La muse en quête..... par Tonin Dulot

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Assise au chevalet d’où sortent ses sonnets
La Muse a suspendu mon souffle à son haleine
Et le vent transporteur les livre en wagonnets.

Par delà le long Rhin au milieu de la plaine
Pousse encor ce houblon qui viendra fermenter
Dans les fûts emplis d’orge où s’affine la graine.

O pays fort vaillant ! Toi qui sais décanter
Les perles de sueur pour en faire richesse,
Empêche tes enfants de fort mal fréquenter !

Partenaires du site où vogue la déesse
Qui, de plume en vélin, passe un bout de son temps
Faites nous le plaisir d’un mot de gentillesse !

Quelques anges chenus vont ici haletant
Portant folle guitare et hirsute moumoute
Pour donner sérénade au nouveau combattant.

Et pendant ce temps-là  le monde, sur sa route,
Apprend, las, au plus jeune à nager dans la boue,
Hors palme académique et sans le moindre doute.

Alors sans rechigner mais vous tapant la joue
Le poulbot impoli vous transmet sa risette
Et puis s’en va crever du corbillard la roue.

Où sont passés ces gens de la sobre guinguette
Débitant des couplets en chantant le bon vin ?
Aujourd’hui c’est fini ; au revoir bal musette !

Mon auguste torchon se voulait peu divin,
Mais un brin nostalgique et empreint de prudence
Tant la crainte est ici encline au pot-de-vin.

Et malgré ces détours la Muse est d’évidence
Propice aux chauds saluts. C’est pourquoi je lui dis :
Reviens donc douce Muse et faisons quelque danse !

Je voudrais te rejoindre en ton sein paradis.
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De la nostalgie pour un temps où les muses savaient faire danser les vers au rythme des sonnets dans des lieux d'un autre âge...
Merci pour ce premier poème qui nous permet de découvrir ou redécouvrir ton univers .
Belle soirée.

Comme tu nous le dis par tes quatrains, il reste encore quelques métiers qui restent avec des fûts emplis d'orge, pour affiner le grain, mais l'éducation des enfants devient moins stricte et nous voyons des changements par des fréquentations de gamins un peu trop libres, l'arrivée des jeunes modernes dans ces villages qui bouleverse les habitudes du passé.
Les cafés et guinguettes n'ont plus les rassemblements des jeunes et des vieux le dimanche et jours de fête...tout change et même l'honnêteté des artisans et magasins du village !

On peut avoir un peu de nostalgie de ce temps serein, tranquille où l'on vivait sans que le doute malhonnête vienne troubler les habitants.

J'ai bien ressenti ce changement dans mon petit village du lot à Gramat que tu dois connaitre près de Rocamadour.
Dans mon enfance, nous y passions 1 mois d'été chez mes grands- parents côté maman, où je retrouvais ma grand- mère et sa mère vivant en toute confiance parmi les voisins et amies qui rentraient sans frapper...pour se retrouver dans la cuisine !

Il y a 15 ans, ma mère y est revenue pour y finir sa vie et en pleine nuit des lascars sont venus la réveiller pour lui demander son argent ! pas de bobo, mais quel changement !!!!
Je pense que c'est cela que tu as voulu nous décrire Tonin, et je le comprends fort bien l'ayant vécue.
Un joli poème pour montrer les générations et leurs changements !

Où sont passés ces gens de la sobre guinguette
Débitant des couplets en chantant le bon vin ?
Aujourd’hui c’est fini ; au revoir bal musette !

Mon auguste torchon se voulait peu divin,
Mais un brin nostalgique et empreint de prudence
Tant la crainte est ici encline au pot-de-vin.

Cher Tonin (un prénom de chez moi), cette remise en cause de notre "nouvelle époque" fait frissonner, car la PAIX qui existait AVANT dans des endroits que nous choisissions (baletti, réunions, bouffes entre potes etc..;), devient rare et "agressive"...Moi qui suis de cette atmosphère de plaisirs simples, je ne reconnais plus cette jeunesse folle et brutale. J'en arrive à refuser certaines escapades en famille...Mais c'est NOUS qui avons œuvré pour fabriquer cette NOUVELLE VAGUE...Magnifiques vers qui me parlent, Tonin...Grand merci....Le vieux momo.

         

Tu n'as pas choisi le rythme le plus facile avec cette séries de tercets que conclut un vers isolé. Cela porte un nom mais je l'ai oublié. Et justement, le jeune poète plein d'entrain avec des vers plein sa musette a les tempes blanches et marche avec une canne. Il perd la mémoire et s'emmêle dans les souvenirs. Plus de bière ou de vin mais quelque tisane au coucher. Je ne chante plus, je laisse ce soin à d'autres. La muse est toujours présente, plus belle que jamais, pour la mienne et elle fait ma fierté.
Je vois, ami poète, que tu as toujours autant de talent.
Les guinguettes ont fermé leurs portes et les violoneux ont remisé leurs crincrins dans les étuis.
Autres temps, autres mœurs !
Rassure-moi, le poète nous charmera toujours car lui au moins ne vieillit pas, sa plume non plus.
           

