André Laugier
Messages : 7157 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 82 Localisation : Marseille
| Sujet: Le vers tétrasyllabe (Prosodie) Sam 21 Fév - 12:50 | |
| LEXIQUE POÉTIQUE
VERS TÉTRASYLLABE Le tétrasyllabe (en grec "tettares" = quatre) est le vers de quatre syllabes. Il est dans la très grande majorité des cas employé en hétérométrie, et ce à toutes les époques, accompagnant souvent des octosyllabes.
On le trouve aussi dans les "Contrerimes" de Paul-Jean TOULET, alternant avec des hexasyllabes :
Tout ainsi que ces pommes De pourpre et d'or Qui mûrissent aux bords Où fut Sodome ;
Comme ces fruits encore Que Tantalus, Dans les sombres palus, Crache, et dévore ;
Mon coeur, si doux à prendre Entre tes mains, Ouvre-le, ce n'est rien. Qu'un peu de cendre.
Le vers libre l'emploie beaucoup, comme tous les vers courts, en "contrepoint" :
Pourquoi s’étendre si longtemps dans les plumes de la lumière Pourquoi s’éteindre lentement dans l’épaisseur froide de la carrière Pourquoi courir Pourquoi pleurer Pourquoi tendre sa chair sensible et hésitante À la torture de l’orage avorté.
L'emploi du tétrasyllabe en "isométrie" est beaucoup plus rare. Outre l'exemple des troisième et antépénultième strophes des "DJINNS" de Victor HUGO, on peut citer la très parodique "FÊTE GALANTE" de "L'Album zutique" que RIMBAUD dédie à VERLAINE :
Rêveur, Scapin Gratte un lapin Sous sa capote.
Colombina - Que l'on pina ! - - Do, mi, - tapote
L'oeil du lapin Qui tôt, tapin, Est en ribote...
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