LA DILATATION (jeu de style)

LA DILATATION

Rien à voir avec l'augmentation de la longueur ou du volume d'un corps par élévation de la température. :lol: En poésie ce procédé pseudo-littéraire consiste à prendre un texte et à l'agrandir par des ajouts plus ou moins habiles.

On parle aussi d'amplification ou d'expansion. Tristan DERÈME l'a pratiquée avec "humour" à partir d'un poème de Théophile GAUTIER : ""Premier sourire du printemps",dont il a transformé les octosyllabes en alexandrins.

Voici un extrait du texte original de Théophile GAUTIER :

Tandis qu'à leurs œuvres perverses
Les hommes courent, haletants.

Et maintenant la "dilatation" imaginée par Tristan DERÈME :

Tandis qu'autour de nous, à leurs œuvres perverses,
Les hommes se dédient et courent haletants.

Marcel BÉNABOU et Georges PÉREC, dans un exercice qu'ils intitulèrent "L.S.D. poétique" (pour : La Littérature Sémo-Définitionnelle" ont appliqué cette même méthode à des vers de RACINE. Ils arrivent à un nouvel énoncé auquel ils ont donné une forme à peu près versifiée, malgré un alexandrin très approximatif :

La clarté qu'à la Terre a donné le Soleil
N'a rien qui la vicie, l'altère ou la corrompe
Non plus que de l'organe au cœur de ma poitrine,
mémoire des sentiments et des ressentiments
La partie opposée aux glaces du devant
Où les champs sur lesquels s'exaltent les figures.

On peut préférer RACINE.

Mais il faut avouer que ce procédé peut offrir de jolies perspectives dans le cadre de jeux poétiques où les participants, sans changer le fil conducteur d'un poème, peuvent à partir d'un texte en six ou en huit syllabes, peuvent lui conférer cette "dilatation". Des vers bien construits seront à même de donner une "dimension" plus descriptive et éloquente à un poème original.

Comme rien n'est plus explicite que l'exemple, je vous livre, ci-dessous, mon propre travail

Exercice de "dilatation" sur un poème de Victor HUGO

Victor HUGO

NOUVELLE CHANSON SUR UN VIEIL AIR

S'il est un charmant gazon
Que le ciel arrose,
Où brille en toute saison
Quelque fleur éclose,
Où l'on cueille à pleine main
Lys, chèvrefeuille et jasmin,
J'en veux faire le chemin
Où ton pied se pose !

S'il est un sein bien aimant
Dont l'honneur dispose,
Dont le ferme dévouement
N'ait rien de morose,
Si toujours ce noble sein
Bat pour un digne dessein,
J'en veux faire le coussin
Où ton front se pose !

S'il est un rêve d'amour
Parfumé de rose,
Où l'on trouve chaque jour
Quelque douce chose,
Un rêve que Dieu bénit,
Où l'âme à l'âme s'unit,
Oh ! j'en veux faire le nid
Où ton cœur se pose !
_______________________

NOUVELLE CHANSON SUR UN VIEIL AIR
Exercice de « dilatation » d’après le poème
de Victor HUGO

S’il est un invitant et très charmant gazon
Que le ciel magnanime en protecteur arrose,
Où brille galamment, et en toute saison
Quelque grisante fleur nouvellement éclose,
Où l’on cueille lascif, pudique à pleine main,
Lys, roses, chèvrefeuille et odorant jasmin,
J’en veux faire humblement le paterne chemin
Où en gracilité et soin ton pied se pose.

S’il est un sein troublant, virginal, bien aimant
Dont l’innocence émeut et dont l’honneur dispose,
Dont le ferme devoir d’un entier dévouement
N’ait rien de critiquable ou encor de morose,
Si toujours l’excellence orne ce noble sein,
Bat dans l’intimité pour un digne dessein,
J’en veux faire un appui, qu’il devienne coussin
Où mes yeux brilleront lorsque ton front se pose.

S’il est un rêve qui se constelle d’amour,
Parfume au velours de la coquette rose,
Où l’on trouve en son cœur l’extase chaque jour,
Quelque pensée sublime en cette douce chose,
Un rêve insouciant que Dieu puissant bénit,
Où l’âme épanouie à l’âme aussi s’unit,
Oh ! qu’avec modestie j’en veux faire le nid,
Où ton cœur alangui bienveillamment se pose.

