Dérives (défi de mots)

Dérives
Depuis plus d’un mois, il PLEUVAIT sur ma belle lagune. Mon cœur était fatigué de ce temps trop humide et si froid. Je maudissais cet hiver rigoureux qui n’en finissait pas. Aussi le vague à l’âme, je DERIVAIS sur les petits SENTIERS qui menaient au grand large. J’avais besoin d’embruns salés sur ma peau, du vent fripon dans mes cheveux, de rayons de soleil pour réchauffer mon vieux corps FRISSONNANT. Au lieu de cela, je devais faire face à une tempête mémorable. J’étais très en COLERE de ce brouillard trop épais qui s’élançait des falaises escarpées sur l’océan en fureur. Des vagues gigantesques  et mousseuses déchiquetaient le littoral. Les belles plages de sable fin étaient jonchées de détritus entraînés par la grande marée. J’avais beaucoup de mal à apercevoir le vol en escouade des majestueux GOLELANDS argentés. A l’horizon, aucune petite voile blanche ne tanguait sur les flots tumultueux. Je n’entendais plus le SILENCE des aubes claires, le rire gracieux des mouettes, le claquement sec des voiles,  le ressac incessant des vagues sur la grève...  Tout était devenu tellement apocalyptique : la mer en furie déversait des paquets d’eau sur la jetée, le vent tourbillonnait et sifflait dans une ronde incessante à  devoir m’agripper au ponton de bois pour ne pas tomber ou être  emportée par ces rafales torrentielles. D’immenses LARMES d’eau salée éclaboussaient à l’infini mon visage avec violence et frénésie.  Alors l’ESPRIT amer et le corps détrempé par cette mer rendue sauvage, je retournais sur mes pas, dépitée, gravissant les sentiers pierreux pour réintégrer ma petite CAGE dorée, là-bas sous l’appentis, à l’abri des intempéries à attendre impatiemment la prime saison.
Lucienne le 08.02.2016