Les "têtes" de l'art poétique

"Le malheur m'a jeté dans et j'ai trouvé l'axe;"
Quelle modernité dans ce bris de syntaxe!
Commente le benêt, incapable de voir,
Que s'il l'avait brisée, c'était sans le savoir.

"Nous sommes en novembre et les jours raccourcissent,"
"Remarque pénétrante" opine le jocrisse;
Le Trisottin en joie ainsi encouragé
A cru bon d'ajouter qu'en juin ils allongeaient.

"Je t'aime comme un fou..."; tiens voilà l'hyperbole;
Et elle est si usée qu'on lui voit les guiboles.
"Quelle force a le verbe;" écrit le plumitif;
"Non, note le suivant: Fou est un substantif."

"Je t'aimerais toujours..." Pourquoi avec un s?
Quand on aime toujours, c'est qu'on aime sans cesse;
"l'orthographe est correct" décrète un "correcteur";
Qui note: "J'ai aimer se superbe hauteur."

"Et le jour finissait, quand la nuit est venue."
Je dis au dernier mot :"Vous étiez attendu."
Je réponds à un sot m'écrivant: "Pauvre inculte!"
"Et vous pauvre, monsieur, tel le denier du culte;"

"Tes cheveux blonds..." Aux champs il y a le blé qui lève!
"Tes yeux bleus..." Attention! l'azur prend la relève!
"Ton parfum capiteux embaumant la..."; "Armande!
Avignon n'est pas loin, car ça sent la lavande."

"Elle avait le teint frais à l'instar d'une rose..."
Je joue à dix contre un que la rime est "éclose".
"Hélas avec le temps la rose s'est..."; "René!
Je joue à cent contre un que la suite est "fanée".

"Tes cheveux blancs d'argent..."; je note sans débattre:
c'est comme la couleur du cheval d'Henri IV.
"Et ton teint blanc...";"Encor?" mais répond un pédant:
"Allusion à Ariel; qui rend plus blanc que blanc."

"Elle est l'eau et le feu et la glace et la braise..."
Un critique béat: "O la belle antithèse:
Et pourtant j'en ai lu beaucoup, car suis âgé."
Oui, comme l'antithèse, il était usagé.

"O,ô,ô,ô,ô,ô,"; " Génial, dit le critique;
O,ô,ô,ô,ô,ô, quelle extase lyrique!"
Je lui réponds: "Monsieur, mais vous vous fourvoyez:
Le poète en question, il est en train de chier."

"Ha!ha!ha!ha!ha!ha! quel sublime message!"
Pontifie un zoïle au déclin de son âge.
Ah! Comme il traduit bien l'accès de bonne humeur."
Je lui réponds: "Mais non, il est chez le docteur!"

Tiens! un alexandrin, mais de treize syllabes;
Je note, consciencieux: il y en a une en rabe.
Le rimailleur furieux me traite de cocu.
Vexé, le pied en trop, je le lui mets au cul.

"Ah! je t'aime hélas!"; j'ai déjà lu ces spasmes;
Mais poème d'amour, ici, c'est pléonasme;
En fait, j'avais raison: Mirliton s'est plagié;
Car le poème est là; seul le titre a changé.

Poètes, dans mes mots ne voyez nul blasphème;
Car je me moque autant de vous que de moi-même;
Ma Muse préférée a pour nom Dérision;
Et ma devise tient en un mot; c'est :Rions!

Je partage pleinement ta devise; dérision (auto) et rires voila un programme comme je les aime. Cela fait du bien de saluer ces rimes tapissées de jeux de mots et d'hilarité.

Combien de dialogues sourds entre poètes qui savent mieux que les autres... Ah...l’orgueil mal placé, de toute façon il l'est toujours.
Certains, veulent montrer leur savoir, que de quiproquos, et jeu de mots que tu as pu sortir de ces rigolos !
Les poèmes ne les touchent pas, mais ils ne te loupent pas sur les 13 pieds, ou le e à l'hémistiche... le fond est trop profond mais la forme les met en forme pour te le faire remarquer !
On se demande parfois si le lecteur lit le poème ou s'arrête à un quatrain...il faut tout révéler en 2, 3 vers au plus car le temps presse pour passer sur le sien et voir si les coms sont de bon aloi et si on a su honorer leur savoir !
Bof, l'humain est ainsi fait et heureux ceux qui savent profiter de jolis vers donnant de l'émotion et respecter les poèmes qui savent nous faire rire ou pleurer, mais surtout nous toucher !
Je pense que sur ce forum, on s'attarde pour répondre comme il faut et l'on sait respecter les poèmes de nos excellents poètes.

Tu sais nous faire rire Jacky, bien souvent, par d'énormes vérités et tu sais aussi nous donner tes sentiments avec beaucoup d'émotion...mince je n'ai pas regardé les 11 pieds ou 13 dans ton écrit ! Va falloir y remédier pour t'envoyer une ou deux critiques

Voilà un homme sérieux qui ne se prend pas au sérieux...

Le prêche vient par l'exemple...alors bravo
Tonin

 

Tes Têtes de l'Art sont à déguster sans modération!

J'adore!
Merci Isangrin!

Bellysa

Ah c'est malin, quoi donc que ja vas pouvoir écrire
Qui ne passera pas sitôt au crible de tes délires ?
Ben, rien qu'une chose très banale, Ami'Zangrin :
C'est grâce à toi si je suis ici, merci Parrain...

Je suis très heureuse de te retrouver chez Fripou
J'avais gardé ton mail avec cette adresse, ocazou...

bisous