L'arbre qui rêve...
Loin d’être un mirage, le grand vent me transforme
Signalant ma présence au moindre voyageur
Un peu d’ombre pour lui sous la chaleur énorme
Reposant son esprit, espérant la fraîcheur
Je suis le seul asile, offrant mince tendresse
Petit bout de toiture au cœur silencieux
Je chante avec le vent sous sa douce caresse
Mais hurle si le sable abat mon tronc trop vieux
Mon silence est mortel, misérable nature…
J’ai un jour entendu parler un promeneur
Qui venait d’un pays inondé de verdure
Là, où mes grands frères, s’enlacent de bonheur
Comment m’enfuir là-bas, au-delà de mon rêve,
Je ressemble pourtant au grand pin parasol
J’en ressens le désir, et demande une trêve
Pour partir un instant, loin, bien loin de mon sol…