Et la vie et la mort (Pastiche sur Marbeuf)

PASTICHE SUR LE SONNET

« ET LA MER ET L'AMOUR »
de Pierre MARBEUF

ET LA VIE ET LA MORT

Et la vie et la mort où l'âme erre en partage,
Et la vie douce-amère et la mort c'est amer ;
L'on s'abîme en la mort, comme on sombre en la mer,
Car la mer et la mort ont un commun rivage.

Celui qui craint la mort qu'il chasse son image ;
Celui qui craint le jour qu'on aime sublimer,
Qu'il ne sombre, jamais, en osant le brimer,
Et tous deux lui tendront l'aléa du message...

La mère de la mort eut la vie pour berceau,
La braise de la mort s'éteint dans un peu d'eau,
Et l'eau contre le feu est la meilleure alarme.

Si l'eau, qui est la vie, consume le cendreux,
Ton amour, Ô mon Dieu paraît moins ténébreux,
Que j'eusse aimé, mon coeur, le noyer à ton charme.

ANDRÉ
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SONNET ORIGINAL de Pierre de MARBEUF (1596-1645)

ET LA MER ET L’AMOUR ONT L’AMER EN PARTAGE

Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Et la mer est amère, et l'amour est amer,
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.

Celui qui craint les eaux qu'il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer,
Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.

La mère de l'amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau,
Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.

Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.

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La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)

2 beaux sonnets autant l'un que l'autre sur les mots qui reviennent : mer, amer, eau , feu, mort, jeux de mots sans humour mais bien profonds !
Pas si facile de prendre ces mots pour en faire de si jolis vers. Bravo à vous deux !
bis

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Et la vie et la mort (Pastiche sur Marbeuf) 110108034927815720

Messages : 3013 Date d'inscription : 14/10/2015 Age : 69 Localisation : LIMOUX

Superbes sonnets : je pense que l'élève dépasse le maître. il est très difficile de travailler sur une œuvre sans la dénaturer et toi André tu excelles dans le genre.
merci pour cette plume que j'aime parcourir avec toujours autant d'enthousiasme
Gros bisous et belle journée
petitbis

Lucienne de MARTEL a écrit:: Superbes sonnets : je pense que l'élève dépasse le maître. il est très difficile de travailler sur une œuvre sans la dénaturer et toi André tu excelles dans le genre.
merci pour cette plume que j'aime parcourir avec toujours autant d'enthousiasme
Gros bisous et belle journée

Bonsoir LUCIENNE,

Et UN GRAND MERCI pour tes mots de gentillesse et d'appréciation qui sont très agréables à recevoir. Je ne pense pas avoir l'aura ni le talent de MARBEUF. Je ne suis qu'un disciple de ces Grands prédécesseurs à partir desquels je m'amuse à "parodier" quelques uns de leurs poèmes célèbres.

Bien entendu je prends beaucoup de soins pour essayer de conserver l'esprit même du poète pastiché, son style, son inspiration, ses techniques, ses thèmes. Le Lecteur doit prendre un plaisir d'autant plus grand que, pour être pleinement goûté, le modèle doit être bien connu des amateurs de Poésie afin de pouvoir apprécier les deux œuvres.

Plus le style de l'auteur d'origine est caractéristique, plus il est facile à pasticher. Le pastiche correspond à l'idée de s'amuser à l'imitation d'un "maître", et par là même est une forme de reconnaissance et d'hommage à son travail.

Si ces vers t'ont procuré un plaisant moment de lecture, j'en suis très flatté, et je te sais gré de cette considération que tu me témoignes, LUCIENNE.

Avec toute mon estime, je t'adresse de CHALEUREUX de Marseille.

Douce soirée à toi.

CARPE DIEM

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La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)

Flamme a écrit:: 2 beaux sonnets autant l'un que l'autre sur les mots qui reviennent : mer, amer, eau , feu, mort, jeux de mots sans humour mais bien profonds !
Pas si facile de prendre ces mots pour en faire de si jolis vers. Bravo à vous deux !

Bonsoir FLAMME,

Un des deux, je savais qu'il était beau et célèbre, car ce sonnet de Pierre MARBEUF est connu par pratiquement tous les poètes pour ses jeux de sonorités. Je ne l'ai pas choisi pour rien. Quant au second, le mien, utilisant la notoriété de l'œuvre pastichée, il lui reste encore à faire ses preuves auprès de mes Ami(e)s Poètes pour savoir quel accueil lui sera réservé.

Si j'en juge par ces deux premiers témoignages d'appréciation, le TIEN et celui de LUCIENNE, j'avoue avec l'humilité qui est la mienne, que vos messages très positifs m'ont mis du baume au cœur et ne peuvent que m'encourager à poursuivre ce genre d'exercices de style. Si ce n'est pas de la poésie personnelle à proprement parler, le procédé est suffisamment fascinant pour mériter que, de temps en temps, on s'y intéresse.

FLAMME pour tes mots gratifiants chargés d'estime et de reconnaissance.

DE TRÈS CHALEUREUX DE NOUS TROIS.

Passe une bien agréable soirée.

CARPE DIEM

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La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André Laugier)

On s'aperçoit au travers de ce type d'exercice de style, combien chaque mot prend de l'importance et modifie le sens d'un vers. Une inversion, un ajout, un simple adjectif, et l'histoire ne se raconte plus de la même manière. Il en est de même dans les exercices imposés de bouts rimés ou autres qui avec les mêmes mots content de multiples récits.
Jouer avec les mots est toujours un enrichissement qui révèle en nous le plaisir de la création.
Belle journée bisounours

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