En panne au milieu de nulle part, j’entends la mer proche harceler les falaises.
La pénombre emmitoufle cette terre oubliée du vent.
Est-ce le soleil couchant ? Est-ce le soleil levant ?
Où penche le soleil ? À l’est ou à l’ouest ?
Je suis seule avec mes pas. mes pensées font rougir le flot lourd de la mer.
Dans ce gouffre ou git déjà ma mémoire, je me sens glisser.
Dans cet abîme où la raison vole en éclats, je me sens sombrer.
Les gouttes perdues d’un orage lointain font frémir le sol brulant.
Tête en l’air, je gobe la pluie chaude du crépuscule qui crache son dernier rayon.
Sur le fleuve des amours mon esprit s’enfuit à la pêche aux souvenirs.
Les feux de l’aurore sont encore endormis ; alors le ciel met les étoiles à portée de ma main.
Mais comment dénicher un souvenir parmi tant d’étoiles ?
Le temps invisible glisse sur moi et me donne l’impression de n’avoir pour avenir que l’instant même.