Sale histoire pour l’inspecteur 8

Sale histoire pour l’inspecteur 8
Le garçon était effondré et n’arrêtait pas de se tortiller sur sa chaise. L’inspecteur commençait à perdre son flegme et sortit le grand jeu.
« Monsieur Zend, vous êtes dans une position fâcheuse voire critique et ma patience a des limites, il est temps de me dire ce que vous savez. Je vous rappelle vos droits et vous annonce que votre copine est aux arrêts. Elle est inculpée de meurtre, d’actes de barbarie et de torture sur personnes vulnérables : elle va s’en prendre pour trente ans, sans remise de peine. Je vous écoute, donnez-moi votre version ».
C’était un gros mensonge, bien sûr mais il fallait trouver la faille, la corde sensible de ce garçon !
Et le jeune homme se mit à pleurer et à raconter sa version des faits
« Je m’appelle William Zend, je suis d’origine allemande et je viens d’une famille recomposée.Je fais des études pour devenir interprète du langage des signes. C’est ainsi que, lors d’un stage, j’ai fait la connaissance d’Aurore Delplanque. Nous avons rapidement sympathisé, elle m’apprit beaucoup sur cette langue visuelle et gestuelle et m’aida à obtenir mon diplôme. Et, nous avons gardé un excellent contact. Pour faire court, nous sommes tombés amoureux l’un de l’autre. Et c’est chez ses parents que nous voulions concrétiser nos projets de mariage. Mais avant, elle devait subir une lourde opération du cœur. C’était la première fois que je les voyais. Pour le moment, Je ne travaille pas et Aurore est encore étudiante. Sa tante nous avait avancé la somme nécessaire pour la chirurgie et les soins post-opératoires. C’est la raison pour laquelle nous étions chez eux, ce soir horrible. Nous prenions l’apéritif pour fêter mon diplôme, l’opération à venir et notre futur mariage quand on a sonné à la porte.
Et les parents d’Aurore, après un coup d’œil rapide à la caméra, ont ouvert  à trois hommes de leur connaissance, semblait-il. J’ai rejoint Aurore dans la cuisine, elle préparait le repas. Nous étions tellement heureux ! Enfin nos projets allaient aboutir : j’avais tellement peur pour elle ! Elle faisait des crises de tachycardie à répétitions et mettait sa vie en danger.
Quand soudain, j’entendis des hurlements et des bruits sourds venant du salon. Je ne compris pas ce qu’il se passait et je me précipitai pour aller voir quand deux des trois hommes me sautèrent dessus et me frappèrent, avec acharnement,  à grands coup de pieds et de poings. Alors ils m’ont ligoté avec du fil électrique  arraché à un lampadaire. Je fis semblant de perdre connaissance pour qu’ils arrêtent leur tabassage.  C’est ainsi que j’ai assisté à ce massacre : c’était horrible, Monsieur l’inspecteur ! J’étais si inquiet pour Aurore, je ne pouvais pas l’avertir du danger imminent.
Et, quand elle sortit de la cuisine, elle eut droit au même traitement que moi sauf qu’elle, étant fragile du cœur, tomba vraiment dans les pommes. Elle fut ligotée pendant son inconscience. Elle ne vit pas la monstruosité  de la scène qui suivit.
C’est la vérité, Monsieur l’inspecteur, je vous le jure : Aurore n’a rien à voir là-dedans ! Elle est victime, elle aussi comme moi … »
Lucienne le 28.12.2015