L'âne et le crapaud,

L’âne et le crapaud,
Il était une fois un bardot apathique
Qui errait nonchalant au bord d’un triste étang
Il semblait malheureux, il allait végétant
Cherchant par-ci par-là la fleur énergétique

Pour assouvir sa faim et sa soif frénétique
C’est alors qu’il croisa un crapaud furetant
Au bord d’une mare, d’un accent chevrotant
Il croassa très fort à l’herbe mimétique

Celui-ci demanda dans un ultime souffle
Au mulet très surpris par l’énorme baroufle
Serais-je bien trop vieux et mon cœur si amer

Pour végéter ici dans cet étang sans grâce
Avant que de mourir je voudrais voir la mer
Amenez-moi là-bas dit-il avec audace.

Là-dessus le mulet ne fit pas de façon
Se penchant sur l’étang, il vit une grenouille
Ou du moins un crapaud plus raide qu’un glaçon

Qui était boursouflé et son gîte en quenouille
Messire le crapaud, que vous arrive-t-il
L’étang n’est assez beau pour votre esprit subtil ?

La mer est vraiment loin et mon corps trop malade
Pour vous porter là-bas, vous n’avez qu’à sauter
Je suis très las aussi, ne peux vous chapeauter
Allons plutôt au ru y faire une balade

Nous boirons son eau claire et chanterons ballade
Remuez-vous un peu, je ne sais poireauter
Avec vous cher ami, je veux me boyauter
Lors montez sur mon dos pour faire gargouillade.
Lucienne le 25.11.2018
Essai de sonnet miroir