Belle poésie ma chère Annie...
Ton poème me touche beaucoup, j'ai vécu derrière le mur de juillet 1986 à juillet 1989.
L'Ambassade m'a installée dans un appartement de la Leipsiger Strasse avec vue sur le mur blanc illuminé la nuit, avec les miradors. J'ai quitté cette ville peu avant sa chute. Les amis m'ont appelée au Burundi pour me dire leur joie. J'y suis retournée en 1990 ramasser quelques morceaux du mur.
Drôle de ville
????????????
La nuit tombe doucement sur la ville,
Tout semble calme et tranquille…
Seule, l’âme baignée de langueur,
Je respire du soir la sereine douceur…
En face, alors que tout s’endort,,
Veille la sentinelle en son mirador.
Par-delà le parc où la verdure abonde,
Un morceau du MUR, blanc de honte
M’apparaît au loin, me rappelant
Que la Liberté n’est pas de tous les camps…
En face, tout reste bien illuminé,
Pour mieux surveiller ceux qui veulent s’évader.
Drôle de ville, coupée par moitié…
D’une part, un semblant de sécurité,
Là-bas, richesse étalée, comme pour narguer
L’autre moitié plus pauvre d’aspect….
Drôle de situation, impalpable carcan,
Autre monde étrange, autres temps…
Je n’ai rien compris, ni saisi le pourquoi…
Faut-il approfondir ou bien en rester là ?
L’avenir sans doute nous l’apprendra
Je choisis de ne voir que le positif,
Oublier un peu l’autre monde agressif
Duquel j’ai fui, car tout n’est pas rose.
Par ci, par là, trop de bombinettes explosent
Moi aussi j’aurais fatalement éclaté,
De ma substance, totalement vidée !
Ici, paradoxalement, je trouve la paix
Premiers pas sur la route de Ma Liberté.
Pourtant, à tant de Bien je renonce
Et la nostalgie me chatouille et me ronge..
Sans doute suis-je morte… un peu
Pour ressusciter, pour revivre mieux !
Comme les chats, aurais-je sept vies ?
La bonne aubaine ! Sûr, je la saisis !
Marie-Claire
22/07/1986