un peu de loufoque pour rire un peu, car on en a bien besoin!
Vieillir mon Dieu ! Quelle misère !
J’ai la goutte au nez et au pied ;
C’est jour de deuil pour mes viscères ;
Mon foi a perdu sa moitié.
J’ai le cœur lourd non de tristesse
Mais du poids du cholestérol ;
J’ai des rides jusques aux fesses,
Je suis raide comme Guignol.
Comme un crabe je déambule ;
Car ma raie n’est plus au milieu ;
Je boite bas d’un testicule,
Lorsque je rampe sur mon pieu .
Mon grand mât est en plein naufrage ;
Et j’ai les dents en escalier ;
Molaires au premier étage
Et canines sur le palier.
J’ai le fessier en cul-de-poule ;
Et je me sers pour m’éclairer
De mes panards couverts d’ampoules
Ma femme n’ a rien à branler.
Mou de l’arbre et dur de la feuille,
Je ne tends et n’entends plus rien
Ma bonne m’a tapé dans l’œil ;
Seul mon œdème s’enfle bien.
J’ai le dos en voûte romane
Comme un chercheur de champignons ;
Mes proches parlent à un crâne
Qui est frisé comme un rognon.
J’ai le larynx dans l’œsophage ;
Alors je mange sans un mot ;
Et pour demander le fromage
Je mets mes pieds sur le plateau .
M’oubliant, j’ai des slips en verre,
Des boutonnières sans boutons ;
Et des boutons sans boutonnière
De l’occiput jusqu’au menton.
On me dit marteau et enclume ;
Je confonds mon broc et ma bru ;
Je suis beau à titre posthume,
Je suis veuf et me crois cocu .
J’ai le moral dans les chaussettes
Et je suis mal dans mes baskets ;
Je ne sais plus où j’ai la tête
Sauf quand je heurte le buffet.
Je n’ai plus de poils ni de plume,
Alors j’écris avec le nez ;
C’est charmant lorsque j’ai un rhume
Car je décore mes sonnets.