Polissonnerie sans retenue - Dilatation du poème de Voltaire « Polissonnerie »

Invité

Echo au poème d’André : Ma mie vous fîtes montre

À ne pas mettre sous tous les yeux !

Polissonnerie sans retenue

Je cherche en vos jupons un petit bois touffu,
Que vous portez au creux de l’aine Aminthe,
Qui couvre, doux et chaud s’il n’est pas ras tondu
Un artefact de gentil labyrinthe.
Tous les mois en cet endroit on voit quelques fleurs
Colorer d’écarlate le rivage ;
Laissez-moi verser sans tristesse quelques pleurs
Dans les fossés de ce joli bocage.

- Allez, monsieur, je vous en prie, porter vos pleurs
Sur les parterres d’ un autre rivage ;
Vous pourriez bien sans le vouloir gâter les fleurs
De mon fertile et bien joli bocage ;
Car, si même d’amour vous pleuriez tout de bon,
Des pleurs par saccades comme les vôtres
Pourraient, conséquemment, dans une autre saison,
M’en faire verser de pleins torrents d’autres.

- Quoi ! Tendre giron, vous craignez l’évènement
De voir s’accomplir l’amoureux mystère ;
Vous ne savez donc pas, c’est désolant, comment
On agit pour bien s’aimer à Cythère ;
L’amant, tout comme Onan, modérant sa raison,
Dans le sommet de cette aimable guerre,
Sait bien qu’il importe d’arroser le gazon
Sans imbiber de son engrais la terre.

- Je voudrais bien, en votre honneur, mon cher amant,
Hasarder la démarche pour vous plaire ;
Mais à l’apogée de ce fortuné moment
On ne se connait ni se retient guère.
L’amour, ce garnement, maîtrisant vos désirs,
Vous ne seriez, je le crains fort, plus maître
De retrancher avant l’éclat de nos plaisirs
Cet ustensile qui vous donna l’être.

****

L’original :

Polissonnerie

Je cherche un petit bois touffu,
Que vous portez, Aminthe,
Qui couvre, s’il n’est pas tondu
Un gentil labyrinthe.
Tous les mois, on voit quelques fleurs
Colorer le rivage ;
Laissez-moi verser quelques pleurs
Dans ce joli bocage.

- Allez, monsieur, porter vos pleurs
Sur un autre rivage ;
Vous pourriez bien gâter les fleurs
De mon joli bocage ;
Car, si vous pleuriez tout de bon,
Des pleurs comme les vôtres
Pourraient, dans une autre saison,
M’en faire verser d’autres.

- Quoi ! vous craignez l’évènement
De l’amoureux mystère ;
Vous ne savez donc pas comment
On agit à Cythère ;
L’amant, modérant sa raison,
Dans cette aimable guerre,
Sait bien arroser le gazon
Sans imbiber la terre.

- Je voudrais bien, mon cher amant,
Hasarder pour vous plaire ;
Mais dans ce fortuné moment
On ne se connait guère.
L’amour maîtrisant vos désirs,
Vous ne seriez plus maître
De retrancher de nos plaisirs
Ce qui vous donna l’être.

François Marie Arouet dit VOLTAIRE (1694-1778)

Pour les novices tout est ici expliqué ahah

L'art et la manière de ne pas pêcher totalement pour éviter les lendemains qui déchantent...
Merci pour ce moment de ... culture générale...
Belle fin de journée petitbis

On se croirait au début du printemps, quand les fleurs à peine écloses, reçoivent une petite averse, les faisant apparaitre au- dessus d'un gazon un brin clin2

tondu
Les fossés de ce joli bocage retiennent les averses d'un ciel triste qui pleure. Si le ciel se laisse aller, il risquerait de gâter ces jolies fleurs, par des trombes d'eau versées par saccades, en de vilains torrents ! reflex

La nature fait bien les choses et ne veut pas, par amour, pour ces belles fleurettes en détruire la semence sourir

juste imbiber le gazon en modérant sa raison ! Mais un orage peut en appeler un autre et laisser trop inonder ce charmant bocage ...et c'est l'inondation et ses conséquences et il faudrait plus d'un ustensile pour en calmer les dégâts !!!! cligno

