Au coin de l'âtre tiède distillant sa chaleur
Un fauteuil à bascule au confort racoleur
Appelait au repos un humble rimailleur
Faisant chanter ses mots aux sources de son coeur
Bercée par les volutes des bûches incandescentes
Son âme vagabonde se faisant confidente
Le poète amateur prolongeait son attente
Tenant entre ses doigts sa plume évanescente
Elle glisse à son rythme sur une page entrouverte
Partant sur les chemins de ses propres découvertes
Rendant luminescentes les zones les plus désertes
Choisissant ses mots doux sur bord de sa desserte
Lumière déclinante aux éclats de chandelle
Elle dépose en passant guirlande d'étincelles
Des effluves entêtantes au parfum de cannelle
Sur une feuille blanche devenue cicatricielle
Puis elle conclut d'un point la fin de son récit
Cherchant en relecture début de satisfecit
Insistant longuement sur intense déficit
Elle languit de ce jour où on lui dira merci.