Le vieux chêne et l’asphodèle, (sonnet miroir)

Le vieux chêne et l’asphodèle,

Il était une fois un arbre centenaire
Qui poussait dans un bois, un petit bois charmant
Mais il était si seul dans ce perchis dormant
Qu’il décida un jour de faire un séminaire

La forêt d’à côté ne semblait ordinaire
L’asphodèle l'y croisa qui venait s’exclamant
A l’arbre rabougri et son cœur désarmant
Qu’il cherchait un ami à l’âme débonnaire

Et en aube éthérée, le beau feuillu lui dit
Dans un regard d’amour qui soudain s’agrandit
Joli fleur de ce bois, serait-ce souricière

Pour me sauter dessus au moindre coup de vent
Ramassez donc mes glands, ma sève nourricière
Commençant à tomber en ce bois captivant

Cessez donc de danser, entendez mes paroles
Car depuis trop longtemps, je suis resté muet
Je demeure à côté parmi les fougeroles

Il y fait trop sombre pour mon bourgeon fluet
Venez avec moi avec vos banderoles
Pour réveiller les ceps, les nombreuses giroles

Qui ne déversent plus leurs parfums m’endormant
Vous me serez utile et extraordinaire
Si vous y semiez la tendre saponaire
Pour me laver les pieds, l’âge les abimant

Le fait est étrange, je vous trouve très aimant
Vous m’avez écouté sous la clarté lunaire
Et je reviendrai à mon  bicentenaire
Pour vous aider aussi, le mal vous  consumant.

Lucienne le 03.12.2015