Stances d’un cœur délaissé
Comme un ramier dont la flèche faucha l’aile
Sous le vieux cep languissant
Gémit au souvenir de sa belle tourterelle
Partie au soir jaunissant
Mon cœur, vieux couscoussier mis hors vaisselle
Que la servante rejette en passant
Aux branches du vert olivier s’attelle
En un flot de sanglots, se noie en pensant
En ses mille trous le vent au lugubre refrain
Psalmodie l’émouvant thrène
Le tonnerre, éclatant en coups d’airain
Fait tressaillir sa mine vaine
La pluie en fraîche et molle dentelle
Lui panse les flancs fendus
Et ses bras pendants, vibrant en violoncelle
Vers le feuillage dru se sont tendus
Il rêve des nuits où sa reine au rire divin
Roulait en chantant la fine graine,
Auprès d’elle, les belles aux cheveux de lin,
Émaillaient le blanc haïk de laine
Luthoriental Le 01/04/2016