Que sont-elles devenues nos campagnes d’antan
Celles où on voyait paître des vaches aux pis gonflés
Ne reste que quelques ceps en lieux soudain absents
Les coqs ne chantent plus, ils se sont essoufflés
Tant de terres araires transformées en cités
Quand même les moutons n’ont plus droit à l’étable
Viles grippes aviaires ont fait poules s’aliter
Juste quelques souvenirs de troupeaux indomptables
Les champs n’accueillent plus les épis mordorés
Des routes les remplacent pour tout autre voyage
Les bois n’ont plus magie aux portes de leurs orées
Et les douces hirondelles ont fui nos paysages
Juste nos yeux pour pleurer sur nos journées d’enfance
Des bergers transformés en comptables technocrates
Qui n’accompagnent plus rien sur voies de transhumance
Le béret remplacé par le costard cravate
Le monde se transforme en dérision du pire
Et bientôt seul l’humain aura le droit d’exister
Seulement ses regards ne voudront plus rien dire
Car toute la nature se sera désistée…