Les Adieux à la Nature
Chers amis que j'aime d'emblée
Ne me demandez plus de froment
Chez nous ,on ne sème plus les blés
On sème les lignées de bâtiments..
La douce perdrix et la rousse caille,
Quittèrent pour jamais l'intime ravin
On ne sent plus l'odeur du foin ,de la paille
Adieu vigne en fleurs ,centenaire pin
Sur la nature règne en Roi le Béton,
Dans les cieux plonge les monstrueuses grues,
Sur de stridents cris lève sa voix de clairon
Qui dévia le passage automnal des grues
L'hirondelle oublia l'approche du sain printemps
Où trouver la tendre motte pou refaire le doux nid?
La cigogne se lamente sur le sort des peupliers d'antan,
La rivière perdit ses carpes,ses hérons et l'ancestral lit
La pluie ne chante plus sur la vielle tuile,
La frêle abeille souffre du mal de rose,
Le long du bleu rivage la nappe d'huile
Emporte en ondes funèbres le flamand rose
Hier on enterra le rossignol et la grive,
Sous un chaud vent soufflant le ciment
Le pâtre ,le chien ,la brebis tombèrent en la noire rive
Le loup les pleura en un déchirant hurlement
Et ces bourreaux saccageurs du Beau en tout lieu,
Porteront-ils leur guillotine à l’Éden au divin rivage
Bénie à l'infini l'auguste main d'Allah, Clément Dieu!
Qui bâtit les éternels Paradis et tourna la page
Chers amis que j'aime d'emblée
Ne me demandez plus de froment
chez nous ,on ne sème plus les blés
on sème les lignées de bâtiments..
Luthoriental Le 1/5/2015