Divagations défi de mots)

Divagations
Ce soir il allait PLEUVOIR comme prévu en cette fin d’automne mais il fallait absolument que je sorte. J’avais un besoin viscéral  du SILENCE de Dame Nature. Enfin pas tout à fait, j’écouterais ses magnifiques bruissements et ces discrets chuchotis C’est fou comme elle pouvait être sonore à une oreille attentive et si belle à un regard avisé. J’entendrais ainsi l’incessant clapotis de la pluie sur les feuilles luisantes et dégoulinantes, le vent impétueux s’essouffler dans les grands peupliers argentés, le ressac continu des petites vagues sur la plage quasi déserte,  les pleurs des GOELANDS au large de l’océan, le rire gracieux des belles mouettes, le claquement sec des voiles blanches à l’horizon… Je FRISSONNERAIS sans aucun doute de froid mais aussi de plaisir et d’extase. Comme à l’accoutumée, je quitterais mes grosses chaussures pour courir sur le sable mouillé et y laisser mes empreintes de pas. Alors la grande mer bleue les effacerait au fur et mesure de son flot puissant. Puis j’emprunterais le SENTIER  rocailleux à la recherche de jolies fleurs sauvages. Peut-être y trouverais-je le bel amour en CAGE pour en cueillir sa petite baie rouge et charnue. Je ramasserais aussi des orties sauvages pour en faire un potage, des cèpes des pins avec leur chapeau brun, des lactaires délicieux à la robe orange, de tendres pissenlits et leurs coquettes fleurs jaune d’or. J’y croiserais certainement mon ami l’escargot et sa compagne la limace… Et même si ma cueillette restait infructueuse, j’aurais eu grand bonheur à divaguer sous la pluie battante et vivifiante pour une âme citadine. Ainsi l’ESPRIT serait en paix et DERIVERAIT libéré de toute COLERE et de LARMES amères. L’automne pluvieux m’aurait ressourcée pour affronter l’hiver qui s’annonçait très rigoureux sans compter le vacarme insupportable de la ville-béton.
Lucienne le 04.02.2016