ANDRÉ
_________________________

Oui, moi je préfère l'alexandrin.
Tu pourrais essayer de nous en donner un comme exercice ?
Bisous André bis

Flamme a écrit:: Oui, moi je préfère l'alexandrin.
Tu pourrais essayer de nous en donner un comme exercice ?
Bisous André

Bonjour FLAMME,

La "dilatation" est un exercice passionnant, au même titre que le "pastiche", car on conserve l'idée principale et le style de l'auteur d'origine. Bien entendu, l'alexandrin permet grâce à une plus importante quantité de mots dans chaque mètre, de développer davantage une situation, un état d'âme et, sans doute d'apporter plus "d'images" dans un quatrain.

Mais il faut reconnaître que le poème de Victor HUGO est de bien belle facture, et que la musicalité des vers en heptasyllabes et en pentasyllabes est du bien bel ouvrage.

Oui, je vais offrir encore quelques poèmes de "dilatation". Sans doute quelques poètes relèveront à leur tour le défi. En fait, l'exercice n'est pas trop compliqué puisqu'il s'agit d'une "extension" de vers, mais qu'il est IMPÉRATIF de conserver exactement les premiers mots de chaque vers ainsi que les derniers, dans ce procédé de style.

MERCI pour ta lecture, FLAMME, ainsi que tes suggestions.

DE CHALEUREUX

Je connaissais les bouts rimés ou la glose, mais non la dilatation.
C'est un exercice qui me paraît fort judicieux.

Je vais chercher le poème d'un auteur qui me plaît pour en opérer la dilatation (comme j'aime la dilatation de la rate en rirologie, ce doit être du domaine du possible).

J'ai bien aimé la version dilatée du poème de Victor Hugo.

Bravo !
ahah

CLARI a écrit:: Je connaissais les bouts rimés ou la glose, mais non la dilatation.
C'est un exercice qui me paraît fort judicieux.

Je vais chercher le poème d'un auteur qui me plaît pour en opérer la dilatation (comme j'aime la dilatation de la rate en rirologie, ce doit être du domaine du possible).

J'ai bien aimé la version dilatée du poème de Victor Hugo.

Bravo !

Bonsoir CLARI,

Oui, c'est aussi un exercice de style que je trouve passionnant moi aussi. Il a un petit air de famille avec le "pastiche" puisqu'il s'agit de "broder" (élargir) le poème à partir d'un poème pris pour cible. Si dans le pastiche offre un travail plus personnel étant donné qu'il s'agit d'une véritable création de vers, la "dilatation" n'en est pas moins intéressante car elle vise à ne pas affaiblir ni déguiser l'écriture de l'auteur d'origine, ce qui demande, malgré tout, une certaine application. D'un autre côté, ce procédé reste ludique avec un avantage, c'est qu'on se sert de la rime initiale.

Les tout premiers mots, ainsi que les derniers, doivent rester les mêmes. Ce n'est que le milieu de chaque mètre qui est dilaté.

Pour te remercier de tes favorables impressions ainsi que cet humour sous-jacent accompagnant ton exégèse, je t'offre, ci-dessous, une autre de mes "dilatations" sur le poème "MARINE" de Paul VERLAINE.

En espérant pouvoir lire prochainement une de tes compositions sur cet exercice, je t'adresse ma plus CHALEUREUSE AMITIÉ et de GROS de Marseille.

MERCI, CLARI, et très bonne soirée.

POÈME ORIGINAL DE Paul VERLAINE

MARINE

L'Océan sonore
Palpite sous l'oeil
De la lune en deuil
Et palpite encore,

Tandis qu'un éclair
Brutal et sinistre
Fend le ciel de bistre
D'un long zigzag clair,

Et que chaque lame,
En bonds convulsifs,
Le long des récifs
Va, vient, luit et clame,

Et qu'au firmament,
Où l'ouragan erre,
Rugit le tonnerre
Formidablement.
______________________

MARINE

Exercice de « dilatation » d’après le poème
De Paul VERLAINE

L’Océan se déchaîne et sa force sonore
Palpite en rugissant, intrépide sous l’œil
De la lune blafarde en costume de deuil,
Et palpite au vertige, aux tempêtes encor,

Tandis que promptement dans l'éther un éclair,
Brutal, avec ampleur dans ce décor sinistre,
Fend le ciel chahuté, plombé, couleur de bistre,
D’un long tracé de feu marbré au zigzac clair,

Et que sous cet enfer dans les flots chaque lame,
En bonds désordonnés, vaguement convulsifs,
Le long gémissement des malmenés récifs
Va, vient, affecté, mais malgré tout luit et clame,

Et qu’au dantesque chant montant au firmament
Où l’ouragan se perd quand son cauchemar erre,
Rugit durablement le fracas du tonnerre
Si colossalement ! Si formidablement…
_____________________

Bonsoir André,

J'ai pris du temps à chercher un poème en vers courts. J'ai choisi Alfred de Musset, un poème de 7 sizains dont j'ai dilaté quatre cet après-midi. Je continuerai demain, c'est très amusant, mais prenant aussi.

