L'inspecteur n'est pas au bout de ses peines 6

L’inspecteur n’est pas au bout de ses peines 6,
L’enquête de profilage était enfin tombée. Chaque tueur en série possédait des particularités qui pouvaient permettre de l'identifier. Il s’agissait sans aucun doute d’un individu de type caucasien. Son âge devait osciller en trente et quarante ans. Peut-être faisait- il usage d’alcool ou de stupéfiants. Il devait être marié et menait une vie des plus sociables. Sa préméditation était possible et les victimes peut-être déjà connues. Il les maîtrisait avec des liens et les violentait ante-mortem. Peut-être dialoguait-il avec elles avant de passer à l’acte. A chaque fois, il cherchait à dissimuler le cadavre de sa victime. Il devait avoir un quotient intellectuel élevé et était compétent socialement. Il était excellent comédien et très charismatique. Il était aimable, poli voire enchanteur. Il était à mille lieues d’incarner une menace ou de susciter un comportement étrange. Il avait dû être exposé à des événements traumatiques pendant sa petite enfance. C’était un tueur organisé : il ne restait pas prostré sur les lieux de son crime comme le ferait un tueur psychotique. Il ne laissait aucun indice ni de preuves exploitables pour l’identifier. Il exigeait des victimes soumises et les entravait si nécessaire. Les lieux de crimes n’étaient pas anodins : des rivières ou des ruisseaux à l’écart ou dans des bois et forêts pas trop fréquentés. Il ne semblait pas avoir d’antécédents psychiatriques. Par contre, il était mû par un désir exacerbé narcissique, genre d’auto admiration. A l’inverse, des antécédents pénaux devaient être coutumiers. Le modus operandi s’avérait être toujours le même : victimes abusées et violentées avant leur décès, bords d’étangs ou de rivières, mains attachées, aucune preuve ni indices sur les lieux. Ils avaient à faire à un Spree Killer qui commet plusieurs meurtres dans des lieux différents mais dans un laps de temps relativement court. Les Serial Killers représentaient une menace d'autant plus sérieuse qu'ils étaient très difficiles à appréhender : ils avaient la plupart du temps une relation connue avec leurs victimes et ils étaient très mobiles, voyageant de région en région. Et lorsqu'on les arrêtait pour un meurtre, il était très difficile d'apporter la preuve de leurs autres forfaits. Certains Serial Killers sont restés en liberté pendant des années, aucun lien n'ayant pu être établi entre leurs différents crimes. Dès qu'ils étaient libérés, la plupart des Serial Killers recommençaient aussitôt à tuer. Ce qui faisait penser à la plupart des psychiatres qu'ils étaient insoignables et ne perdraient jamais leur goût pour la chair fraîche. Les deux policiers étaient satisfaits de ce profilage : enfin, ils avaient quelques informations sur le serial killer qui leur permettraient de faire un pas de géant dans leur enquête. Les bases de données des caméras de surveillance avaient aussi parlé en leur faveur. A plusieurs reprises, à l’heure des crimes et à proximité des lieux, ils avaient aperçu sur les bandes un homme ressemblant étrangement au profil recherché. Il avait l’air d’un père de famille tout ce qu’il y a de plus normal mais semblait sur la défensive. Ses gestes semblaient maladroits et son regard inquiet. Il regardait dans tous les sens comme quelqu’un qui se sentirait observé voire traqué. Il faisait des allers-retours incessants. Il était vêtu d’un survêtement Lafuma, de basket Nike et avait couvert sa tête d’une capuche noire. Malgré tout, en zoomant sur les clichés, on pouvait y voir un homme d’une quarantaine d’années, très corpulent, de type caucasien. Il promenait un gros chien en laisse, un labrador de couleur bicolore, race très rare et assez recherché. Sans doute l’appât pour les petites victimes, ce chien pensèrent les policiers. Les enfants adorent les animaux en général et le labrador est reconnu pour son calme et sa douceur quel que soit son sexe. Peut-être qu’en s’informant auprès des vétérinaires de Valence et des alentours obtiendraient-ils le nom et l’adresse de son propriétaire.
L’inspecteur et le commissaire étaient heureux ; enfin une piste intéressante pour traquer cet individu de type sériel. Quelques coups de fils aux zootechniciens et aux salons de toilettage s’avéraient nécessaires, ce qu’ils firent sur le champ. Et les résultats furent payants : ils en avaient trouvé deux dans la Drôme dont un sur la région de Valence…
Lucienne le16.03.2016