau bourbeuse, Et cingle vers l’azur dans un effort puissant.
Dans son ascension lumineuse elle traîne Des fleurs et des parfums, qu’en bonne souveraine Elle donne en passant en odorants flocons.
Et dans l’assaut suprême et dur, la Côte blanche Lance son ruban clair sous la fine avalanche D’innombrables bouquets qui tombent des balcons. ___________________
Constant BERLIOZ*
LE FIER ET LE LAC D ANNECY
Il disait : « Avec moi; vers les cités lointaines, « Viens, beau lac aux flots bleus ! « Viens ! nous visiterons les vallons et les plaines « En jouant tous les deux. »
Il disait: « Nous irons de l'océan immense « Voir l'âpre majesté; « Tu n'es toi-même, ô lac ! tu le sais bien, je pense, « Qu'une goutte à côté. »
Il disait : « Le Chéran, à nos eaux grossissantes, « Offrira son tribut. « Nous verrons d'autres lieux, des rives séduisantes. « Ici, quel est ton but ? »
- « Mon but (reprit le lac) au pied de ces montagnes « Est de dormir en paix; « Ma joie est de rester dans ces fraîches campagnes « D'où tu fuis à jamais.
Je veux que sur mes bords le jeune homme qui rêve « Vienne à l'ombre s'asseoir; Je veux de songes purs semer pour lui ma grève, « Du ciel être un miroir,
Sur mes flots les plus doux balancer les nacelles « Qui parlent au roseau. O Fier ! porte au dehors tes vagues infidèles : « Là sera leur tombeau.
Le vieux Rhône t'attend, bouillonnante rivière, « Dans son lit tout souillé ! Fais route avec le fleuve : au bout de la carrière « Est la mer sans pitié. »
* Constant Berlioz, in La Savoie, Ed. A. L'Hoste, Annecy, 1880.
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À SUIVRE...
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| | | André Laugier
Messages : 7152 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 81 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: ANNECY vu par les Poètes (Compilation). Mer 11 Mai - 19:17 | |
| d'Ephise SIMOND
LES AMOURS D'ANNECY
Le lac est endormi dans sa couche tranquille, Ayant les monts pour cadre et le ciel pour rideaux ; Les ondulations somnolentes des eaux Exhalent mollement des soupirs à la ville. Méfiez-vous pourtant de ce calme trompeur ! Dans son sein gît l’abîme aussi profond qu’au cœur D’une femme fausse et subtile.
Le site est un Eden aux séduisants atours ; Mais le vivant éclat, le charme de la grève Ne sont-ils pas la jeune et faible fille d’Eve, Enfant que tout incite aux tacites amours ? Aimer est pour son être un vif besoin de l’âge, Un naïf et précoce essai du mariage, Le fol orgueil de ses beaux jours,
La masculinité civile ou militaire, Les petits et les grands, les jeunes et les vieux, Lorsqu’en sont éveillés les instincts amoureux, Trouvent au bord du lac les plaisirs de Cythère. Le bourgeois, s’il ne suit, précède l’ouvrier, Et le soldat se croit l’égal de l’officier, Auprès d’une amante sincère.
Mais l’homme se marie ou s’éloigne soudain, Abandonnant au sort sa maîtresse éplorée, Par la fécondité peut être déflorée : Epave que l’écueil pousse en pays lointain, Ou qu’il cache et dérobe à des nouvelles chutes, Ou qu’il laisse glisser aux prochaines culbutes, Le cœur léger, le front d’airain.
La lanterne qu’un jour alluma Diogène Cherche, pour dégager de son obscurité, La pucelle, trésor de chaste intégrité, Gardant, par la faveur d’une vertu sereine, En dépit des larrons, à l’amour conjugal Le mystique présent du joyau virginal Gloire de la céleste reine.
Honneur soit à la vierge, ange au vice inclément, Que possèdera seul un époux ou la tombe ! Blâmez si vous voulez, une fille qui tombe, Amoureuse et fidèle, aux bras de son amant ! Mais ayez le mépris de la femelle impure, Par la frivolité gagnée à la luxure, Qui s’amuse du changement ! ____________________
Ephise SIMOND
LE LAC D'ANNECY
I.
