Promenade solitaire
Poète, écoutes-tu la tempête qui gronde ?
Tu voyages pensif aux cailloux du sentier
Le regard au lointain, songeur tu vagabondes
Chassant la sauterelle du bout de ton soulier.
Les cumulus volent au ciel qui s'assombrit
Et les bourgeons transis où la vie se féconde
Espèrent que demain l'hiver sera fini,
Apportant le repos à cette folle ronde
La fontaine vibre sous les doigts de la pluie
Qui dépose ses pleurs aux teintes irisées
Ricochets de douceur s'arrondissant sans bruit
Au rebord du bassin où les pies sont posées.
Les gros nuages gris glissent à la croisée
Troupe larmoyante pourchassée par le vent.
Dans la maison close flambe la cheminée
Offrant au silence de doux crépitements
Poète, écoutes-tu la tempête qui gronde ?