La vie à l'envers

Lorsque j’arriverai enfin en bout de course,
Au terminus du temps d’ici-bas, J’aimerais
A l’instar des saumons remonter à la source,
Refaire le chemin , s’il n’y a plus d’après.

Sur la nef du retour Je ferai une pause
Dans les rades qui ont jalonné mon parcours,
J’irai voir le jardin de mon ultime rose,
Au parfum doux-amer de mon dernier amour.

Je prendrai le rebours de ma Carte du Tendre,
De l’île de Cythère au lieu d’embarquement ;
Mouillerai à l’atoll du cœur prêt à se rendre,
Ferai escale au port où je devins aimant.

Puis je jetterai l’ancre au Cap de L’ Espérance,
Les îlots visités du Doute et du Dépit ;
J’accosterai au quai qui a vu ma romance
Appareiller pour le meilleur et pour le pis.

Poursuivant à l’envers le cours de l’existence,
Vers d’autres horizons je reprendrai la mer,
Océan de bonheur autant que de souffrance,
Tempêtes du cap Horn et paix des lagons verts.

Puis Je m’orienterai vers ma terre édenique ,
Revenant sur mes pas de mon pied non marin,
Tel Christophe Colomb je crierai : « L’ Amérique ! »
En découvrant au loin mon havre estudiantin.

Corsaire du passé avec ma goélette,
J’irai au gré des flots et des vents d’autrefois,
Vers le frais paradis de ma prime amourette,
Pour y humer l’air pur de mes lointains émois.

Enfin je parviendrai au bout de mon voyage,
En deçà de la vie, au-delà de la mort ;
Après avoir vécu et revécu mon âge
Je sombrerai au bord du néant, âme et corps.

Une croisière nostalgique sur les rives du passé pour ne rien oublier en partant vers des océans incertains...
Belle soirée

Je trouve ton poème Isangrin, d'une douceur et d'une sensibilité incroyable !
Il arrive un moment, où le passé revient vivant...les souvenirs se représentent à notre mémoire comme si c'était hier. On regrette ces braux jours et on laisse de côté les mauvais..de toute façon ils sont passés. Les bons sont retenus avec émotion et de les revivre en pensées, ils deviennent si proches qu'on entend les conversations et que l'on peut revivre les plus doux, ceux qui troublent encore nos sentiments !
Merci Ami Ysangrin d'être passé nous déposer ce très joli poème, malgré ta fatigue du moment. J'espère que nous pourrons te lire plus souvent dès que tu te sentiras mieux !

Douce croisière vers des horizons lointains tout emplis d'amour et de paix.
Si tu cherches un mousse à ton bord, je me propose.
Enfin, je ne veux pas m'imposer.

Amitiés.

fripou a écrit:

Une croisière nostalgique sur les rives du passé pour ne rien oublier en partant vers des océans incertains...
Belle soirée

oui Fripou ce n'est pas un voyage de tout repos; il y a des moments où le naufrage n'est pas loin; merci et

J'aime beaucoup ce retour sur soi comme le serpent qui se mort la queue, en un cercle infini, apaisé par ce voyage vers un début qui est aussi la fin.
Merci.

isangrin a écrit:

Lorsque j’arriverai enfin en bout de course,
Au terminus du temps d’ici-bas, J’aimerais
A l’instar des saumons remonter à la source,
Refaire le chemin , s’il n’y a plus d’après.

Sur la nef du retour Je ferai une pause
Dans les rades qui ont jalonné mon parcours,
J’irai voir le jardin de mon ultime rose,
Au parfum doux-amer de mon dernier amour.

Je prendrai le rebours de ma Carte du Tendre,
De l’île de Cythère au lieu d’embarquement ;
Mouillerai à l’atoll du cœur prêt à se rendre,
Ferai escale au port où je devins aimant.

Puis je jetterai l’ancre au Cap de L’ Espérance,
Les îlots visités du Doute et du Dépit ;
J’accosterai au quai qui a vu ma romance
Appareiller pour le meilleur et pour le pis.

Poursuivant à l’envers le cours de l’existence,
Vers d’autres horizons je reprendrai la mer,
Océan de bonheur autant que de souffrance,
Tempêtes du cap Horn et paix des lagons verts.

Puis Je m’orienterai vers ma terre édenique ,
Revenant sur mes pas de mon pied non marin,
Tel Christophe Colomb je crierai : « L’ Amérique ! »
En découvrant au loin mon havre estudiantin.

Corsaire du passé avec ma goélette,
J’irai au gré des flots et des vents d’autrefois,
Vers le frais paradis de ma prime amourette,
Pour y humer l’air pur de mes lointains émois.

Enfin je parviendrai au bout de mon voyage,
En deçà de la vie, au-delà de la mort ;
Après avoir vécu et revécu mon âge
Je sombrerai au bord du néant, âme et corps.

Un désir très original que de vouloir remonter le temps, le poète pourra y retrouver tous ces moments précieux qui ont fait son bonheur mais aussi les échecs et les heurts qui ont engendré beaucoup de tristesse ; ce serait le prix à payer n'est ce pas cher Jacky? il n'en reste pas pour autant que ce bel écrit laisse le lecteur pensif sur cette fictive éventualité