Tel que vous me voyez

Tel que vous me voyez          

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Pourtant je ne suis pas, tel que vous me voyez
L'oreille de travers et l’œil en bas des joues,
D'aucun pourrait me dire - oh ! mais à quoi tu joues
Ainsi portraituré, pendouille aussi ton nez.

- S'il n'y avait que ça, ma bouche est de biais
Ma face de travers semble faire la moue,
Et j'ai le teint véreux des figures de proue,
Avec ce désir fou qu'on lui foute la paix.

Semblant vouloir tomber du côté où je penche,
Le peintre tenait là, sans doute sa revanche
Pour m'immortaliser sous cet aspect bancal.

Comme un bachi-bouzouk à la drôle de tête,
Beaucoup moins séduisant que n'est l'original,
On pourrait me ranger dans la peinture abstraite.

2018
Illustration : dernier tableau de Picasso « homme au chapeau » 1972

André Laugier a écrit:

Comme avait pris l'habitude de dire le peintre Jean-Gabriel DOMERGUE : Mieux vaut subir les assauts de pique-assiettes que les assiettes de PICASSO", je ne pense pas que ton profil soit à ranger dans la "peinture abstraite".

En tout cas, pour les besoins du poème, tu nous donnes là encore l'excellence d'un talent pluridisciplinaire s'adaptant à tous les genres de la poésie. Quelle palette de vers désopilants dans cette performance volontairement moqueuse. En te lisant, j'ai l'impression de lire du Raoul PONCHON ou de l'Alphonse ALLAIS. C'est pas peu dire.

Tu peux remercier ta Muse, Cher NATHAN, de t'inspirer brillamment de telles turlupinades car, en plus d'une trame parfaitement soutenue et bien agréable à la lecture, la prosodie, comme toujours, est sans reproche.

     

TOUTE MA SYMPATHIE DE PLUME

CARPE DIEM

Bonjour André

c'est beaucoup d'honneur que de me comparer ma plume
çà celle d'un Alphonse Allais dont j'admire tant l'humour et la poésie, je également aussi un passionné de peinture et
Picasso fait partie de mes peintres préférés, surtout à cause de
ses minotaures que j'affectionne particulièrement dès la fin du XIXèm siècle avec l'arrivée de la photographie, la peinture n'avait plus cette vocation de représenter, mais plutôt d'interpréter afin de nous emmener ailleurs, ce n'est pas du barbouillage comme le prétendent les puristes, mais proche de l'art primitif comme les statuettes africaines, il y a de la naïveté et en même temps sous-jacent des référentes à la peinture classique mais détournées
bon, sinon en vrai c'est bien moi sur cette plage déserte dans l'océan indien... la photo est prise un peu loin

merci une fois de plus pour ton commentaire chaleureux
qui me touche infiniment
excellente journée
Nathan

Erdrek, tu me fait penser aux paroles de la chanson Je N'suis Pas Bien Portant par Ouvrard
Pour les dents C'est navrant J´ai les p´tites Qui s´irritent Et les grosses Qui s´déchaussent Les canines S´ratatinent Les molaires S´font la paire Dans les yeux C´est pas mieux J´ai le droit Qu´est pas droit Et le gauche Qu´est bien moche J´ai les cils Qui s´défilent Les sourcils Qui s´épilent J´ai l´menton Qu´est trop long Les artères Trop pépères J´ai le nez Tout bouché L´trou du cou Qui s´découd Et du coup Voyez-vous J´suis gêné

Il est vrai qu'il ne faut pas poser pour Picasso, on risque d'en perdre son moral !
Bien écrit et très amusant !

Mille mercis Flamme
c'est une chanson très drôle
ravi que ce poème sans prétention aucune t'ait plu
il n'avait pas d'autre vocation de que prêter à sourire

excellente journée