Voyage onirique (défi des mots)

Voyage onirique
Sur le SENTIER là-haut, tout près de la colline, il venait de pleuvoir et j’attendais l’ECLAIRCIE. Je m’étais ABRITEE sous les grandes feuilles des arbres. Le vent d’autan soufflait si fort que mes yeux larmoyaient. Pourtant, je n’étais pas triste, juste un peu essoufflée. Je venais de grimper sur le chemin pierreux et mes membres reclus de fatigue refusaient d’avancer. Alors, je m’assis sur une vieille souche et me pris à rêver. Tout du moins, mon esprit se mit à VOYAGER en dehors des sentiers battus. J’étais un aède réputé de mes contemporains. Ma poésie était plus mélodieuse que le clair filet d’eau d’une FONTAINE. Mon verbe était si joli qu’il ensorcelait même les âmes les plus hermétiques et les esprits obscurs. Mon calame bien affûté PLEURAIT sur les feuilles de vélin  en belles déclinaisons. L’encre de chine diluée à mes larmes de joie offrait de magnifiques arabesques. Je me voyais accoudée à une table en bois, éclairée par une petite FENETRE où le soleil séchait mon écriture au fur et à mesure de son tracé. J’apercevais par cette lucarne, un immense marronnier qui me faisait de l’ombre l’été. Pour l’heure, c’était le printemps et il était garni de BOURGEONS duveteux. La saison idéale de toute POETE averti pour encenser Dame nature et les nouvelles amours. Et je n’avais de cesse de poser mes mots sur la feuille qui se noircissait de vers bien tournés et de rimes riches. Ma Muse se moquait des alexandrins, des sonnets, des maillets, des triolets : la prosodie pour moi était un jeu d’enfant. J’étais devenue une poétesse accomplie, reconnue de ses pairs et très demandée par les grands de ce monde…
Mais mon rêve de grandeur s’acheva  soudain : le soleil était revenu et me chauffait la frimousse encore engourdie par mes songes. Des cumulus moutonneux avaient remplacé les gros nuages de pluie et le beau temps finit de dissiper mon voyage onirique.
Lucienne le 03.03.2016