Je pense que c'est bien ce que tu voulais nous faire comprendre, chère Amarante, avec ce beau poème bien dilaté ...
nuagebisous

_________________
Polissonnerie sans retenue - Dilatation du poème de Voltaire « Polissonnerie » 110108034927815720

Elle est peut-être sans retenue cette coquine écriture... mais cela prouve que pour que la "polissonnerie" soit aussi parfaitement réussie, il faut que tout soit bien "dilaté" !

Que dire après les commentaires de FRIPOU et de FLAMME qui ne reste à souligner, si ce n'est qu'en tant que magicien je pourrais ajouter : Le sexe c'est comme la belote, si tu n'as pas un bon partenaire, tu as intérêt à avoir une bonne main !

En tout cas, toi, Chère AMARANTE, tu ne l'as pas perdue la main, dans cet exercice ô combien réussi. Je suis persuadé que VOLTAIRE aurait applaudi à l'élargissement de son poème et à la manière aussi élégante et jubilatoire dont tu l'as dilaté. (Le poème, pas Voltaire).

Du BIEN BEAU TRAVAIL !!! TOUTE MON ADMIRATION. (Et un grand merci pour ton rappel à mon propre poème. C'est très délicat de ta part).

DE GROS

CARPE DIEM

_________________
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)

Invité

fripou a écrit:: Pour les novices tout est ici expliqué L'art et la manière de ne pas pêcher totalement pour éviter les lendemains qui déchantent...
Merci pour ce moment de ... culture générale...
Belle fin de journée

...

Sourire !
Oh que si, cet "art" était un péché grave durement réprimandé par la Sainte Église au nom du prétendu ordre divin "aimez-vous et multipliez-vous". Ce qui n'empêchait pas les fidèles au courant de la methode de la pratiquer sans craindre les foudres du ciel.
Libre d'après la devise : aide-toi, le ciel t'aidera.. lol!

Merci Fripou d'apprécier sans condition ce poème qui frôle la zone X

Amicalement

Invité

Flamme a écrit:: On se croirait au début du printemps, quand les fleurs à peine écloses, reçoivent une petite averse, les faisant apparaitre au- dessus d'un gazon un brin tondu
Les fossés de ce joli bocage retiennent les averses d'un ciel triste qui pleure. Si le ciel se laisse aller, il risquerait de gâter ces jolies fleurs, par des trombes d'eau versées par saccades, en de vilains torrents !

La nature fait bien les choses et ne veut pas, par amour, pour ces belles fleurettes en détruire la semence juste imbiber le gazon en modérant sa raison ! Mais un orage peut en appeler un autre et laisser trop inonder ce charmant bocage ...et c'est l'inondation et ses conséquences et il faudrait plus d'un ustensile pour en calmer les dégâts !!!!
Je pense que c'est bien ce que tu voulais nous faire comprendre, chère Amarante, avec ce beau poème bien dilaté ...

Je n'ai rien voulu faire comprendre de mieux que ce que Voltaire a déjà clairement exprimé plus de trois cents ans avant. Pour les gens de notre génération, ce ne devrait en principe pas poser de problème..
C'est vrai que ce mode d'emploi est complètement dépassé de nos jours . Je me demande d'ailleurs comment les jeunes de la génération pilule expliqueraient ce poème... mais c'est une autre histoire ! ahah

Invité

[quote="André Laugier"]

[b]Elle est peut-être sans retenue cette coquine écriture... mais cela prouve que pour que la "polissonnerie" soit aussi parfaitement réussie, il faut que tout soit bien "dilaté" !

ahah

Merci André, Maître en la matière, d'apprécier le travail de l'élève
que ce genre de travaux appliqués amuse au plus haut point...

Et un grand merci pour ton rappel à mon propre poème. C'est très délicat de ta part

J'avoue que je n'aurais jamais osé aborder ce thème si tu ne l'avais fait toi-même avant.