O beau lac d'Annecy, bien modeste est ma lyre Pour moduler le chant que ta splendeur inspire ! Pour vibrer de concert aux murmures des eaux, Aux souffles des sommets, aux soupirs des coteaux ! La rive du soleil, des monts nus, gris et rudes, Où le raisin mûrit au pied des altitudes, La rive où la verdure émaille les hauteurs, Et les vieux souvenirs qui ravivent les cœurs, Trouveront-ils jamais, pour chanter leur poème, Une voix qui s’élève à leur charme suprême ! Leur auréole émet à l’alpestre cité Un radieux éclat de grâce et de beauté.
La montagne profile une croupe élégante Et, sur la ville incline, à l’occident, sa pente, Ménageant aux loisirs de nombreux promeneurs La Jeanne et la Puya, bocages enchanteurs. Plus loin, vers Sevrier, où la cerise abonde, Et Saint-Jorioz, marais et campagne féconde, Le Semnoz s’abaissant, vert de prés et de bois, Moins fier que la Tournette, aux abruptes parois, Pousse nonchalamment vers la plage voisine Les agrestes vallons et la douce colline ; L’émeraude ruisselle au-dessus du saphir Ondulant sur le lac plissé par le zéphir.
Sur l’autre bord, Veyrier, pittoresque village, S’allonge au flanc d’un mont descendant au rivage. Sa grotte a conservé le nom des Sarrasins. Une ruine évoque un des grands écrivains : De cette aire escarpée, au sein de la verdure, Rousseau, qui l’illustra, contemplait la nature ; Par l’œuvre merveilleuse ébloui de lueur, Il élevait son âme au divin Créateur. Superbe vision : le ciel et les montagnes… Les horizons lointains… le lac et les campagnes !… O poète ! Ton cœur chantait au Dieu du jour L’hymne de la jeunesse enflammé par l’amour.
Le soleil attiré par cette côte altière, Vient inonder Menthon de vie et de lumière ; Vallon délicieux encadré de sapins, Il épand les bienfaits de ses thermes romains. Saint-Bernard y naquit ; de son manoir antique La fierté se marie à la grâce héraldique. Dans les airs, la Tournette avance son fauteuil Et mire dans le lac sa masse et son orgueil. Voguons !… Le roc de Chère, imposant promontoire, Cache à l’accès du Nord la beauté de Talloires, Oasis du midi dans un site hivernal, Abbaye où le moine était peu monacal.
Un détroit qu’une fée, à l’époque mythique, Aurait voulu franchir par un pont fantastique, Entre Talloires et Duingt, versant du mont Talfert, Bouche d’un second lac, le montre découvert. Symbole de la force inconnue et latente, La fée a l’idéal que le génie enfante. A Duingt, sur la montagne, épars sont les débris De murs où la légende a placé son logis, Plus haut qu’un Marollet, jeu taillé dans la roche, Et qu’une ancienne tour observant leur approche. Plus moderne se carre un vaniteux château Près d’un lacustre îlot noyé sous la fleur d’eau.
Voici le petit lac, romantique merveille, Etincelant d’azur au sein d’une corbeille De sévères rochers dessinant ses contours, De bois et de gazons dominant les labours, De crêtes et de pics dressés sur la montagne ! O Bredannaz, tu fus glorieux en Espagne ! Et Doussard, à la pointe, a des fourrés obscurs Dont l’ours et sa lignée aiment les abris sûrs. Arrêtons-nous !… Faverges étend vers Albertville, Par sa riche vallée, une route facile ; Mais, Annecy m’invite à regagner son port Pour suivre le courant qu’en épanche le bord.
II.
Le Thiou, né du désir de l’onde fugitive, Abandonnant du lac la paternelle rive, S’écoule par la ville en multiples canaux. Repoussé par les pieds de l’ombrageux Semnoz, Il n’accélère pas sa démarche indolente Et, mollement couché, par la plaine serpente. La colline accostée au tertre d’Aléry L’empêche d’incliner ses eaux vers Chambéry. Egout de sa cité, facteur de l’industrie, Il va tomber à Cran, où son cours se marie, En sortant par un bond de son calme discret, Au Fier, qui le reçoit près du pont de Tasset.
