André Laugier
Messages : 7157 Date d'inscription : 25/01/2015 Age : 82 Localisation : Marseille
| Sujet: Dans ce jardin antique (Enter-poétique) sur V. Hugo Lun 8 Jan - 19:19 | |
| Dans le cadre des jeux poétiques et des exercices de style, je vous propose une application que je pense avoir imaginée, sous toute réserve toutefois, et que j'ai intitulée "L'enter-poétique" (qui signifie "ajouter", greffer).
À partir d'un poème original composé en alexandrins, on conserve le premier hémistiche sans rien changer, et on imagine les six syllabes suivantes, pour le second hémistiche. Puis, au second vers, on commence par le second hémistiche original du premier vers, auquel on ajoute une suite à la place de celui de l'auteur. Et ainsi de suite, jusqu'à la fin du poème.
Plus qu'une longue et fastidieuse explication, le poème original de Victor HUGO, intitulé "Dans ce jardin antique", et mon application, juste en dessous, vous permettront de comprendre immédiatement le principe de cet exercice de style.
Particularité : en lisant simplement les seuls premiers hémistiches de gauche de cet exercice de style, le poème original réapparait. Victor HUGO (Poème original)
DANS CE JARDIN ANTIQUE…
Dans ce jardin antique où les grandes allées Passent sous les tilleuls si chastes, si voilées Que toute fleur qui s'ouvre y semble un encensoir, Où, marquant tous ses pas de l'aube jusqu'au soir, L'heure met tour à tour dans les vases de marbre Les rayons du soleil et les ombres de l'arbre, Anges, vous le savez, oh ! comme avec amour, Rêveur, je regardais dans la clarté du jour Jouer l'oiseau qui vole et la branche qui plie, Et de quels doux pensers mon âme était remplie, Tandis que l'humble enfant dont je baise le front, Avec son pas joyeux pressant mon pas moins prompt, Marchait en m'entraînant vers la grotte où le lierre Met une barbe verte au vieux fleuve de pierre !
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DANS CE JARDIN ANTIQUE…
« Enter-poétique » sur le poème de Victor HUGO
Dans ce jardin antique où fleure le bien-être, Où les grandes allées attardant le regard Passent sous les tilleuls notoires qui font naître Si chastes, si voilées l’orient de leur fard, Que toute fleur qui s’ouvre, offrande à la nature, Y semble un encensoir louangé par les dieux, Où, marquant tous ses pas de divine parure, De l’aube jusqu’au soir, dans l’aspect radieux, L’heure met tout à tour, en habit de lumière, Dans les vases de marbre enchâssant son sablier, Les rayons du soleil sur la rose trémière Et les ombres de l’arbre au tempo familier. Anges, vous le savez, connaissant ma pensée, Oh ! comme avec amour et admiration, Rêveur, je regardais, la raison caressée, Dans la clarté du jour avec émotion Jouer l’oiseau qui vole en pépiant, gracile, Et la branche qui plie avec plasticité. Et de quels doux pensers, perception docile, Mon âme était remplie avec exquisité. Tandis que l’humble enfant, superbe d’innocence, Dont je baise le front juvénile et soyeux, Avec son pas hardi rempli de confiance, Pressant mon pas moins prompt, aussi moins gracieux, Marchait en m’entraînant dans son allure fière, Vers la grotte où le lierre y devient abondant, Met une barbe verte, imprévue, singulière, Au vieux fleuve de pierre illustre et transcendant.
ANDRÉ
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