Merci pour l'exercice très réussi du poème de Verlaine.
Vraiment, du beau travail.

Si je puis me permettre :

V5 : peut-on séparer "Tandis que" en mettant "que" plus loin ? je n'en suis pas sûre.
"Tandis, zébrant l’azur et qu’un soudain éclair"
Je suggèrerais :
"Tandis que promptement apparut un éclair"

En tous cas, un grand bravo, je suis consciente de la difficulté de l'exercice.

Bonne soirée au magicien des mots magie2

Amicalement, petitbis

CLARI a écrit:: Bonsoir André,

J'ai pris du temps à chercher un poème en vers courts. J'ai choisi Alfred de Musset, un poème de 7 sizains dont j'ai dilaté quatre cet après-midi. Je continuerai demain, c'est très amusant, mais prenant aussi.

Merci pour l'exercice très réussi du poème de Verlaine.
Vraiment, du beau travail.

Si je puis me permettre :

V5 : peut-on séparer "Tandis que" en mettant "que" plus loin ? je n'en suis pas sûre.
"Tandis, zébrant l’azur, et qu’un soudain éclair"
Je suggèrerais :
"Tandis que promptement apparut un éclair"

En tous cas, un grand bravo, je suis consciente de la difficulté de l'exercice.

Bonne soirée au magicien des mots

Amicalement,

Bonjour CLARI,

Entièrement d'accord avec toi. Malgré l'emploi des virgules, je reconnais que ce vers est assez alambiqué. C'est nettement plus limpide et agréable à l'oreille d'écrire : "Tandis que promptement apparut un éclair". J'aime bien utiliser les "incidentes", mais il est vrai que lorsqu'on travaille sur un autre texte que le sien, et avec la contrainte liée à l'exercice de style, on est moins à l'aise. D'où quelques écarts pas toujours du meilleur effet.

Preuve est faite que nous ne pouvons que nous enrichir les uns aux autres lorsque la bonne intelligence, la convivialité et le partage viennent s'ajouter à notre travail personnel.

MERCI pour ce témoignage d'Amitié et de considération, CLARI.

Excellent début de semaine.

CARPE DIEM et GROS du marseillais.

CARPE DIEM

Bonjour André,

Je suis tout à fait pour les échanges positifs, conviviaux qui nous permettent de progresser.

Si tu remarques une syllabe manquante sur un alex, souvent lorsqu'une diérèse est confondue avec une synérèse ou tout autre manquement à la prosodie (sauf mes jeux de mots et vers holorimes en poésie libérée ou néo-classique) je serais très contente.
On a beau relire, la perfection est difficile à atteindre.

En peu de jours sur ce coin sympathique de Fripou, j'ai découvert quelques nouveautés.

Un grand MERCI amitie3

Cher André

Je veux te soumettre mon essai de dilatation d'un poème d'Alfred de Musset : Le lever.
J'ai transformé les hexasyllabes, que j'ai dilaté en alexandrins.

Original :

Le lever - Alfred de MUSSET (1810-1857)

Assez dormir, ma belle !
Ta cavale isabelle
Hennit sous tes balcons.
Vois tes piqueurs alertes,
Et sur leurs manches vertes
Les pieds noirs des faucons.

Vois écuyers et pages,
En galants équipages,
Sans rochet ni pourpoint,
Têtes chaperonnées,
Traîner les haquenées,
Leur arbalète au poing.

Vois bondir dans les herbes
Les lévriers superbes,
Les chiens trapus crier.
En chasse, et chasse heureuse !
Allons, mon amoureuse,
Le pied dans l'étrier !

Et d'abord, sous la moire,
Avec ce bras d'ivoire
Enfermons ce beau sein,
Dont la forme divine,
Pour que l'oeil la devine,
Reste aux plis du coussin.

Oh ! sur ton front qui penche,
J'aime à voir ta main blanche
Peigner tes cheveux noirs ;
Beaux cheveux qu'on rassemble
Les matins, et qu'ensemble
Nous défaisons les soirs !

