Quand juin s'élégantise (Glose sur V. Hugo)

QUAND JUIN S’ÉLÉGANTISE

« Glose » sur un poème de Victor HUGO

Quand juin s’élégantise au soir dans les grands champs
Et répand ses bouquets sur une herbe encor verte,
En fin d’après-midi les décors sont touchants.
L’été, lorsque le jour a fui, de fleurs couverte

L’étendue s’angélise et, à perte de vue,
Offre un tapis soyeux immense célébrant
Ce fleuron ordonné, de richesse pourvue :
La plaine verse au loin un parfum enivrant.

Conquis de plénitude au charme de l’instant,
Pétri d’émotion, de douce découverte,
Le chant des passereaux en devient entêtant.
Les yeux fermés, l’oreille aux rumeurs entrouverte,

On se plaît à goûter la poésie muette
Qui répand dans le soir le bien-être inhérent
Sous la voûte éthérée et sa lune coquette ;
On ne dort qu’à demi d’un sommeil transparent.

Quand l’ivresse des sens rayonne en majesté
Façonnant le regard de paix intérieure,
Le ciel prend son pouvoir et dans l’intimité
Les astres sont plus purs, l’ombre paraît meilleure.

La prairie tout entière à l’heure frémissante,
Bien lentement s’endort au philtre fraternel
Du murmure feutré, image saisissante :
Un vague demi-jour teint le dôme éternel.

Dans cet instant qui fuit l’étrange volupté
S’étend au gazonneux, de sa magie l’effleure.
Une brise se lève en la complicité,
Et l’aube douce et pâle, en attendant son heure,

Laisse égrener le temps sur la terre endormie.
Vers l’horizon poudreux, doux, providentiel,
La nature au silence offre son alchimie,
Semble toute la nuit errer au bas du ciel.

ANDRÉ
____________________

Victor HUGO

NUITS DE JUIN (Poème original)

L’été, lorsque le jour a fui, de fleurs couverte
La plaine verse au loin un parfum enivrant ;
Les yeux fermés, l’oreille aux rumeurs entrouverte,
On ne dort qu’à demi d’un sommeil transparent.

Les astres sont plus purs, l’ombre paraît meilleure ;
Un vague demi-jour teint le dôme éternel ;
Et l’aube douce et pâle, en attendant son heure,
Semble toute la nuit errer au bas du ciel.

Un exercice à l'envers de celui des vers qui commencent un quatrain !Il faut devancer le thème de l'auteur pour qu'il en finisse le quatrain !
Dans l'idée de l'auteur, tu en fais une plus longue poésie !
Bravo André, très joli !

bis

Flamme a écrit:: Un exercice à l'envers de celui des vers qui commencent un quatrain !Il faut devancer le thème de l'auteur pour qu'il en finisse le quatrain !
Dans l'idée de l'auteur, tu en fais une plus longue poésie !
Bravo André, très joli !

Bonsoir FLAMME,

C'est exact, il y a une certaine affinité avec le "patchwork". Ce dernier reste, je pense, plus accessible, laissant davantage de liberté à la composition des vers. La "glose" exige une attention plus soutenue car pour chaque vers du poème d'origine il faut faire un quatrain. Huit vers seulement, et déjà huit quatrains à composer pour qu'au final le poème (élargi) de l'auteur conserve tout sa fluidité de base.

Dans ces conditions, il vaut mieux choisir un poème court, ce qui prend quand même pas mal de temps. Contrairement aux "dilatations" ce n'est pas un exercice auquel je me livrerai régulièrement. Mais nous savons combien les poètes, à l'instar des musiciens, des comédiens, des magiciens, aiment de temps à autres sortir des sentiers battus, non pas pour ajouter de la difficulté à leur art, mais pour en avoir une connaissance assez exhaustive.

BEAUCOUP pour ton appréciation que je sais sincère et qui me récompense de cette épreuve sur les neurones.

LA FAMILLE AU COMPLET T'ENVOIE SES PLUS AFFECTUEUX

Douce soirée à vous deux.

Comme quoi une simple rime permet de raconter une belle histoire lorsque les âmes des poètes de tous âges s'entremêlent au gré des mots. bisounours

ANDRE un exercice de virtuose si on veut rester dans l'esprit de l'original car il ne faut pas ajouter de l'eau au vin ce qui le gâte mais augmenter la quantité de breuvage en conservant sa qualité. Personnellement je ne me sens pas capable de cela et pourtant j'ai plus de facilité à écrire des textes longs que courts.
Amicalement: Yvon.

fripou a écrit:: Comme quoi une simple rime permet de raconter une belle histoire lorsque les âmes des poètes de tous âges s'entremêlent au gré des mots.

