Sevré d'humanité, un pauvre souvenir
Égrène ses printemps dans l'eau qui les reflète.
Les marées de sa mer n'ont plus l'âme poète
Ses vers se sont noyés, loin de tout avenir.
Les pas de ses sentiers n'ont pas su rajeunir
Et les bois des forêts y ont perdu la tête
Enlacés par le vent au cœur de la tempête
Dans l'horizon blafard quêtant un devenir.
Là, sans se retourner, sans faire marche arrière
La mémoire du temps a sauté la barrière
Qui racontait l'hier aux survivants du jour.
Elle s'est endormie aux lueurs du silence
Dans ce monde apatride aux ailleurs sans séjour
Où les yeux des enfants s'aveuglent d'innocence.