Je ne m’aime pas suffisamment pour supporter la vie qui m’entoure.
Je ne suis indispensable pour personne, je ne fais qu’ennuyer le monde.
Je ne sers à rien.
Les sentiments que j’émane sont contraires à ceux que je ressens.
Vivre pour ceux que l’on aime, c’est bien …
mais être ignorée ou même détestée par eux, c’est trop.
Alors à quoi bon vivre ? Pour qui ? Pour quoi ?
Je n’ai fait de ma vie qu’un échec.
J’ai un triste passé et je ne veux pas d’un avenir qui lui ressemble.
Il ne me reste rien pour vivre. Je me frappe par autodestruction.
Pour décharger en moi cette révolte qui, si je ne la laisse pas éclater,
Si je l’emprisonne en moi, me conduira au suicide. Ce suicide qui me hante,
Qui me repousse sans cesse quand je pense à ceux que j’aime,
puis vient me tendre ses bras libérateurs.
Est-ce illusion que penser que quelqu’un m’aime ?
Qui ? Pourrait souffrir de ma perte ?
Espèce d’abrutie que je suis ! Ignorer tout ; voilà ce que je dois faire.
Mais ignorer, c’est ne plus aimer.
Et ne plus aimer, et bien c’est arrêter de vivre.
Après tout, moralement, je suis déjà morte… alors …
Seul mon cœur tient encore le coup et c’est lui qui me fait le plus mal.
C’est lui qu’il me faut tuer …
Je suis devenue un automate, un automate qui souffre… Il faut être fort pour supporter…
J’ai été forte jusqu’à présent… ça me fait une belle jambe !
Tout cela pour faire c hier mon monde ! Je ferais mieux de me descendre en sous-sol.
Ce serait une libération pour tous.
« Elle me fait chier ! » Pourquoi cette phrase résonne si fort dans ma tête ?
Ma tête ? J’en ai marre de ma tête ! Elle est trop lourde et trop moche ma tête !
Et en plus, elle est c on et elle emmerde le monde ma tête !
On ferait mieux de me la couper et l’affaire serait classée !
Mais comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même,
Alors à toi de jouer ma poulette ! et si tu veux du courage,
alors ne pense plus qu’à ta tête qui t’emm erde et oublie le reste !
A quoi bon croire, à quoi bon rêver, à quoi bon lutter ?
La vie n’est que mensonges, une gigantesque pièce théâtrale
dont je ne serai plus l’actrice.
Mon cœur cessera bientôt de battre.
C’est maintenant je vais le tuer !
J’avais seulement besoin d’amour,
juste un bonjour.
Je partirai donc sans dire adieu !
(1984)
Hello ! je suis toujours là et ne le regrette pas !