Sonnet tu m'as élu...

SONNET TU M'AS ÉLU...

Sonnet tu m’as élu au balcon des poètes,
M’accordant, bienveillant, les clefs de ton esprit ;
Me révélant ton souffle au sentiment compris
D’avoir franchi le seuil d’exigeantes conquêtes.

Au corset bien étroit de tes rimes coquettes,
L’écho parle à l’écho, et le mètre s’inscrit,
Deux fois se réfléchit au mouvement construit,
Pour former cet écrin aux syllabes parfaites.

De là tient ton génie : toute ta fonction.
Telle une architecture où l’implication
Doit griffer, cohérente, en fond et puis en style.

Si l’on souffre, parfois, de ton côté formel,
Cette gêne permet un envoi solennel
Pour conclure, brillant, au concetto* fertile.

*Pensée rare et raffinée.

ANDRÉ

Oui en effet André ce sont d’exigeantes conquêtes de faire de beaux vers comme le demande les sonnets.
On peut parler d'écrin, de bijou quand on a réussi.
Je crois que tu as, maintenant pas mal de réussite, cher André !!! sourir

Messages : 3013 Date d'inscription : 14/10/2015 Age : 70 Localisation : LIMOUX

Bel hommage que tu te rends à toi-même parce que tu excelles dans ces sonnets tous plus beaux les uns que les autres
Cette forme de poésie est très capricieuse, elle ne souffre pas d'un pied de travers ou d'une rime à peu près. J'en sais quelque chose pour l'affectionner mais je n'arrive pas à ta cheville tant ta plume est est superbe pour ce genre d'exercice. Mais à force de patience et de ténacité, il n'aura plus de secret pour moi surtout avec ces conseils si précieux. Bravo et merci beaucoup pour ce poème explicatif superbement tourné avec toujours des mots bien choisis bibi2

J'ai longtemps été réfractaire au classique mais j'avoue aujourd'hui que sa sonorité est unique et contraint à un travail de vocabulaire excellent pour nos pauvres neurones de poète. bisounours

Flamme a écrit:: Oui en effet André ce sont d’exigeantes conquêtes de faire de beaux vers comme le demande les sonnets.
On peut parler d'écrin, de bijou quand on a réussi.
Je crois que tu as, maintenant pas mal de réussite, cher André !!!

Bonsoir FLAMME,

C'est un fait incontestable : qui dit forme brève implique une écriture spécifique, une écriture de la brièveté, qui use de moyens particuliers pour essayer de dire beaucoup en peu de mots. Autrement dit, une écriture de la "densité", mais aussi, en l'occurrence, de la "surprise" qui doit tenir dans l'importance du quatorzième vers, appelé la "pointe". On peut effectivement pratiquer une réduction du sonnet ; mais pour qu'il préserve son "âme" de sonnet, il faut se garder d'en user de la sorte, ne serait-ce que parce que le système de rimes ainsi pensé aboutit à lier intimement quatrains et tercets, ce qui n'est pas dans l'esprit de la "forme". Je pense que l'habitude doit être prise de penser les six derniers vers non comme un ensemble uni de six vers, mais comme deux tercets, la forme se caractérisant par l'ambiguïté de deux strophes identiques en volume, mais fonctionnant de manière différenciée.

Pour certains poètes, le sonnet est un poème qui n'offre pas suffisamment d'espace. En partant de ce constat, nombre de mes poèmes bucoliques dans lesquels il devient indispensable d'exprimer "un ressenti", en amenant progressivement le lecteur dans cette "peinture des décors" que j'expose, ne sont pas commis en sonnets mais en poèmes de six à dix quatrains.

MERCI pour ton appréciation, Chère FLAMME.

Avec MA PLUS CHALEUREUSE ET SINCÈRE AMITIÉ

CARPE DIEM

Lucienne MARTEL a écrit:: Bel hommage que tu te rends à toi-même parce que tu excelles dans ces sonnets tous plus beaux les uns que les autres
Cette forme de poésie est très capricieuse, elle ne souffre pas d'un pied de travers ou d'une rime à peu près. J'en sais quelque chose pour l'affectionner mais je n'arrive pas à ta cheville tant ta plume est superbe pour ce genre d'exercice. Mais à force de patience et de ténacité, il n'aura plus de secret pour moi surtout avec ces conseils si précieux. Bravo et merci beaucoup pour ce poème explicatif superbement tourné avec toujours des mots bien choisis

Bonsoir LUCIENNE,

C'est un hommage que je rends à TOUS les Poètes qui abordent, un jour ou l'autre, cette forme assez contraignante et entrent ainsi dans ce petit aréopage d'écrivains qui ont décidé de l'aimer et de le "dompter".

Je sais que tu ADORES, toi aussi, cette forme d'écriture. Je peux rte dire que j'en ai "bavé", lors de mes premiers essais dans sa composition. Aussi, et j'en profite de mon message, pour faire savoir à tous mes Amis du forum, que je suis à leur disposition, dans la mesure de mes connaissances, pour les aider à maîtriser les arcanes de ce "roi des poèmes".

Bien souvent, ce sont les diérèses et les synérèses qui posent problème dans l'écriture du sonnet (qui se doit d'être parfait sur le fond et dans la forme). Comme j'ai galéré, et que je comprends les points de doute que certains d'entre nous peuvent rencontrer dans la réalisation d'un sonnet, c'est avec plaisir que je suis à la disposition de chacun, avec humilité, pour quelque renseignement que ce soit.

Je tiens, par ailleurs, à signaler que nous avons sur le forum d'excellents poètes rompus aux difficultés du sonnet, et que FRIPOU, FLAMME et ALAIN ont les capacité requises pour vous aider dans votre travail de perfectionnement.

UN GRAND pour ta reconnaissance, Chère LUCIENNE, ainsi que pour tes commentaires toujours très attachants.

fripou a écrit:: J'ai longtemps été réfractaire au classique mais j'avoue aujourd'hui que sa sonorité est unique et contraint à un travail de vocabulaire excellent pour nos pauvres neurones de poète.

Bonsoir FRIPOU,

Et je suis TRÈS HEUREUX pour toi, car tu es l'exemple même de ce que la volonté et l'amour inconditionnel pour cette forme de poésie peut conduire à devenir une poétesse émérite dans le "cercle très fermé" du sonnet. je l'ai élu au "Parnasse de mon cœur". Ce qui m'intéresse dans sa conception, ce sont davantage les "codes" et la plasticité que le côté purement technique et strict au niveau de la règle. En effet, le sonnet présente une structure où deux systèmes de vers, l'un "majeur" et l'autre "mineur" se tiennent en équilibre, grâce à un changement sensible tout à la fois du "climat", de l'émotion" et de "l'idée" qui les distinguent, qui les opposent et les font se compléter (ou dialoguer) entre eux. On pourrait, en extrapolant, et pour imager le système, comparer le sonnet à une balançoire de jardin pour illustrer cet équilibre instable caractérisant le jeu formel du sonnet. On ne "bascule" effectivement des quatrains aux tercets que parce que les uns réussissent grâce à leur densité, à "peser" autant que les autres, et parce que les deux systèmes dissymétriques se servent ainsi de faire-valoir réciproques. Il met un accent particulièrement laudatif sur la cohérence de sa structure. C'est sans doute pour ces raisons que le sonnet a pu résister à de nombreux remaniements et durer, jusqu'à nous, depuis plus de 700 ans. C'est en cela que je l'aime, aussi.

MILLE et douce soirée, FRIPOU.

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