Allons, mon intrépide,
Ta cavale rapide
Frappe du pied le sol,
Et ton bouffon balance,
Comme un soldat sa lance,
Son joyeux parasol !

Mets ton écharpe blonde
Sur ton épaule ronde,
Sur ton corsage d'or,
Et je vais, ma charmante,
T'emporter dans ta mante,
Comme un enfant qui dort !

Exercice de dilatation de l'hexasyllabe en alexandrin

Le lever Alfred de MUSSET (1810-1857)

Assez dormir, vas-tu te réveiller ma belle !
Ta fougueuse cavale à la robe isabelle
Hennit en se cabrant sous tes larges balcons.
Vois sur le frais gazon tous tes piqueurs alertes,
Et s'agrippant très fort dessus leurs manches vertes
Les pieds noirs recourbés en serres des faucons.

Vois attendre là-bas les écuyers et pages,
En rangs serrés ils sont de galants équipages,
Sans rochet ni gênant et encombrant pourpoint,
Têtes bien faites et dûment chaperonnées,
Traîner les juments bais, solides haquenées,
Leur coutelas tranchant, leur arbalète au poing.

Vois bondir vivement, s'amuser dans les herbes
Les muscles déliés des lévriers superbes,
Les chiens trapus là-bas, les entends-tu crier ?
En chasse, allons tous deux, pour sûr, et chasse heureuse !
Allons, viens t'amuser, ma plaisante amoureuse,
Le pied solidement calé dans l'étrier

Et d'abord où est-il ? Bien blotti sous la moire,
Avec ce délicat, tout mignon bras d'ivoire
Enfermons le tétin qui pare ce beau sein,
Dont le joli pourtour, à la forme divine,
Pour que l'œil attendri sans cesse la devine,
Reste blotti languide aux doux plis du coussin.

Oh ! sur ton front d'un teint pur opalin qui penche,
J'aime à voir en remous ondulants ta main blanche
Peigner avec ardeur tes si longs cheveux noirs ;
Beaux cheveux, en un geste agile qu'on rassemble
Les matins souriants, et qu'en un bel ensemble
Nous défaisons toujours avec amour les soirs !

Allons, ma dulcinée, allons mon intrépide,
Ta vive Jennifer, ta cavale rapide
Frappe impatiemment d'un pied nerveux le sol,
Et ton bouffon rieur avec fougue balance,
Comme un soldat zélé ferait avec sa lance,
Son arme personnelle, un joyeux parasol !

Mets délicatement ton ample écharpe blonde
Sur le grain raffiné de ton épaule ronde,
Sur les nobles rondeurs de ton corsage d'or,
Et je vais avec joie, en mes bras ma charmante,
T'emporter mon aimée, angelot dans ta mante,
Comme on emmènerait un jeune enfant qui dort !

Clari 23/3/2015

Amis qui nous lisez, à vos plumes !
L'exercice est périlleux mais très amusant.

Belle journée soleil.

insecte

[/b]

Périlleux certes, amusant je n'en doute pas, et pour moi beaucoup plus agréable à lire.
Bravo Clari, on ne peut qu'applaudir !
bibi2

Quel beau travail de plume tu nous offres, CLARI avec cette "dilatation" sur le poème d'Alfred de MUSSET. C'est sensuellement écrit dans le raffinement d'un langage poétique ou la densité des vers fleure bon avec cette harmonie que tu dispenses, et qui reste aussi musicale à l'oreille que le poème original. Tout demeure élégant dans cet exercice de style totalement réussi. Il me serait difficile de faire un choix entre les deux poèmes tant ce que tu viens de commettre est aussi achevé que l'original.

Peut -être, mais cela n'est qu'une suggestion de ma part qui n'enlève RIEN au lustre de ta composition, pourrais-tu rajouter une syllabes dans ces 3 vers ci-dessous, et dont le décompte a dû t'échapper dans la concentration de ton écriture :

Hennit en se cabrant sous tes hauts balcons. (11 syllabes) (Premier sizain : vers 3)
Et s'agrippant très fort sur leurs manches vertes (11 syllabes) (Premier sizain : vers 5)
Enfermons le tétin de ce tant beau sein, (11 syllabes) (Quatrième sizain : vers 3)

CLARI a écrit:: Bonjour André,

Je suis tout à fait pour les échanges positifs, conviviaux qui nous permettent de progresser.