Bonsoir FRIPOU,

Comme je le disais ci-dessus à FLAMME, il y a une certaine affinité avec le "patchwork".

Certains penseront (et pas tout à fait à tort), qu'il faut être un peu "maso" pour entreprendre un tel exercice. C'est sans doute pour cela que la glose, malgré quelques très belles réussites, demeure une technique qui comprend assez peu d'adeptes. Techniquement, ce procédé n'offre pas de difficulté. Mais comme le nombre de strophes est égal au nombre de vers du modèle, la glose peut être fort longue, voire parfois interminable si on s'attaque à un assez long poème. C'est là toute sa difficulté, car il faut, en plus rester très fidèle à l'original durant l'ensemble de cette sorte de "parodie".

Voilà pourquoi je me contente de poèmes d'origine assez courts, et Victor HUGO, dans ce domaine, nous offre souvent des textes condensés qui se prêtent admirablement à ces effets de plume. Mais les neurones en prennent un coup...

Je te REMERCIE VIVEMENT pour ta lecture ainsi que pour tes mots attachants qui portent toujours le sceau de la gentillesse, de la sincérité et de la pure Amitié, FRIPOU.

Passe une douce soirée et un bien agréable dimanche.

DE CHALEUREUX DE NOUS TROIS.

yvon d'ore a écrit:: ANDRE un exercice de virtuose si on veut rester dans l'esprit de l'original car il ne faut pas ajouter de l'eau au vin ce qui le gâte mais augmenter la quantité de breuvage en conservant sa qualité. Personnellement je ne me sens pas capable de cela et pourtant j'ai plus de facilité à écrire des textes longs que courts.
Amicalement: Yvon.

Bonsoir YVON,

Ça fait immensément plaisir d'avoir une telle adhésion, et de recevoir un commentaire aussi positif. Mais Dieu que c'est "galère" pour arriver au point final car il faut se mettre TOTALEMENT dans l'état d'esprit de l'auteur d'origine en imaginant ce que lui-même aurait pu employer comme phrases, et en faisant attention à ne pas utiliser les mots déjà écrits. Bien que l'exercice demeure ludique, il est assez délicat à mettre en place. J'y ai passé plus de 3 heures dessus, et il m'a fallu reprendre des mètres car il y avait quelques répétitions. Au final, je crois cependant avoir respecté le sujet de l'auteur, et les commentaires très sympathiques que je viens de lire me donnent à penser que je ne m'en suis pas trop mal sorti.

MERCI BEAUCOUP pour ta lecture ainsi que pour tes mots de gentillesse et d'Amitié que je sais très sincère, YVON.

Je te souhaite de passer une bien agréable fin de soirée et un dimanche bien serein.

Messages : 3013 Date d'inscription : 14/10/2015 Age : 70 Localisation : LIMOUX

Superbe André : j'ai grandement aimé ton cheminement sur les pas du fameux et célèbre Victor Hugo. Ton exercice est bellement réussi sans houspiller ses beaux alexandrins.
merci pour le partage et pour cette plume qui m'enchante et dont j'aime prendre référence à l'occasion
Belle soirée
Gros bisous à toi bis

Lucienne MARTEL a écrit:: Superbe André : j'ai grandement aimé ton cheminement sur les pas du fameux et célèbre Victor Hugo. Ton exercice est bellement réussi sans houspiller ses beaux alexandrins.
merci pour le partage et pour cette plume qui m'enchante et dont j'aime prendre référence à l'occasion
Belle soirée
Gros bisous à toi

Bonsoir Chère LUCIENNE,

Curieux en poésie, je me laisse souvent tenter par ces exercices de style ou par ces jeux littéraires qui ont marqué l'histoire de notre art. Qui plus est, cela me permet, quand je suis un peu en panne d'inspiration personnelle, d'extrapoler sur quelques uns des poèmes de nos plus grands auteurs. C'est avant tout un hommage que j'essaie de leur rendre car ces gens-là ont laissé une œuvre IMMENSE et de qualité. Je ne suis qu'un disciple modeste désireux d'enrichir sans cesse ses connaissances, et qui apprend tous les jours.

BEAUCOUP pour tes mots de gentillesse, de générosité et d'estime, ma Chère LUCIENNE. Je les engrange précieusement dans le vase de cristal des égards qui me sont adressés et qui me stimulent pour continuer à mériter de telles louanges.

DE GROS marseillais.

Douce soirée à toi.

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