Le constellé*
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Je suis tel cet hébreux, trop souvent opprimé
Sorti de son ghetto mais sans la moindre envie,
Comme un astre jauni dans un ciel dégommé
Lorgnant le soleil noir, briller d'un feu sans vie.
A peine enseveli et déjà exhumé,
Là, je faisais le mort par instinct de survie,
Pour mieux saisir le vif qui m'avait consumé
Délire en ce délit ma fin inassouvie.
Je suis le noble ami d'un Jean de Floressas,
Poudroyant ses œillets cendrés d'obsidienne,
Pour convier le soir à souper Melpomène.
Ô si j'ai traversé par deux fois l'Eurotas,
Sans rencontrer Vénus, Léda, Daphné, Hélène
Aussi veuf qu'un Orphée, un baiser me gangrène.
Le mardi 11 décembre 2018
Nathan Erdrek
*d'après El Desdichado de Gérard de Nerval