Plaintive tourterelle (Dilatation sur Th. Gautier)

POÈME DE DILATATION sur Théophile GAUTIER

Plaintive, bien gracile et douce tourterelle,
Qui roucoules au rameau, endurante toujours,
Veux-tu bien me prêter, oiseau de paix, ton aile
Pour servir mes desseins, mes chagrins, mes amours ?

Comme toi, tourmenté, fidèle et pauvre amante,
Bien loin de mon repère et isolé ramier,
Je pleure en solitude et mon cœur se lamente,
Sans que mes sentiments ne pussent l’oublier.

Vole d’essor léger, et que ton doux pied rose
Sur l’arbre abandonné ou sur le vieille tour
Jamais dans ton trajet surtout ne se repose,
Car je languis, sais-tu, désespère d’amour.

Evite l’attirance, ô ma blanche colombe,
La halte projetée à l’ombre des palmiers,
Et tous ces nombreux toits où généreuse tombe
La neige habituelle aux cohues des ramiers.

Va droit sans t’arrêter au bord de sa fenêtre,
Près de ce fascinant et fier palais du roi,
Donne-lui, je te prie, cette pudique lettre,
Et pose sur son front deux beaux baisers pour moi.

Puis, sans trop t’attarder, et sur mon sein en flamme,
Qui ne peut, douloureux et honteux s’apaiser,
Reviens, je t’en supplie, en m’amenant son âme,
Reviens pour roucouler et pour te reposer.

ANDRÉ
_______________________

Théophile GAUTIER

PLAINTIVE TOURTERELLE (Poème original)

Plaintive tourterelle,
Qui roucoules toujours,
Veux-tu prêter ton aile
Pour servir mes amours !

Comme toi, pauvre amante,
Bien loin de mon ramier
Je pleure et me lamente
Sans pouvoir l'oublier.

Vole, et que ton pied rose
Sur l'arbre ou sur la tour
Jamais ne se repose,
Car je languis d'amour ;

Evite, ô ma colombe,
La halte des palmiers
Et tous les toits où tombe
La neige des ramiers.

Va droit sur sa fenêtre,
Près du palais du roi,
Donne-lui cette lettre
Et deux baisers pour moi.

Puis sur mon sein en flamme,
Qui ne peut s'apaiser,
Reviens, avec son âme,
Reviens te reposer.
___________________

Merci mon cher André pour cette belle dilation dont tu es passé maître depuis très longtemps et que mes faibles connaissances poétiques me privent de tutoyer cet exercice, comme bien d'autres du reste.

La lecture d'un si beau poème, revisité à la sauce Laugiéraine est un régal des yeux.

app

mon ami André, avec toutes mes amitie3

Messages : 3013 Date d'inscription : 14/10/2015 Age : 70 Localisation : LIMOUX

Superbe cette dilation André : c'est un exercice délicat où tu excelles, sans exagérer Je ne saurais faire mieux D'ailleurs, je n'essaie même pas, trop peur de dénaturer l'original
Merci pour cette plume qu'il me sied de lire André : ton talent est indéniable
Belle soirée
Gros bisous bis

Claude3240 a écrit:: Merci mon cher André pour cette belle dilation dont tu es passé maître depuis très longtemps et que mes faibles connaissances poétiques me privent de tutoyer cet exercice, comme bien d'autres du reste.

La lecture d'un si beau poème, revisité à la sauce Laugiéraine est un régal des yeux.

mon ami André, avec toutes mes

Bonjour CLAUDE,

Ces petits jeux, comme la fable-express, la condensation, la glose, le pastiche, ou encore les poèmes sur les antonymes ainsi que les patchworks poétiques, constituent de bien agréables fantaisies (ou facéties) par lesquelles on peut sortir des sentiers battus des thèmes conventionnels.

Je prends réellement du plaisir à les concocter car le travail est ludique et constitue un moment récréatif d'écriture. J'avoue que je suis tombé dans le "chaudron" et que je m'en sert comme d'une "potion magique" pour laisser libre cours à mon imagination.

Dans le cas présent de la "dilatation", il faut surtout conserver les premiers et derniers mots de chaque vers du poème d'origine. Ceci permet de conserver l'esprit de l'œuvre d'origine, tout en brodant sur chaque mètre.

Et puis, finalement, l'exercice n'est pas si compliqué qu'il peut y paraître. Il faut se lancer...

UN GRAND MERCI pour cet élogieux commentaire, Cher CLAUDE.

TOUTE MA CHALEUREUSE AMITIÉ.

Un plus long et plus intime poème où le chagrin se fait encore plus ressentir pour le lecteur !
Une bien joli dilatation !
bis

Lucienne MARTEL a écrit:: Superbe cette dilation André : c'est un exercice délicat où tu excelles, sans exagérer Je ne saurais faire mieux D'ailleurs, je n'essaie même pas, trop peur de dénaturer l'original
Merci pour cette plume qu'il me sied de lire André : ton talent est indéniable
Belle soirée
Gros bisous

Bonjour LUCIENNE,

Quand on aime, dit-on, la difficulté est moindre. Et c'est vrai que j'ai été séduit par ce poème délicat de Théophile GAUTIER qui m'a donné envie, par la beauté et les images envoûtantes développées dans ses vers, d'y apporter ma petite touche personnelle. Tes mots de gentillesse et d'appréciation me comblent, et je t'en suis INFINIMENT reconnaissant. Je pense avoir été respectueux de l'atmosphère de l'œuvre d'origine, tout en rendant hommage à cet auteur qui n'est pas connu, principalement, pour ses compositions poétiques, mais bien pour ses écrits en prose.

Je t'envoie de CHALEUREUX

Excellente journée.

CARPE DIEM et MILLE

Flamme a écrit:: Un plus long et plus intime poème où le chagrin se fait encore plus ressentir pour le lecteur !
Une bien joli dilatation !

Mes très sincères remerciements, FLAMME, pour ces impressions favorables (et qu'il est toujours agréable de lire), concernant mon petit exercice (un de plus), sur la dilatation. Même si, quelquefois, et pour certains vers, il y a quelque difficulté qui se présente pour conserver les mots d'origine et les faire cohabiter harmonieusement avec ceux "ajoutés", le plaisir est au rendez-vous, car ça reste très ludique.

J'aime bien toucher un peu à tout en ce qui concerne les formes et les genres de la poésie. On ne peut être parfait de partout, et c'est dans cet état d'esprit que je fais en sorte pour apporter le plus de soins possibles afin de rester dans une bonne moyenne. Ne serai-ce que pour pas décevoir tous mes Ami(e)s qui m'ont accordé leur confiance et leur sympathie.

MES PLUS CHALEUREUX en te souhaitant de passer une bien sereine journée.

CARPE DIEM

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