Tableau III
La Grèce antiqueNota :
Pour des raisons de prosodie et de versification, les noms des Dieux, des Déesses, des Héros, peuvent porter la dénomination latine ou grecque.La mythique guerre de Troie qui eut lieu entre les Grecs Achéens et les Troyens d’Asie Mineure est racontée par le poète Homère dans l’Iliade. Peut-être Homère n’a-t-il jamais existé d’ailleurs.
La suite appelée l’Odyssée, raconte le retour d’Ulysse dans l’île d’Ithaque dont il est le Roi. L’Iliade et l’Odyssée sont un très long poème qui fut chanté dans le monde grec et romain pendant des siècles.
Au-delà des mythes et de la Légende, il s’agit du premier poème épique connu. Les Dieux y côtoient les hommes et les Héros. Ce qui est sûr, c’est que la ville de Troie fut entièrement détruite, et qu’on ne sait pas très exactement où elle se situait. Sa renommée fut telle que les Romains n’hésitaient pas à faire remonter les fondateurs de Rome à la lignée des Rois de Troie. Selon la légende, Enée, fils du Roi Priam se serait enfui de Troie à bord d’un bateau qui aborda ensuite sur les rivages du Latium…
TroieQue de Héros sont morts sous tes remparts, Ô Troie !
Toi qui veillais, superbe aux rives d'Hellespont,
Toi sur qui se vengea le Roi Agamemnon,
En écoutant pleurer Cassandre, on s'apitoie...
Sur les restes d'Hector la poussière poudroie
Et tu sombres bientôt dans le piège sans fond
Qu'imagina Ulysse et son cheval félon,
Comme croule un guerrier que le Destin foudroie.
Priam est mort, hurlant dans la ville incendiée
Maudissant tous les Grecs et tous leurs héritiers.
Mais sur ce champ de ruine où est passée la guerre,
Regarde se lever là-bas aux cieux lointains
Les aèdes futurs de la gloire d'Homère
Et la voile d'Enée vers le beau ciel latin...
Et voici les destructeurs de Troie, les Achéens, c’est-à-dire les Grecs antérieurs à ceux de la Grèce classique d’Athènes et de Sparte.
On a retrouvé dans les ruines de leurs villes cyclopéennes suffisamment de vestiges pour avoir une idée de leur civilisation, particulièrement à Mycènes.
C’est cette ville qui est évoquée dans le sonnet suivant.
Les Achéens Lionnes affrontées ornant la clé de voûte,
Et linteaux colossaux sur un portail hautain,
Le mur cyclopéen se dresse, surhumain,
Autour du promontoire où le palais s'arc-boute.
Tombeau des Mycéniens, que ton mystère envoûte,
Montre le masque d'or et le bouclier d'airain,
La cuirasse de bronze, et entends au lointain
Pleurer les coryphées sur l'armée en déroute.
Vieux tombeaux colossaux qui connurent Chiron
Vous défiez le Temps, l'Olympe et l'Achéron,
Au creux des monts perdus où dorment les Cyclopes.
On croit voir sur son char le Roi Agamemnon,
Et Ulysse, pensif, songer à Pénélope,
Debout sur les remparts au pied du Mégaron.
Extraits du recueil Les Antiques