                                         

fripou a écrit:

De la nostalgie pour un temps où les muses savaient faire danser les vers au rythme des sonnets dans des lieux d'un autre âge...
Merci pour ce premier poème qui nous permet de découvrir ou redécouvrir ton univers .
Belle soirée.  

Plaisir de jouer au reporter de faits dont l'évocation donne tant de plaisirs...

merci pour la visite
Tonin

Bonjour l'ami Tonin,

Ton cheval laid est toujours en activité
Il n'est point boiteux et ta muse
En tercets bien alignés nous a débité
Un poème savoureux qui m'amuse.

Ravie de te relire, poète jardinier

Flamme a écrit:

Comme tu nous le dis par tes tercets, il reste encore quelques métiers qui restent avec des fûts emplis d'orge, pour affiner le grain, mais l'éducation des enfants devient moins stricte et nous voyons des changements par des fréquentations de gamins un peu trop libres, l'arrivée des jeunes modernes dans ces villages qui bouleverse les habitudes du passé.
   

Merci FLAMME de venir acheter un petit bout fait au crochet...

L'air est si bon entre gens (ouvrières) de bonne compagnie...

bien à toi
Tonin

MOMO DE MASSILIA a écrit:

Où sont passés ces gens de la sobre guinguette
Débitant des couplets en chantant le bon vin ?
Aujourd’hui c’est fini ; au revoir bal musette !

Mon auguste torchon se voulait peu divin,
Mais un brin nostalgique et empreint de prudence
Tant la crainte est ici encline au pot-de-vin.

Cher Tonin (un prénom de chez moi), cette remise en cause de notre "nouvelle époque" fait frissonner, car la PAIX qui existait AVANT dans des endroits que nous choisissions (baletti, réunions, bouffes entre potes etc..;), devient rare et "agressive"...Moi qui suis de cette atmosphère de plaisirs simples, je ne reconnais plus cette jeunesse folle et brutale. J'en arrive à refuser certaines escapades en famille...Mais c'est NOUS qui avons œuvré pour fabriquer cette NOUVELLE VAGUE...Magnifiques vers qui me parlent, Tonin...Grand merci....Le vieux momo.

Tout cela nous fait chaud au coeur...

merci Momo
Tonin

pierrot-lunaire a écrit:

Tu n'as pas choisi le rythme le plus facile avec cette séries de tercets que conclut un vers isolé. Cela porte un nom mais je l'ai oublié. Et justement, le jeune poète plein d'entrain avec des vers plein sa musette a les tempes blanches et marche avec une canne. Il perd la mémoire et s'emmêle dans les souvenirs. Plus de bière ou de vin mais quelque tisane au coucher. Je ne chante plus, je laisse ce soin à d'autres. La muse est toujours présente, plus belle que jamais, pour la mienne et elle fait ma fierté.
Je vois, ami poète, que tu as toujours autant de talent.
Les guinguettes ont fermé leurs portes et les violoneux ont remisé leurs crincrins dans les étuis.
Autres temps, autres mœurs !
Rassure-moi, le poète nous charmera toujours car lui au moins ne vieillit pas, sa plume non plus.

C'est la terza rima..

La photo actuelle montrer que la plume s'envole du tarmac..

bien à toi
Tonin

CLARI a écrit:

Bonjour l'ami Tonin,

Ton cheval laid est toujours en activité
Il n'est point boiteux et ta muse
En tercets bien alignés nous a débité
Un poème savoureux qui m'amuse.

Ravie de te relire, poète jardinier

Retrouvaille au port, havre de paix...9a soulage de trouver le calme

bien à toi
Tonin

André Laugier a écrit:

Bonjour TONIN,

On ne peut qu'être admiratif devant cette exigence de plume au service de la terza rima, et dont le raffinement de ton écriture met en exergue la légèreté et la mobilité de cette forme de poésie apparue au XVIe siècle dans notre versification.

Une poésie nostalgique, attachante, et dont le vers final que l'on peut appeler aussi la "pointe", comme dans le sonnet, résume et parachève à lui seul la trame de cette belle œuvre romantiquement composée.

UN VÉRITABLE PLAISIR DE LECTURE À HAUTE VOIX pour en apprécier toute l'intensité et la suavité de chaque vers.

Excellente journée, TONIN, et toute mon estime.

Varier les genres me plaît beaucoup...je dois le plaisir de cette découverte à des complices d'écriture...

Ensemble, nous avançons..

merci pour ta visite
Tonin