la tristesse d'une mère (défi de mots)

La tristesse d’une mère
Dans le SILENCE de son magnifique regard vert émeraude, j’aperçus énormément de COLERE et de rancœur. Certes, elles ne m’étaient pas adressées directement mais je pressentais un violent orage à venir. Ses grands cils noirs bellement recourbés ENCAGEAIENT de grosses LARMES retenues. Son petit nez retroussé FRISSONNAIT d’impatience et de rage aussi. Ses joues rougies par le fard pâlissaient sous une profonde émotion.  Sa jolie bouche bien ourlée, habituellement si souriante semblait navrée d’une immense douleur.  Sa tristesse n’avait d’égale que ce temps d’hiver pourri où il ne faisait que PLEUVOIR. Elle avait perdu l’allégresse et l’insouciance de la jeunesse. Son front un peu parcheminé par les soucis de la vie me paraissait encore fier et hautain. Pourtant, son ESPRIT partait à la DERIVE depuis qu’elle avait perdu son épagneul breton, là-haut sur la falaise rocheuse.  Elle aimait tellement s’y promener avec ce compagnon fidèle . Mais un jour sur le SENTIER menant au pic rocheux, il disparut de sa vue : elle était si absorbée par le panoramique qu’elle ne s’en aperçut pas tout de suite. Elle était restée en extase devant le superbe coucher de soleil sur l’océan à prendre des clichés en rafales. Ensuite, elle le chercha de partout, sur la falaise escarpée, sur les sentiers rocailleux, dans les quelques bosquets disséminées par-ci, par-là et même dans les nombreuses cavités surplombant  le précipice mais en vain. Et depuis, elle était livide et paralysée dans l’attente de son éventuel retour. Il était son seul ami et son confident de vie. Il lui avait offert dix ans de bonheur et d’amour partagés. Mais elle n’en voulut pas d’autre pour le remplacer : elle avait perdu le goût de vivre et j’étais démunie devant autant de détresse, à ne savoir que dire ni que faire. Alors je l’embrassais doucement, la prenant dans mes bras et nous pleurions ensemble. Elle était tout pour moi, ma petite mère adorée.
Lucienne le 10.02.2016