Pour info. : c'est un thème dans lequel je me plais moi-même à écrire depuis longtemps. J'entends bien : érotisme et non pornographie.
Mais hélas, on a trop souvent le tort de faire l'amalgame. Bref, les quelques poèmes évocateurs mais en aucun cas provocateurs, postés jadis en autre lieu, m'ont valu des quolibets et attaques verbales indescriptibles...

La plus grande injustice, à mon sens, c'est que les poètes masculins pouvaient en toute impunité en parler alors que les rares poétesses s'y risquant étaient immédiatement trainées dans la boue... Et cela au XXIème siècle dans notre société dite "civilisée"
incroyable mais vrai !

Mais je vois qu'il règne ici un tout autre climat de compréhension et tolérance pour lequel je vous remercie sincèrement, Fripou, Babette et toi..

Amicalement

calinchat

Bonjour chère Amarante,

Je ne connaissais pas l'original et ne savais pas l'ami Voltaire aussi coquin. Ta dilatation est vraiment extraordinaire et développe bien le vif du sujet.

rire

J'adore.
Je n'ai pas beaucoup de temps pour dilater mon commentaire, mais j'applaudis cette prouesse des deux mains. J'apprécie la subtilité du texte.

Je me suis régalée aux commentaires précédents.

app

_________________

Invité

Bonjour Clari

Je n'ai découvert ce poème de Voltaire que fort tard, un peu par hasard en fouillant dans un site de poésie.
Que sait-on en général de lui ?
Rien que ce qu'on vous apprend au lycée : Candide, à la rigueur Zadig... Mais pas un mot sur ses poèmes salaces voués d'emblée aux oubliettes..
Tu t'imagines une explication de texte en classe de seconde sur ce poème ? Du délire !

Ravie que cette dilatation te plaise - à vrai dire, te connaissant, j'étais sûre de rencontrer ton enthousiasme !
Bisous

Messages : 483 Date d'inscription : 11/03/2015 Age : 75 Localisation : Lot

Quand on sait vraiment ce que les gens polis sont, on se dit que l'homme dévot vaut la femme des monts....

Et vice versa...

Bravo pour l'exercice
Bien à toi
Tonin

Invité

Tonin Dulot a écrit:: Quand on sait vraiment ce que les gens polis sont, on se dit que l'homme dévot vaut la femme des monts....

Et vice versa...

Bravo pour l'exercice
Bien à toi
Tonin

Etrangeté de l'âme humaine,
D'une part attirée d'instinct par les joies de la chair,
Mais qu'une mentalité puritaine
Condamne à se considérer comme sale et vulgaire

Or que serait l'homme sans la femme

Et "vice versa" reflex

Bien à toi

Messages : 483 Date d'inscription : 11/03/2015 Age : 75 Localisation : Lot

Amarante a écrit:

Tonin Dulot a écrit:: Quand on sait vraiment ce que les gens polis sont, on se dit que l'homme dévot vaut la femme des monts....

Et vice versa...

Bravo pour l'exercice
Bien à toi
Tonin

Etrangeté de l'âme humaine,
D'une part attirée d'instinct par les joies de la chair,
Mais qu'une mentalité puritaine
Condamne à se considérer comme sale et vulgaire

Or que serait l'homme sans la femme

Et "vice versa" reflex

Bien à toi

Des études étymologiques ont prouvé que l'homme affamé habitait home privé de femmes...du préfixe "a" qui est privatif...

Ceci dit, je fais amande honorable....

Bien à toi...aujourd'hui c'est ma fête
Tonin

Messages : 1155 Date d'inscription : 08/02/2015

En tout cas, toi, Chère AMARANTE, tu ne l'as pas perdue la main, dans cet exercice ô combien réussi. Je suis persuadé que VOLTAIRE aurait applaudi à l'élargissement de son poème et à la manière aussi élégante et jubilatoire dont tu l'as dilaté. (Le poème, pas Voltaire).