Du travailleur humain la force est centuplée Par l’action de l’onde à son œuvre accouplée. Contraint à ce labeur, le Thiou prête ses eaux Aux fabriques de Cran, à la scie, aux fourneaux Le coton qu’Annecy fila pour le tissage, S’enroule à des roquets, uni par l’ourdissage ; La machine à parer lui donne de l’apprêt Pendant qu’à des rouleaux la chaîne se transmet ; Un métier, dirigé par la main d’une femme, Suivant chaque armature en dispose la trame. Dès qu’elle aura reçu le lustre et la couleur L’étoffe tentera le goût de l’acheteur.
Le frais tissu devient, par l'usage, guenille, De même que le temps fane la jeune fille. Les chiffons sont bientôt transformés en papier De la pensée humaine insensible héritier, Par l'opération de la force hydraulique Adjointe aux ouvriers d'une humide fabrique. D'abord en pâte, ensuite en feuilles convertis, Imbibés par les bains à leur corps impartis, Ils n'en sont détrempés et mis au satinage Qu'après avoir été, pour tomber au séchage, Cuits, défilés, blanchis, raffinés, épurés, Sur la toile et le feutre étendus et serrés.
Si la tendre Vénus, déesse de Cythère, Est propice aux amours de l'accorte ouvrière, Et si Mars est encore un galant séducteur, Vulcain, dans la fournaise où coule sa sueur. Noir ouvrier du fer, à l'usine travaille. Les riblons, les rebuts d'acier et de ferraille, Rajeunis par le feu que n'éteint pas le soir, Lingots incandescents passés au laminoir, Tranchés par la cisaille, investis d'une forme, Sortent transfigurés de leur vieillesse informe. Rien ne meurt. Stimulé par l'approche du Fier, Le Thiou s'allie au feu pour torturer le fer.
Pressé de partager le large lit du Rhône, Le Fier, robuste enfant des montagnes de Thônes, Après qu'il a bravé Tournette et Parmelan, Et caressé les Fins jusqu'aux portes de Cran, S'engouffre, à Lovagny, dans une gorge obscure Dont ses flots ont creusé la profonde fissure, Abîme mugissant, défilé tortueux, Serrés par des rochers escaladant les cieux. Rumilly lui résiste ; il se fraye un passage Par un val montueux et finit son voyage, Ayant franchi les rocs, le sable et le limon, Impétueux et rude, aussi fier que son nom.
III.
Le lac est le penseur, l’artiste, le poète, Imbu de visions éblouissant sa tête ; Rêveur ouvrant son âme à la sérénité Des contemplations, épris de la beauté ; Victorieux du temps, qui continue et passe Sans marquer sur les eaux le sillon de sa trace ; Miroir réfléchissant, par l’extase éclairé, L’infini dont le ciel est le voile éthéré, Et les formes, l’aspect, les ombres, la lumière, Que le cours des saisons imprime à la matière. Le monde est un domaine où règne le penseur : La force est l’instrument, l’idée et le moteur. Ainsi le Thiou, conquis par l’homme à son usage, Déverse à l’industrie un docile servage, Par le sort comparable au vivant ouvrier Du coton, du métal, du bois et du papier. Tous deux, calmes et forts, ont une humble existence : A leur part le travail, à d’autres l’opulence. Et le Fier ?... Ah ! Le Fier, vigoureux montagnard, N’est-il pas ton image, ô vaillant Savoyard ! Indomptable, fougueux, supérieur aux obstacles, Sa tenace énergie enfante des miracles ; Il s’élance en avant ; d’un long frémissement Sa voix porte alentour le retentissement ; Par un assaut rapide il écarte, il renverse, A travers les combats, la résistance adverse ; Et, vainqueur, il arrive, en atteignant son but, Dans le fleuve français ouvert à son tribut. Guidés par la nature et par la providence, Et les eaux et les cœurs sont allés à la France.
FIN
_________________ La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)
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