Lucienne MARTEL
Messages : 3013 Date d'inscription : 14/10/2015 Age : 70 Localisation : LIMOUX
| Sujet: L'inspecteur n'est pas au bout de ses peines 2 Dim 13 Mar - 5:37 | |
| L’inspecteur n’est pas au bout de ses peines 2, La Mégane des policiers arriva à Valence et ralentit sa course folle. Le commissariat subdivisionnaire de police était sis au quartier Fontbarlettes. Les hommes descendirent de la voiture et emboitèrent le pas de l’inspecteur. Ce dernier salua respectueusement le commissaire et tous deux s’enfermèrent dans son bureau. L’heure était grave et il fallait faire vite et bien. Le commissaire l’informa de toutes les trouvailles faites sur le terrain et des circonstances du décès de l’enfant. Il étala quelques clichés devant l’inspecteur ainsi qu’un planning de situation où figuraient quelques indications épinglées. Le corps avait été envoyé à la morgue pour autopsie et sur place, les lieux avaient été soigneusement gelés. Ils gardaient la zone délimitée pour interdire toute intrusion de personnes non concernées quelles qu’elles soient. Fort de ces informations nettes et précises, l’inspecteur suivi de la brigade se dépêcha sur les lieux du crime. Il s’équipa d’une combinaison, de surbottes et tout le matériel adéquat afin de préserver au maximum la scène du crime. Les premiers éléments de l’enquête ne devaient pas être négligés. Il leur fallait savoir l’heure d’alerte, celle d’arrivée sur les lieux, la liste des personnes présentes à l’arrivée des enquêteurs. L’inspecteur voulait savoir l’identité de la victime, celle des témoins mais aussi de l’équipe de secours si elle était intervenue. Il n’y a jamais deux morts identiques. L’examen du corps, néanmoins, suit une routine encadrée. La procédure évite de ne rien laisser au hasard. L’inspecteur le savait et il se devait d’être en conformité avec la loi. Sur les lieux du crime, l’examen du corps post-mortem est forcément superficiel. Le certificat de décès avait été délivré par le médecin légiste : la mort était évidente car tous les signes vitaux s’étaient révélés négatifs. L’estimation, le temps écoulé depuis la mort d’un individu n’était pas une science exacte. Pourtant, si l’inspecteur savait à quelle heure était intervenu le drame, cela lui serait vital pour intercepter le présumé coupable s’il était dans les environs au même laps de temps. Seule l’autopsie pourrait lui répondre. Mais prendre la température à un corps immergé dans un ruisseau s’avérait peu fiable. Et L'examen externe d'un noyé ne suffisait pas, les signes éventuellement visibles ne traduisaient pour la plupart qu'un séjour plus ou moins prolongé dans l'eau mais ne pouvaient suffire à eux seuls pour établir la noyade. Le champignon de mousse ou la cyanose étaient certes importants par rapport au contexte mais ne démontraient que l'existence d'un œdème pulmonaire important ou d'une asphyxie qui sont très évocateurs d'une noyade sans en être spécifiques et leur absence ne permettait pas non plus d'en écarter le diagnostic. Affirmer la noyade sur un seul signe est donc impossible. Le médecin légiste devait avoir une approche globale du diagnostic. C'est pourquoi, l'autopsie était indispensable, elle permettra au praticien de rechercher et d'inventorier tous les signes classiques présents dans un submersion vitale, par l'observation externe et interne du corps, par la réalisation d'expertises microscopiques, biochimiques, biologiques et toxicologiques mais aussi en s'assurant que la victime ne présentait pas une pathologie ou de lésions pouvant évoquer une autre cause de mort. C'est seulement en confrontant l'ensemble de ses observations visuelles avec les résultats des diverses analyses et les données de l'enquête que le médecin légiste pourrait se prononcer sur les causes du décès. Mais tout cela dépendait de la science médico-légale et l’inspecteur devait attendre patiemment les résultats d’analyse. Pour l’heure, il se préoccupa de faire l’état des lieux et de récolter, si possible, quelques indices échappés par mégarde à la police scientifique. Ils avaient certes déjà ratissé soigneusement le coin mais il espérait en trouver d’autres. La scène de crime n’avait pas été trop piétinée, c’était parfait pour ses recherches. De son regard de fin limier, il fit une inspection générale du panorama. C’était un petit coin de pêcheurs, apparemment : en marchant la tête baissée, il retrouva quelques vieux hameçons cassés, des morceaux de fil à pêche, des restes d’appâts, une vieille épuisette trouée, un vieux siège pliable en toile moisie et déchirée