Balade provençaleTout au bout du chemin qui musarde en campagne
Entre les pins chantants, le thym, le serpolet,
Sur l'éperon rocheux qui se voudrait montagne,
Où les maisons se lovent à l'ombre du clocher.
Dans la douce chaleur, estivale journée,
Elles s'éveillent matin, ouvrent leurs bleus volets,
La fontaine gazouille une chanson profonde
S'écoulant d'un triton né d'une pierre blonde.
Sous ses vieux platanes, jolie place ombragée
S'anime doucement, montent des bruits légers.
S'installent discrètement deux papets tout fripés,
Santons tout droit sortis de la crèche animée.
La tour sarrasine, juchée sur son rocher,
Veille le bel enfant, blotti là à son pied.
Courant sur l'horizon une vague bleutée,
Exhale la lavande en ondes parfumées.
Et dans les herbes folles, dans la blondeur des blés
Les grillons, les criquets, en concert pour l'été,
Se marient pour un temps à l'accent des ruelles,
Et donnent à nos coeurs, un sourire et des ailes.