Le jour s'était couché au ciel du crépuscule
Et les flots s'endormaient sous d'ultimes lueurs
La gondole attendait en versant quelques pleurs
Que l'heure de demain vers l'avenir bascule.
Une fée de l'étang que l'instant immacule
Descendit du néant pour réchauffer les cœurs
Du monde des vivants aux rêves voyageurs
Oublieux du trépas que le temps inocule.
Aux rives du ponton veillait le passeur d'âmes
Son bâton à la main, plus muet que ses rames
Pour fendre l'horizon peuplé d'éternité.
Qui savait si la nuit se ferait vagabonde
Ignorant le destin de la fatalité
Bercée tout doucement par le courant de l'onde.