Si tu remarques une syllabe manquante sur un alex, souvent lorsqu'une diérèse est confondue avec une synérèse ou tout autre manquement à la prosodie (sauf mes jeux de mots et vers holorimes en poésie libérée ou néo-classique) je serais très contente.
On a beau relire, la perfection est difficile à atteindre.

En peu de jours sur ce coin sympathique de Fripou, j'ai découvert quelques nouveautés.

Un grand MERCI

Voilà de sages paroles, CLARI. Un forum ne doit pas être seulement un endroit où chacun vient déposer ses poèmes pour le plaisir d'être commenté. Il doit être aussi un lieu convivial d'échanges, de réflexions, d'idées, dans lequel, en bonne intelligence, nous pouvons nous entretenir et partager nos points de vue. L'humilité doit rester l'élément conducteur de notre enrichissement personnel pour que nous nous plaisions dans ce respect mutuel et gratifiant. J'adore ton état d'esprit.

Oui, comme tu le dis pertinemment : la perfection restera toujours le but à atteindre. C'est dans cette réflexion qu'on se perfectionne avec simplicité et considération d'autrui.

DE GROS du marseillais, et excellente soirée à toi, CLARI.

CARPE DIEM

André Laugier a écrit:: Quel beau travail de plume tu nous offres, CLARI avec cette "dilatation" sur le poème d'Alfred de MUSSET. C'est sensuellement écrit dans le raffinement d'un langage poétique ou la densité des vers fleure bon avec cette harmonie que tu dispenses, et qui reste aussi musicale à l'oreille que le poème original. Tout demeure élégant dans cet exercice de style totalement réussi. Il me serait difficile de faire un choix entre les deux poèmes tant ce que tu viens de commettre est aussi achevé que l'original.

Peut -être, mais cela n'est qu'une suggestion de ma part qui n'enlève RIEN au lustre de ta composition, pourrais-tu rajouter une syllabes dans ces 3 vers ci-dessous, et dont le décompte a dû t'échapper dans la concentration de ton écriture :

Hennit en se cabrant sous tes hauts balcons. (11 syllabes) (Premier sizain : vers 3)
Et s'agrippant très fort sur leurs manches vertes (11 syllabes) (Premier sizain : vers 5)
Enfermons le tétin de ce tant beau sein, (11 syllabes) (Quatrième sizain : vers 3)

Bonsoir cher André,

Je suis très heureuse de cet échange.
J'ai eu beau relire les trois vers que tu cites m'avaient échappé.
Il n'était pas facile d'intercaler six sillabes entre les six autres (dûment écartelés si je puis m'exprimer ainsi) en respectant la césure.

Je m'y suis attelée avec plaisir et un certain acharnement.
Je viens de reprendre les trois vers illicites. Voici ma correction que je mettrai en bonne place ensuite, pour ne pas choquer l'oeil averti d'un poète (il y en a d'excellents ici

)

Donc :

Hennit en se cabrant sous tes larges balcons.
(Premier sizain : vers 3)

Et s'agrippant très fort dessus leurs manches vertes
(Premier sizain : vers 5) je n'ai pu garder "sur" mais je pense que le sens de la phrase n'en est pas changé.

Enfermons le tétin qui pare ce beau sein,
(Quatrième sizain : vers 3)

Encore merci pour ton œil de lynx qui m'a rendu un fier service et pour ta chaleureuse appréciation.

pap

Mais tu n'as pas à me remercier, CLARI, car toi aussi tu m'as permis de rafistoler une phrase un peu douteuse dans mon poème. C'est cela l'Amitié sincère qui dans les échanges de confiance et de considération nous amènent à être solidaires et à nous rendre service.

J'ai connu des forums où il était pratiquement impossible de faire la moindre remarque tant la susceptibilité y était présente. Je crois que c'est faire preuve de sagesse et de lucidité, quand une petite observation est fondée, bien entendu, que d'en tenir compte sans en prendre ombrage. On n'en sort jamais diminué, bien au contraire.

Tu sais, le plus souvent, c'est ce désir d'approcher la perfection qui nous fait connaître quelques petites erreurs, tant notre attention est focalisée sur un exercice et ses particularités. Personne n'y échappe car personne ne possède omniscience absolue. Nous aurons toujours à apprendre. Bien s'entendre, se respecter, contribue à ce climat de confiance qui ne peut que renforcer les Amitiés.

Tes 3 vers sont PARFAITS, à présent. Mais comme je te l'ai dit, cela n'enlevait rien à la qualité de ton poème.

DE GROS

Douce soirée à toi.

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