LE PERE CHOMEUR...ON FAIT QUOI...ON CASSE ?....

                            RIDEAU, MANUEL...ON FERME !

Et dans ce grand hangar, vide, et sonnant le creux,
Manuel s'écria : » Les patrons sont des gueux ».
A quarante ans passés, ce brave homme, au chômage,
Ne comprenait plus rien à ce nouveau virage.

Ils étaient bien deux cents, au début, dans l'usine,
Ce n'était pas le luxe, mais on gagnait sa vie ;
Et le chiffre d'affaire augmentait, sans souci.
Et puis, un repreneur, un anglais d'origine,

Décida de réduire le nombre d'employés,
Et de freiner le rythme de productivité.
Pour muter les machines...mais sans les ouvriers,
En Chine, où les salaires ne sont que la moitié.

Le capital commande, n'est pas « robot » qui veut ;
On remplace les gus, Car cela produit mieux.
Les formations se suivent, ne font pas des heureux,
Les primes disparaissent, on encaisse bien peu.

Et petit à petit, ON pousse, ON sélectionne.
ON garde une poignée, la poignée n'est plus bonne...
Il faut des « érudits », il faut changer de zone,
« Dézoner » disent-ils, les pouvoirs qui déconnent.

Les grèves se succèdent, ON vire les anciens,
Sur des « arrangements », des retraites minables ;
Que la peur fait signer par des pressions notables.
La solidarité n'est plus qu'un mot si vain.

Et l'usine s'arrête, sur un plan défaitiste.
Les machines s'en vont pour un nouvel ailleurs,
Les clameurs se sont tues, on devient des chômeurs.
A quarante cinq ans, le social nous « assiste ».

Même plus d'amour-propre, l'ouvrier est vaincu.
Le capital est fort, les syndicats foutus ;
Les enfants font la gueule, vacanciers dans les rues,
Mille neuf cent trente six n'est qu'un "Roman vécu"...

Manuel, Manuel, tu n'es pas un cerveau,
Et la "reconnaissance" n'existe plus. Rideau !

Reconnaissance !!! Un mot tabou désormais.
L'employé ou l'ouvrier ne sont plus là que pour fabriquer du fric, du chiffre. Qu'ils soient embauchés d'hier ou d'aujourd'hui on se fout de leur identité, de leurs compétences... Du chiffre, du chiffre... et quand ils n'en font plus assez, qu'ils demandent à gagner un peu plus au détriment de ces pauvres actionnaires surfriqués... allez zou la porte c'est là et les indemnités des nèfles.
On vit dans une société qui se déshumanise à vitesse grand V.
On n'est déjà quasi rien quand on travaille mais quand on se retrouve retraité ou au chomdu, c'est pire encore, l'inutilité est plus repérable encore... Pfff... Saleté de monde.
Des car c'est tout ce qui nous reste.

Combien le travail est fragile de nos jours !!!
L'ancienneté ne compte plus guère, il n'y a que la production qui est importante, par qui par quoi, si les machines peuvent travailler jour et nuit c'est encore mieux, et il faut de l'argent... la société en bourses pour avoir des actionnaires et pour les rendre heureux, virons les ouvriers pour en gagner plus, et tant pis si l'on met dehors des pères de famille des gars de 50 ans qui ne trouveront plus rien, des femmes qui avaient quelques années à faire pour avoir une petite retraite.
Ils devront vendre la maison et la famille dehors va devoir s'éparpiller pour survivre.
Oui Momo, le travail enlève le pain de la bouche quand l'argent est le maitre !
Seule solution, être son patron, mais tout le monde ne peut pas....il faut savoir gérer et faire attention, se priver des années et avoir de la chance, ne pas être exigeant et accepter  de nombreux sacrifices !
Les fils à papa ne réussissent guère mieux, souvent de gros fainéants... tout tombe sans travail dans l'assiette. Le sérieux est indispensable...et si l'on est honnête on ne sera pas les premiers, mais avoir une conscience est le plus important pour certains, ce sont les cas rares... mais il y en a.
Un poème qui raconte le lot de tant de travailleurs qui perdent leur boulot ! C'est terrible !
Bien vu Momo dur dur !

On n'est déjà quasi rien quand on travaille mais quand on se retrouve retraité ou au chomdu, c'est pire encore, l'inutilité est plus repérable encore... Pfff... Saleté de monde.

Oui, ma Chattoune. Saleté de monde où le respect d un homme integre et consciencieux n existe plus. Un siecle où tout devient violence pour vivre...ECOEURANT ! Merci d être passée, ma grande....Bises

Ils devront vendre la maison et la famille dehors va devoir s'éparpiller pour survivre.
Oui Momo, le travail enlève le pain de la bouche quand l'argent est le maitre !Sacrée Flamme qui developpe au maximum le " message " que je voulais passer. Inutile d appuyer mon opinion, car tu as tout pigé dans cette vie où il faut lutter pour nourrir tous les BECS ouverts en permanence à la maison...Bises et merci, amie chere....

Oui, la reconnaissance n'existe plus... mais n'est-ce pas la plus déplorable attitude qui nous poussera dans cette catégorie révolutionnaire, un jour, quand nous aurons compris que l'essentiel est étouffé par le superflu et qu'il est temps de réintroduire les véritables valeurs établies dans toute société./ Plus longtemps on est soumis et muet, plus la révolte à des chances de jaillir subitement, arrogante et revendicatrice, Cher MOMO. Je l'espère, mais ce ne sera pas sans dégâts collatéraux...

Vois tu, Andre, moi qui fut soixante huitard et matraqué en occupation d usine, je suis sur que l ouvrier va un jour prochain, reprendre les paves de la rue pour defendre son beef et les siens......et bien des degats COLLATERAUX vont etre commis...Le français est docile et prudent, mais aujourd hui, il en a ras le bol....Bise et merci, ami talentueux...