PETIT LEXIQUE POÉTIQUE
LE HAÏKU
Le
"haïku" est la forme poétique japonaise dérivée du
"haïkaï" lui-même dérivé du
"renga".
Un
"haïku" est un poème limité à
dix sept syllabes réparties en 3 vers :
5 - 7 - 5.
Paul ELUARD s'est essayé à cette forme très concentrée :
La muette parle
C'est l'imperfection de l'art
Ce langage obscur.
Il est apparu au Japon au XIème siècle. Cette forme de poème influença la poésie française au XXème siècle. Sur le modèle classique, le
"haïkaï à la française" est un tercet comportant deux pentasyllabes encadrant un heptasyllabe Voici un autre exemple de Paul ELUARD :
Palissade peinte
Les arbres verts sont tout roses
Voilà ma saison.
Le
"renga" était composé, lui, de 31 syllabes en 5 vers, mais en alternance de deux versets. Les 3 premiers 5. 7. 5 (
hokku), composés par un poète, les 2 suivants 7. 7 (
ageku) composés par un autre poète qui lui répondait, et ainsi de suite en nombre pratiquement illimité. Le poème pouvait atteindre et même dépasser 1000 versets. Il était appelé
"poème à la chaîne" ou
"poème chaînon".
Le
"haïku" abréviation de
"haïkaï no renga", qui signifie :
"poème divertissant", désigne le
quintil du renga lorsqu'il est isolé et se suffit à lui-même. On le rencontre parfois dans la poésie francophone actuelle.
Parmi les maîtres japonais qui se sont illustrés dans l'art du
"haïku" ancien, il faut retenir les noms de BASHÔ, KIKAKU et BUSON. À titre d'exemples, voici quelques uns de leurs poèmes :
Sur l'étang mort,
Un bruit de grenouille
Qui plonge.
BASHÔ. (Solitude)
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Pour voir les cerisiers en fleurs
Guidé par sa mère, il vient,
Le petit aveugle !
KIKAKU. (L'Aveugle)
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En mélancolie,
Je suis monté sur la colline :
Des ronces en fleurs !
BUSON. (Ronces en fleurs).
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Le
"haïku" suivant un moule bien français s'écrit en
deux vers rimant entre eux qui encadrent un vers qui s'harmonise ou se désolidarise du couple selon le sens ou la tonalité du poème. Car, toujours, le poème reste
musique et rythme.
Exemple français :
STAND HALL
Le Rouge et le Noir
Qui saignent la Nuit qui marche
Sont couleurs du Soir.
Guy FEUGIER. (Les 40 Haïkus de Minn-Hûit)
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PAS
On ne trouve pas !
À quoi sert d'être immobile ?
Il suffit d'un pas.
Guy FEUGIER (Les 40 Haïkus de Minn-Hûit)
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