L'image de juin

Le monde de l'ailleurs !

Le monde de l’ailleurs a gardé des vestiges
D’un vieux temps du passé où l’homme a investi
On perçoit des liens, de bien lointains prestiges
Offrant un souvenir au teint de travesti

Le temps n’existe plus, aucune attente vaine.
L’espace imaginaire engendre un sourd néant,
Tout est calme et repose au présent qui s’enchaîne
Il manque le frisson d'un souffle dérangeant.

La gondole s’endort en rêvant de Venise
Sa lanterne s’éteint au fil d’un contre-jour
Aucun bruit ne surprend la vue qui s’harmonise
Au silence de vie, un regard sans retour.

Reste-t-il une envie, un doux désir de vivre ?
Un doute, ou moindre peur, un chemin d’avenir ?
Un dur obstacle à vaincre, au plaisir qui délivre
Si la paix est la mort, veuillez m’en abstenir !  

Venise des Amoureux,
Ô bella ragazza, Venise qui fascine
Ses hauts campaniles sont tellement jolis
Quand je les vois de loin, ils me semblent petits
Mais admirés de près, mon regard bas s’incline

Musarder en ses rues au soleil qui décline
Est de pure beauté sous ses balcons fleuris
M’hasarder sur ses ponts en très beaux marbres gris
M’émerveille encore, la quitter me chagrine

Du palais des Doges, la place San Marco
Au petit pont des Grecs passant par Rialto
Mon regard est partout, la vue est imprenable

Sur ses quais je marche, bras dessus, bras dessous
Avec mon Amoureux, la vie est formidable
Que cette ville est belle aux tendres guilledous
Lucienne le 17.04.2015

Venise à l’aube,
Quand l’astre se lève sur l’immense lagune
Déjà glisse l’ombre du lido endormi
Debout depuis l’aube, je n’ai guère dormi
Mais qu’il est doux d’errer au coucher de la lune

Pas un bruit ni un son de quelqu’un ou quelqu’une
De m’être levée tôt, tout m’est encor permis
Les étals sont fermés et les gens endormis
M’appartiennent les rues sur cette plage brune

J’aime le silence sur la belle Venise
Qui s’éveille peu à peu sous la douce brise
Je me sens seule au monde à admirer les ponts

Le Rialto est survolé par la mouette
Qui attend légère posée sur les pontons
Les bateaux sont à quai et le vent les fouette
Lucienne le 16.04.2015

Passeur d'âmes

Le jour s'était couché au ciel du crépuscule
Et les flots s'endormaient sous d'ultimes lueurs
La gondole attendait en versant quelques pleurs
Que l'heure de demain vers l'avenir bascule.

Une fée de l'étang que l'instant immacule
Descendant du néant pour réchauffer les cœurs
Du monde des vivants aux rêves voyageurs
Oublieux du trépas que le temps inocule.

Aux rives du ponton veillait le passeur d'âmes
Son bâton à la main, plus muet que ses rames
Pour fendre l'horizon peuplé d'éternité.

Qui savait si la nuit se ferait vagabonde
Ignorant le destin de la fatalité
Bercée tout doucement par le courant de l'onde.

Visite guidée de Venise,
Mon plus beau poème sera pour toi Venise
J’ai dormi sous tes cieux, ce fut pour moi divin
J’ai emprunté tes rues, j’ai bu même ton vin
J’ai marché sur les pas de tes belles marquises

Et puis j’ai visité Burano, île exquise
Ses maisons en couleurs, ses échoppes de lin
J’ai parcouru ses ponts, salué tous ses saints
Pour revenir vers toi, Ô île qui me grise

J’ai touché tes lions à la place Saint-Marc
Musant dans tes jardins ainsi que tes beaux parcs
Fais manger tes pigeons et bu à tes fontaines

