DANS UN GRAND VENT D'OISEAUX
Et je regarde seule, au sommet de la dune
Le soleil qui s'éteint doucement à la brune.
Disque d'or descendant lentement sur les flots
Leur donnant des reflets de mouvants oripeaux.
En ombre chinoise sur le cercle brillant,
Se dessine un grand V, comme porté par le vent.
Pour un ailleurs serein, vol d'oiseaux en partance,
Battent les blanches ailes et rythment en cadence.
Il monte dans le ciel, souple, silencieux
S'approchant du soleil à se fondre les yeux,
Puis soudain disparaît au lointain horizon
Ne laissant sur l'onde que quelques blancs moutons.
Avec lui tout là-haut, la nuit sombre s'est posée,
Les étoiles s'allument et frissonnent étonnées,
De ce souffle invitant à danser dans l'écho
Soulevé dans la nuit par ce grand Vent d'oiseaux.