partant en lambeaux, quelques mégots de cigarettes, des allumettes grillées, des morceaux de papiers, un emballage sans doute, un morceau d’enveloppe avec en-tête, un seau rouillé et percé… Ces objets récupérés pouvaient révéler d'éventuelles empreintes digitales ou tout autre indice qui puisse être utile à l'enquête. Il les empaqueta dans des sachets stériles et hermétiques en vue de les envoyer au laboratoire pour vérification. Il rejoignit le commissaire au bord de l’eau et lui remit ses trouvailles. Ils savaient tout deux que, le présumé coupable où qu’il aille, quoi qu’il touche, quoi qu’il laisse derrière lui, même inconsciemment, sera un indice silencieux contre lui. Non seulement ses empreintes digitales ou ses empreintes de pied, mais ses cheveux, les fibres de ses vêtements, le verre qu’il brise, la trace d’outil qu’il laisse, la peinture qu’il égratigne, le sang ou le sperme qu’il dépose ou recueille — tous ces éléments et bien d’autres portent un témoignage muet contre lui. Ce sont des indices qu’on’n’oublie pas. Ils ne sont pas perturbés par l’agitation du moment. Ils ne sont pas absents parce que les témoins humains le sont. Ce sont des éléments factuels. Les indices matériels ne peuvent se tromper; ils ne peuvent faire de faux témoignage; ils ne peuvent être totalement absents. Seule leur interprétation peut-être erronée. Seul l’échec des hommes à les trouver, les étudier et les comprendre peut diminuer leur valeur. L’inspecteur et le commissaire étaient très conscients de ces faits, c’est pourquoi ils restaient sur le terrain le plus longtemps possible pour ne pas rater une opportunité de trouver les bons indices qui leur amènerait le coupable sur un plateau. Ils s’appliquèrent à chercher jusqu’à la tombée de la nuit pour être sûr de ne rien rater : demain serait trop tard. Ils ne pouvaient pas interdire éternellement ce petit coin de nature aux éventuels pêcheurs, aux amoureux venus se cacher là ou les promeneurs de chien : le coin était réputé pour sa tranquillité et ses petits bosquets à l’abri des regards… Lucienne le 12.03.2016 | |
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Claude3240
Messages : 1135 Date d'inscription : 25/11/2015 Age : 88 Localisation : Dans les Landes
| Sujet: Re: L'inspecteur n'est pas au bout de ses peines 2 Dim 13 Mar - 8:35 | |
| Un début de recherches très affinées, permettront à l'inspecteur de recueillir des indices, sans doute intéressants. Rien n'est à négliger, mais faisons confiance au fin limier qui saura apporter une conclusion à cette affaire. Lucienne | |
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Lucienne MARTEL
Messages : 3013 Date d'inscription : 14/10/2015 Age : 70 Localisation : LIMOUX
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fripou Admin
Messages : 3365 Date d'inscription : 17/10/2010 Age : 60 Localisation : Gironde
| Sujet: Re: L'inspecteur n'est pas au bout de ses peines 2 Dim 13 Mar - 9:06 | |
| Les progrès de la police scientifique mettent à mal les instincts assassins. Chaque trace, même infime, finira par mener au coupable et justice sera ainsi faite à défaut d'avoir su empêcher le crime. | |
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Lucienne MARTEL
Messages : 3013 Date d'inscription : 14/10/2015 Age : 70 Localisation : LIMOUX
| Sujet: Re: L'inspecteur n'est pas au bout de ses peines 2 Dim 13 Mar - 9:17 | |
| - fripou a écrit:
- Les progrès de la police scientifique mettent à mal les instincts assassins. Chaque trace, même infime, finira par mener au coupable et justice sera ainsi faite à défaut d'avoir su empêcher le crime.
oui il est dommage de ne pouvoir prévenir ces crimes atroces : quelquefois et même souvent, c'est la justice qui les relâche en pleine nature merci pour la lecture Bisous | |
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Flamme Admin
Messages : 5250 Date d'inscription : 04/01/2011 Age : 77 Localisation : Près Bordeaux
| Sujet: Re: L'inspecteur n'est pas au bout de ses peines 2 Dim 13 Mar - 9:32 | |
| Des détails incroyables pour comprendre les difficultés d'une mort par noyade !!! Nous t'avons suivi avec précaution pour ne pas souiller le moindre indice de la scène du crime ! Digne d'un professeur de criminologie tes explications Lucienne ! Une ambiance terrible où nous ne pouvions qu'être à l'affut des découvertes sur le terrain ! Bravo pour ce nouveau suspense !!! | |
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| Sujet: Re: L'inspecteur n'est pas au bout de ses peines 2 | |
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