J’ai pris tes escaliers, montant sur tes bateaux
Entendu tes mouettes rire par centaines
Et vu tes monuments pareils à des châteaux
Lucienne le 17.04.2015

Venise,
Ô la dolce Vita en la douce Venise
Glissent les gondoles et vont partout mes yeux
Je regarde ravie le site merveilleux
Me bousculent les gens mais je ne m’en épuise

Quand l’aube se lève sur la lagune grise
Mes sens sont en émoi, mon regard précieux
Sur la place Saint-Marc, mon cœur est captieux
De l’astre vénitien qui me chauffe et me grise

Et je suis la foule sur le pont des Soupirs
Très admirative, je retiens mes respirs
Je pense aux gens d’alors en cette capitale

A ses balcons fleuris et ses jolis jardins
Ses rues étroites, ses pierres monumentales
A laisser de côté mon cœur citadin.
Lucienne le 15.04.2015

La sérénissime,
Venise est superbe quand il pleure sur Elle
Les gouttes d’eau brillent sur la place Saint-Marc
Sur la mauve glycine des clos et des parcs
La pluie fait des perles et la flore étincelle

Jolis sont les clichés, badauds en ribambelle
Achètent tout et rien en euros ou en marks
Des échoppes pleines aux petits ponts en arc
Vendent leurs services dans Venise la belle

Les venelles mouillées scintillent sous les lampes
Les escaliers sont beaux avec leurs jolies rampes
Serpentant en ville jusque dans les jardins

La cité resplendit sous la fraîche eau qui tombe
Elle s’offre au regard de tous ces citadins
Débarqués fraîchement du cargo qui surplombe
Lucienne le 18.04.2015

Venise marchande,
Dans les petites rues sont logées les boutiques
Aux vitrines belles de masques et de loups
De falbalas jolis, de poupées aux bijoux
En strass ou en perles, tellement magnifiques

S’y bousculent les gens, Ô présents fantastiques
A offrir aux amis, ils en deviennent fous
Tant de beautés à voir à tomber à genoux
Se pressant d’acheter ces bibelots uniques

S’affairent les vendeurs dans leurs beaux magasins
A héler la foule dans ces cœurs citadins
Celle-ci attisée acquiert de jolies choses

Immense est la ruée sur la place Saint-Marc
A nous piétiner là, soudain c’est la psychose
Lors vite nous fuyons en courant vers un parc.
Lucienne le 15.04.2015

Ciao Venezia,
Dolce Venezia, pourquoi faut-il partir
Mon cœur est trop serré du séjour qui s’achève
Dans mon coin de France, je penserai en rêve
A ta belle lagune et ton pont des Soupirs

A ton ciel lumineux qui me retint l’inspir
Tes noires gondoles qui naviguaient sans trêve
Les heures se suivant, mes journées furent brèves
Musant dans tes jardins où je prenais respir

Je reviendrai un jour, je t’en fais la promesse
Tu resteras pour moi une île de tendresse
Et de joie de vivre avec tes beaux gondoliers

Je te prends avec moi, t’enfouis dans ma valise
A regretter tes ponts, tes nombreux escaliers
Car la France m’attend, Ô ma douce Venise
Lucienne le 18.04.2015

Arrivederci Venise,
A l’aube du départ, mes yeux perlent sang
J’ai du mal à quitter ma Venise si belle
Mes bagages sont faits quand mon regard ruisselle
Mon cœur est trop chagrin en ce matin naissant

Le bateau va partir au rai incandescent
Mon séjour de dix jours en mon âme étincelle
A ces souvenirs, Ô me manquera-t-elle
Ma douce italienne au ciel luminescent

Son Palais des doges, ses sublimes fontaines
Ses Statues par milliers et ses ponts par centaines
Tous ses vaporettos qui traversent la mer

Ô je me souviendrai de la belle Venise
De sa brume à l’aube, son embrun doux amer
De sa dolce Vita, de sa blonde marquise
Lucienne le 22.04.2015