Au clair de la lune, il m'a vu passer,
Mon ami Pierrot, d'un pas fort pressé,
Prête-moi ta plume, lui dis-je oppressé,
Pour écrire un mot.,qui veut s'effacer,
Ma chandelle est morte, dans un courant d'air,
Je n´ai plus de feu, tout va de travers,
Ouvre-moi ta porte, pardon du toupet,
Pour l´amour de Dieu, ailleurs occupé.
Au clair de la lune,un peu agacé,
Pierrot répondit, l'heure est avancée,
Je n´ai pas de plume, je les ai rangé,
Je suis dans mon lit, sommeil engagé,
Va chez la voisine, elle est insomniaque,
Je crois qu´elle y est, devant un cognac ,
Car dans sa cuisine, fume sa loupiote,
On bat le briquet , se joue la belote.
Au clair de la lune, il s'est ramassé,
L´aimable lubin, il vient de glisser
Frappe chez la brune, l'habit tout froissé
Elle répond soudain, d'humeur courroucée
Qui frappe de la sorte j'arrive qui c'est ?
Il dit à son tour, comme embarrassé,
Ouvrez-moi la porte pardon du toupet,
Pour l´amour de Dieu, ailleurs occupé.
Au clair de la lune, milieu de la nuit,
Pierrot se rendort, oublie mon ennui,
Il rêve à la lune, à sa colombine,
Son cœur bat très fort, d'émotion divine,
Car toujours si bonne, la vie d'amoureux,
Pour l´enfant tout blanc, dans le merveilleux,
La lune lui donne, pour le rendre heureux,
Son croissant d´argent , sa belle aux yeux bleus.