Une brume au ton de nacre recouvre la campagne
Jetant manteau opaque sur le jour endormi
Une blancheur opaline qui soudain accompagne
La chute de gouttes blêmes pleurant leur agonie
Le lointain se devine, il n'est plus qu'apparence
Seules quelques ombres vibrent dans ce jour onirique
Silhouettes noyées dans cette indifférence
Les arbres paraissent squelettes aux branches faméliques
Puis c'est Phoébus qui perce dans cet horizon bas
Transperçant les nuages il distille ses ors
Pour ne point éveiller ce matin encore las
Avec parcimonie il éclaire le décor
Tout l'horizon se teinte de lueurs d'éphémère
Les ombres prennent vie, redeviennent réelles
Effaçant sans un bruit les traces du mystère
La grisaille se peint de couleurs d'aquarelle.