AOOOOO, je suis positivement choquing de vos mots qui me font supposer un ACCOUCHEMENT au leu d un ATTOUCHEMENT...VOUS APPUYEZ tellement sur la "DILATATION"...a croire que les dames ne se dilatent point LA RATE...mais le tendre NID qui nous attire, pour ne plus en rire du tout...

_________________
ECRIRE, cest déja se confier, mais avec des amis, c'est PARTAGER l intime...MERCI.

Invité

[/quote]

Des études étymologiques ont prouvé que l'homme affamé habitait home privé de femmes...du préfixe "a" qui est privatif...

Ceci dit, je fais amande honorable....

Bien à toi...aujourd'hui c'est ma fête
Tonin
[/quote]

Ah ces fameux jeux de mots ! Je ne suis vraiment pas calée pour y répondre du tac au tac. Il faudra se contenter de cette réponse de la bergère au berger :

Des études étymologiques prouvent également que ces femmes ab(h)ominées se cloîtraient dans des homes francs d’iceux. Les emmuré(e)s s’ennuyant ferme de part et d’autre, on prétend qu’ils faisaient régulièrement le mur pour faire l’am(o)ur par en dessous

Comme quoi : chercher à vaincre la nature ne sert à rien, elle finit toujours par avoir le dessus ! cligno

Bien amicalement

Invité

MOMO13 a écrit:: [size=24][color=#3333cc]En tout cas, toi, Chère AMARANTE, tu ne l'as pas perdue la main, dans cet exercice ô combien réussi. Je suis persuadé que VOLTAIRE aurait applaudi à l'élargissement de son poème et à la manière aussi élégante et jubilatoire dont tu l'as dilaté. (Le poème, pas Voltaire).

[h2]AOOOOO, je suis positivement choquing de vos mots qui me font supposer un ACCOUCHEMENT au leu d un ATTOUCHEMENT...VOUS APPUYEZ tellement sur la "DILATATION"...a croire que les dames ne se dilatent point LA RATE...mais le tendre NID qui nous attire, pour ne plus en rire du tout...

Ouh là ! Ça chauffe dur lol!

Pour éviter la surexcitation de la gent masculine du site, je ne vais plus dilater que des poèmes tristes...pendant un certain temps,
Une dernière citation avant de passr aux choses sérieuses :

Des enfants ? Je préfère en commencer cent que d’en terminer un seul (Pauline Bonaparte)

Tout spécialement pour Momo qui divague mdr

entre accouchement et attouchement

Citation :: AMARANTE.
Merci André, Maître en la matière, d'apprécier le travail de l'élève
que ce genre de travaux appliqués amuse au plus haut point...

Loin de moi l'idée de te considérer comme une élève, AMARANTE. Tu as suffisamment d'expérience poétique dans les domaines et les procédés de l'art que tu pratiques pour ne rien avoir à envier à mes propres écrits.

J'ai toujours pour habitude de dire ce que je pense, sans tarabiscoter mes propos. Et même si certains ont pu être amenés à penser que je suis apprêté et académique dans mes commentaires parce qu'ils ne se résument pas à de laconiques lignes, quand j'exprime mes sentiments, c'est TOUJOURS avec discernement et franchise. SANS AUCUNE FLAGORNERIE. Sinon, je m'abstiens de tout commentaire.

Tu peux donc être rassurée sur ma sincérité d'impressions.

DE GROS du marseillais.

Et douce soirée à toi.

_________________
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)

Invité

J'avais bien compris la sincérité de tes compliments André, mais que veux-tu, je suis fille du nord, plus réservée que vous autres méridionaux, moins exubérante, "light undercooled" comme on dit pour faire bien.. On ne se refait pas !

Amicalement

» Sans fard (Poème érotique)
» MARINE Dilatation poème exercice d'André.
» Dilatation sur le poème "triolets fantaisistes" de Charles Cros
» Dilatation d'un poème...au clair de la lune...Exercice d'André
» Marine (Poème de dilatation sur Verlaine) Venez vous y essayer