El Vagabondo (Pastiche sur Nerval)

PASTICHE SUR LE SONNET

« EL DESDICHADO »
De Gérard de NERVAL

EL VAGABONDO

Je suis le besogneux - le gueux - le harcelé,
Le vagabond clodo, la mine ramollie,
Un peu comme un rebut, assez mal ficelé,
Qui porte poux replets , et auxquels je m'allie.

Dans le rue je mendie le passant isolé,
Pour faire quelques sous, et, besogne accomplie,
Je vais taper le verre où l'alcool avalé,
Me fait roter de joie, et rire à la folie.

Suis-je cuité ? S'en faut ! Simplement un peu rond ;
Le rouge et le pastis, provenant d'une étrenne,
Me "remplissent" de joie la petite semaine.

Aux vignes du Seigneur, imbibé, fanfaron,
Je chante mon refrain, la trogne ébouriffée,
Tandis qu'un morpion m'offre un premier trophée.
__________________

Gérard de NERVAL (1808-1855)

EL DESDICHADO

Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Étoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie.

Suis-je Amour ou Phoebus ?... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J'ai rêvé dans la Grotte où nage la Sirène...

Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.

Pensées tristes et sans plus de volonté pour s'en sortir de ce pauvre sdf qui a baissé les bras et ne trouve du plaisir qu'en prenant un faux réconfort qui lui fait oublier, quelques moments, son sort !
Difficile de vivre dans ces conditions...et pourtant quand on ne trouve plus de solution...que faire ?
Nous avons dû, pour certains, faire attention sur cet avenir qui semblait assez sombre ! Vie de privations, et de priorités sans trop de plaisir, mais une sécurité qui rassure et qui donne un peu de réconfort !
J'aime bien ce poème qui montre bien que nous avons nos pauvres (dont je fais partie...) mais j'ai quand même pu m'en sortir pas trop mal en épargnant mois par mois pendant les 21 ans de vie avec mon compagnon.
Bisous André bisounours

Le monde doit se contenter de plaisirs éphémères pour continuer à survivre. Le vagabond n'est finalement que le reflet d'un des barreaux de l'échelle du factice de la vie. petitbis

Messages : 539 Date d'inscription : 22/08/2012

Bonsoir cher André

Profondément triste certes,mais hautement et infiniment poétique..
Mes chaleureuses amitiés cher André Luthoriental

Flamme a écrit:: Pensées tristes et sans plus de volonté pour s'en sortir de ce pauvre sdf qui a baissé les bras et ne trouve du plaisir qu'en prenant un faux réconfort qui lui fait oublier, quelques moments, son sort !
Difficile de vivre dans ces conditions...et pourtant quand on ne trouve plus de solution...que faire ?
Nous avons dû, pour certains, faire attention sur cet avenir qui semblait assez sombre ! Vie de privations, et de priorités sans trop de plaisir, mais une sécurité qui rassure et qui donne un peu de réconfort !
J'aime bien ce poème qui montre bien que nous avons nos pauvres (dont je fais partie...) mais j'ai quand même pu m'en sortir pas trop mal en épargnant mois par mois pendant les 21 ans de vie avec mon compagnon.
Bisous André

Chère FLAMME pour ce long et intéressant commentaire. Bien évidemment, je partage tes impressions. Je pense que la vraie pauvreté est celle de l’âme, une pauvreté dans laquelle le mental est toujours dans un tourbillon créé par les doutes, les soucis et les craintes. Combien de nos concitoyens sont touchés par cette plaie ! C'est le manque d'Amour, surtout, et l'absence de regards des autres, qui est difficile à vivre.

DE GROS de tes Amis marseillais.

CARPE DIEM

fripou a écrit:: Le monde doit se contenter de plaisirs éphémères pour continuer à survivre. Le vagabond n'est finalement que le reflet d'un des barreaux de l'échelle du factice de la vie.

Bonjour Chère FRIPOU,

Dans le monde moderne qui tend de plus en plus vers une société de consommation, le culte du superflu devrait choquer davantage la morale, car il nous fait oublier les choses réellement importantes et profondes de la vie. Les gens dans la misère sont presque devenus des boucs émissaires, réprimés par la société. Ils lui sont pourtant nécessaires car ils lui permettent de réaffirmer les valeurs établies autour desquelles elle est organisée et dont ils prennent le contre-pied.

pour ta lecture et pour cette vision sage et humaine qui résume bien la situation dans ton commentaire.

NOS PLUS CHALEUREUX

CARPE DIEM

Luthoriental a écrit:: Bonsoir cher André

Profondément triste certes,mais hautement et infiniment poétique..
Mes chaleureuses amitiés cher André Luthoriental

UN GRAND POUR TES CONSIDÉRATIONS, CHER LUTH. Nous partageons les mêmes valeurs, mais hélas, notre humanisme ne permettra pas de refaire le monde sans qu'il y ait une véritable volonté politique de réduire la misère et de permettre aux plus malheureux d'accéder à une vie plus digne qu'elle ne l'est en ce XXIe siècle.

TOUTE MA CHALEUREUSE AMITIÉ DE PLUME ET CONSIDÉRATION.

Passe une excellente journée.

CARPE DIEM

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