pierrot-lunaire
Messages : 427 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 72 Localisation : Ile de France
| Sujet: LA REGLE DU "E MUET" Dim 8 Fév - 18:36 | |
| A vrai dire, beaucoup de poètes ont du mal à comprendre la «règle du e muet». Si on y regarde de plus près, c’est moins compliqué qu’il n’y paraît. Il y a trois cas de figures à considérer :
1. En finale, les terminaisons -e, -es, -ent (avec le son du e muet) sont des rimes féminines qui ne se prononcent pas. Les terminaisons -aient et -oient de l’imparfait et du conditionnel sont sonores et sont de ce fait des rimes masculines. On ne les emploie guère que dans les distiques car ce sont des rimes «lourdes». Si -ent se prononce an comme dans vraiment ou souvent, il s’agit d’une rime masculine. Deux mots peuvent s’écrire de la même manière mais ne pas avoir le même son. Dans les poules du couvent couvent, le premier couvan est une rime masculine, le second couve est une rime féminine.
2. A l’intérieur du vers, on peut trouver un e muet devant une consonne, à condition que la lettre qui précède le e muet soit une consonne. Si la lettre qui précède est une voyelle, il faut que le mot suivant commence par une voyelle. Par exemple, on admettra une belle maison mais non une jolie maison, on admettra une belle auto et une jolie auto. En ce qui concerne le h, la règle précédente s’applique en fonction de l’aspiration ou non de ce h. Il faut savoir qu’en prosodie classique, tout H initial d’un nom propre ou d’un prénom est systématiquement aspiré mais cette règle est peu suivie et on trouve la belle Hélène prononcé belélène alors que belleu Hélène serait logique. De ce fait, le roi Henri n’est pas un hiatus. A vrai dire, personne ne s’entend pour le h. Certains le voient comme une consonne donc l’hiatus n’existe pas, d’autres considèrent le h comme une lettre muette et notent l’hiatus. Jean de la Fontaine met tout le monde d’accord en écrivant A ces mots on cria haro sur le baudet ou les deux a font une voyelle longue.
3. A l’hémistiche, c'est-à-dire après la sixième syllabe (ou après la cinquième dans les décasyllabes), la règle change car si cette sixième syllabe finit par un e muet précédé d’une voyelle ou d’une consonne, il faut impérativement que la septième syllabe commence par une voyelle. Autrement dit, pour simplifier, si la septième syllabe commence par une consonne, on ne trouvera point de e muet à la sixième syllabe. On admet la terminaison verbale -ent devant une consonne à l’hémistiche (ou à l’intérieur du vers) dans les verbes monosyllabiques ils croient, ils voient, ils rient, ils crient, etc. Le verbe lier fait exception).
Voilà, j’espère que ces quelques explications pourront servir à tout rimeur désireux de servir au mieux Dame Poésie. Pas d’affolement, il faut considérer que ces règles sont logiques et qu’avec un peu d’entraînement, on ne les consulte même plus.
Dernière édition par pierrot-lunaire le Lun 9 Fév - 4:40, édité 1 fois | |
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fripou Admin
Messages : 3365 Date d'inscription : 17/10/2010 Age : 60 Localisation : Gironde
| Sujet: Re: LA REGLE DU "E MUET" Dim 8 Fév - 19:06 | |
| pour ces explications que nous allons prendre le temps d'étudier dans le détail. Belle soirée. | |
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Flamme Admin
Messages : 5250 Date d'inscription : 04/01/2011 Age : 77 Localisation : Près Bordeaux
| Sujet: Re: LA REGLE DU "E MUET" Dim 8 Fév - 22:52 | |
| Merci Pierrot, on va essayer de bien faire selon les règles... | |
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| Sujet: Re: LA REGLE DU "E MUET" | |
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